Pic de Port Vieux - Pic de Barrosa

- 8H40 – 2016m (PV02) Nous traversons le lit du torrent sans difficulté car il est à sec…

- 8H48 – 2060m (PV03) Nous laissons l’itinéraire cairné qui part sur la droite vers la Hourquette des Aiguillettes, pour continuer à monter vers le Sud-ouest dans le creux du vallon. L’itinéraire un peu confus est toujours cairné, et monte droit vers le col situé à droite du Pic de l’Aiguillette.

- 8H56 – 2109m (PV04) Nous arrivons au soleil, mais le sentier qui s’élève rive droite est toujours aussi mal tracé… Il n’y a cependant ni danger, ni aucune raison de se perdre…

- 9H20 – 2272m (PV06) Au niveau d’un court replat, l’itinéraire oblique vers la droite.

- 9H28 – 2323m (PV07) Alors que le sentier va butter sur une petite paroi de schiste, il la contourne par la droite.

- 9H38 – 2392m (PV08) Nous atteignons un col, à droite du Pic de l’Aiguillette. Alors que la montée était jusqu’ici assez austère, la vue se dégage tout-à-coup. Le Pic de Port Vieux nous domine au Sud-ouest, et plus à gauche nous pouvons voir le Pic de Barrosa, nos deux objectifs de la journée. Au second plan, nous voyons la Munia, le Pic de Troumouse, le Pic Heid, le Petit Pic Blanc, le Pic de Gerbats, le Pic de la Géla, les Aiguillous (Soum des Salettes), le Campbieil, le Pic d’Estaragne, et plus à droite à l’arrière-plan : l’Arbizon. Nous avons droit en prime, à une magnifique mer de nuages sur la vallée.

- 9H52 Nous redémarrons sur le sentier qui monte à gauche sur la crête Ouest du Pic de l’Aiguillette. Il ne faut pas prendre celui qui descend et part en direction du col de Port Vieux.

- 9H55 - 2417m (PV09) On quitte cette ligne de crête, pour partir à flanc sur la droite, sur la sente qui traverse le versant Ouest du Pic de l’Aiguillette.

- 9H58 – 2428m (PV10) Le sentier se poursuit à flanc vers le Sud.

- 10H11 – 2443m (PV11) Le sentier à flanc se développe sur un dévers important, il ne me semble pas conseillé de l’emprunter en début de saison, quand il y a encore de la neige…

- 10H16 – 2445m (PV12) Nous atteignons la crête Sud-ouest du Pic de l’Aiguillette, que nous allons descendre sur la droite en direction du col de Port Vieux. Nous croisons un berger qui ramène quelques brebis égarées.

Nous croisons un berger qui ramène quelques brebis égarées.

- 10H27 – 2378m (PV13) Nous voici au col de Port Vieux, où se trouve une plaque qui rend hommage à ceux qui ont franchi ce col pour protéger le secteur de Bielsa, et défendu la liberté face au fascisme. Elle rend honneur à la population haut-aragonaise et à la 43^ème division républicaine; digne mémoire et paix, 1938 – 2008. A proximité, une petite cabane qui n’excède guère 1m², abrite un petit cadre décoré d’Edelweiss, comprenant en particulier un extrait de poème de Miguel Angel Asturias, ainsi que le témoignage du passage de cinq jeunes femmes qui se retrouvèrent ici le 30 mai 2009, en signe d’amitié entre les peuples français et espagnols.

Nous laissons le sentier qui descend vers Bielsa sur la gauche, comme l’indique un panneau, pour monter sur un bon sentier, toujours direction Sud-ouest, en longeant la ligne de crête versant espagnol. Nous trouvons de la Piloselle et de l’Euphraise des Alpes.

- 10H51 – 2491m (PV14) Le très bon sentier passe au creux d’un petit vallon, avant de quitter franchement la ligne de crête pour obliquer vers le Sud (gauche). Il y a des Chardons fausse-carline, et du Lotier corniculé.

- 11H05 – 2560m (PV15) L’itinéraire vire brusquement à droite direction Nord-ouest pour revenir vers la ligne de crête. La pente est particulièrement sévère, mais le sentier est toujours parfaitement tracé.

- 11H28 – 2674m (PV16) Nous rejoignons l’arête sommitale que nous remontons vers le Sud-ouest.

- 11H35 – 2723m (PV17) Nous atteignons le sommet du Pic de Port Vieux, avec encore une vue trois étoiles… Le refuge et les lacs de Barroude sont à nos pieds, dominés par la superbe muraille de Barroude. Nous faisons le tour d’horizon : Robinera, Munia, Pic de Troumouse, Pic Heid, Petit Pic Blanc, Pic de Gerbats, Pic de la Géla, Pic Long, Badet, Campbieil, Pic d’Estaragne, Pic Méchant, Pic de Bugatet, Pic de Bastan, Pic de Portarras, Arbizon, Pic de l'Aiguillette, Pic de Garlitz, Pic d'Aret, Lustou, Batoua, Pic Schrader, Aneto, Posets, Punta Suelza, Punta Fulsa, Pic de Barrosa, Peña Montañesa et Pala de Montinier.

- 12H16 – 2653m (PV18) Au niveau d’un petit col, nous laissons la sente qui part vers la droite en direction du Port de Barroude, pour suivre celle qui monte en face en suivant la ligne de crête qui oblique vers le Sud-est. On pourrait dire que l’environnement est lunaire, tant le contraste est étonnant, par rapport au terrain que nous avons parcouru jusqu’au Pic de Port Vieux.

- 12H24 – 2679m (PV19) Nous passons encore un petit col et poursuivons sur la crête arrondie vers le Sud-est.

- 12H38 – 2746m (PV20) Nous voici au Soum de Barrosa, ou Soum de Barroude selon les cartes… Nous progressons encore sur la crête dans la même direction (Sud-est).

- 12H50 – 2769m (PV21) Nous atteignons le Pic de Barrosa, point culminant du secteur. Cette fois-ci, la vue mérite une quatrième étoile, car en plus de ceux que nous pouvions voir depuis le sommet du Pic de Port vieux, nous voyons le Cotiella, las Tres Marias, le Mont Perdu, le Cylindre du Marboré, le Marboré, mais aussi le Néouvielle, le Ramoun et le Pic du Midi de Bigorre…

- 13H30 Après un bon casse-croûte, nous entamons la descente en revenant sur nos pas.

- 14H00 Nous faisons vingt minutes de pause au sommet au Pic de Port Vieux, pour discuter avec des habitués du site jpdugene.com… Je pense tout d’abord avoir vu passer un percnoptère d’Égypte, mais il s’agissait en fait d’un superbe circaète Jean-le-Blanc.

- 15H00 Après avoir redescendu le sentier très raide, nous passons au col de Port Vieux, et il nous faut remonter de presque 70 mètres pour reprendre la sente qui traverse à flanc le versant Ouest du Pic de l’Aiguillette vers le Nord.

- La descente dans le vallon au-dessus du tunnel nous paraît bien longue, et nous retrouvons le camping-car à 16H40.

Nouvelle nuit à Piau Engaly et retour à la maison le dimanche en passant par Capvern, Mauvezin et l’abbaye d’Escaladieu. Nous passons devant la chapelle d’Aroumé (commune de Cieutat), d’où la vue sur le Montaigu et le Pic du Midi de Bigorre est magnifique. Nous passons par Bagnères de Bigorre, Lourdes, Lestelle-Bétharram, Louvie-Juzon, Oloron et Bidache pour rentrer à Bardos en début d’après-midi. Il nous aura fallu 6H00, y compris le temps de manger pour revenir sans prendre l’autoroute…

Extrait de l'article de Simon Teixeiro dans le Pyrénées Magazine Hors-série n°92 de l'été 1992

1938: la guerre civile ravage l'Espagne. En avril, les forces rebelles à la République occupent la vallée de Venasque. Le front de l'Aragon jusque-là solide a craqué. Plus au Nord, la résistance héroïque des combattants de la 43^ème division de l'armée républicaine permet de tenir encore la vallée de Bielsa. Mal équipés et à cours de munitions, ces hommes contiennent depuis deux longs mois l'avancée des troupes franquistes. Soudain coupés de leurs bases, ils doivent cependant se résoudre à battre en retraite. Leur seul salut: la France. Craignant des représailles, la population civile accompagne dans leur fuite les soldats républicains. On assiste alors, à 2500 mètres d'altitude, à un immense exode à travers les cols de ce sombre printemps où la neige brûle. Les bombes incendiaires lâchées par les Heinkel et les Savoia italiens ravagent Bielsa et Parzán, sur lesquelles pleuvent les obus de l'artillerie franquiste. Les lignes républicaines déjà dégarnies, sont enfoncées le 15 avril. La suprématie aérienne des nationalistes est totale et leur victoire désormais inéluctable.

Ainsi se termine cet épisode méconnu de la "Bolsa de Bielsa" (la poche de Bielsa), ultime foyer aragonais de résistance aux troupes franquistes.

Du 7 au 14 avril, 6000 civils, suivis le 15 par 8000 hommes de la 43^ème division de l'armée de la République, prirent ainsi le chemin des ports menant à la vallée d'Aure: port de Bielsa et port Vieux...

La majeure partie de la caravane en déroute a emprunté ces deux points de passage (auxquels il convient d'ajouter les ports d'Urdicieto et de Gistain), avant de redescendre cahin-caha vers la vallée d'Aure, les pieds dans la neige jusqu'à Aragnouet où les attendaient les Aurois et les gendarmes français pour une vaste et belle chaîne de solidarité...

Tandis que les réfugiés atteignent Aragnouet, à l'arrière, les combats se poursuivent avec une rare intensité. Les 14600 soldats nationalistes sentant la victoire à leur portée, bombardent sauvagement Bielsa et Parzán afin de briser la résistance. Les combattants de l'arrière-garde se battent avec l'énergie du désespoir, mais perdent une à une leurs positions. 289 soldats franquistes perdent la vie dans ces combats. Les soldats républicains, rompus aux techniques de guérilla et connaissant mieux le terrain, y laissent jusqu'à 88 hommes. Le matériel qui ne peut être emmené est détruit sur place. Finalement le dernier soldat de la République franchit la frontière le 16 avril 1938, à quatre heures du matin. La troupe est ensuite évacuée d'Aragnouet et Fabian, par autocars, jusqu'à la gare d'Arreau. Les blessés sont alors évacués vers les hôpitaux, tandis que les armes et les munitions de la 43^ème division sont entreposées au quartier général des Hussards de Tarbes.

La quasi totalité des combattants désarmés, près de 7000 hommes, choisiront, lors d'un vote, de rejoindre les rangs de l'armée de la République et de poursuivre la lutte en Catalogne qui résiste encore. Bien peu survivront à la grande bataille de l'Ebre...