Itxassou - Itsasu |
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La commune d'Itxassou est située à 4 km au Sud de Cambo, dans la province basque du Labourd. Le village se niche au cœur de la vallée de la Nive (Errobi), au pied des massifs de l'Artzamendi et du Mondarrain. Il y avait 2133 habitants à Itxassou au recensement de 2017, mais depuis la courbe démographique a tendance à monter (2250 en 2021). En cliquant sur l'image ci-dessous, chacun pourra visualiser les divers sujets traités sur cette page, sur une carte réalisée par Jean Pierre Guyon. Le nom du village a évolué au fil du temps : LISACA ou LE SACA en 1249, SANCTUS FRUCTUOSUS D'ITSATZOU en 1685, UNION sous la terreur au moment de la Révolution en 1793, et au fil du temps YTSSASSU, ISSATSOU, ITSATZOU et ITSAXOU... Selon Eugène Goyénetche, Itsasu signifierait un "lieu abondant en genêts... "Itsats" = "genêts", "Tsu" = "abondant en" (Voir la revue Gure Herria, 1072, p.234). Cependant, Genêt peut se traduire également par "Isats", "Itzuski", "Jats-beltz", "Iruntzi-belar" et "Arrunta" selon Marcel Saule, dans sa Grande flore illustrée des Pyrénées... On peut également trouver "Isatsa" dans une flore du Pays Basque... Itxassou a adopté un blason sur lequel sont représentés un lion (en référence à la province du Labourd), une fleur de lis dorée, le drapeau du Pays Basque, deux cerises (indissociables du village d'Itxassou) et un fronton avec un bâton de marche en avant-plan.. Le territoire d'Itxassou se décompose en onze quartiers : - Pannecau : au Nord de la commune, en limite de Cambo et d'Espelette. C'est le quartier où se trouvent la Zone d'Activité Errobi et le Camp de César (43°20'45,6" Nord - 1°24'37,0" Ouest). Il faut signaler la splendide fresque qui a été réalisée sur la façade de l'entreprise Aribit Baudry, spécialisée dans la rénovation du bâti ancien. On y voit un compagnons tailleur de pierre en activité devant le fronton d'Itxassou. - Bassebourre : en limite d'Espelette, au pied du versant Nord d'Atharri et du versant Sud d'Urzumu. Ce quartier jouxte le quartier éponyme d'Espelette qui se situe au pied du versant Ouest de l'Ezcondray. - Gerasto : au pied du versant Est de l'Ezcondray. Il se trouve en contrebas de la route qui passe au col de Legarre (Legarreko Lepoa) et qui rejoint le quartier Ortzia en direction de l'Artzamendi. Un fronton (43°18'53,2" Nord - 1°25'14,7" Ouest) permet de jouer à la pelote dans un cadre exceptionnel, comme on peut le faire au quartier Paxkaleku de Cambo (43°20'31,5" Nord - 1°22'08,2" Ouest) ou au quartier Ahaize d'Ossès (43°13'29,3" Nord - 1°15'53,4" Ouest)... - Olhasur : à l'extrémité Nord-est du village, en limite de Cambo et de Louhossoa. - Izoki : sur la rive droite de la Nive, au pied du versant Sud d'Arrokagaray. - Gibelarte : situé le plus en amont sur la rive gauche de la Nive, et en limite de Bidarray. On y trouve un fronton adossé au mur d'une maison (43°18'29,5" Nord - 1°22'09,8" Ouest). Sur la hauteur de ce quartier, il existe aussi un trinquet privé appartenant à la maison "Fagachuria" ou "Pagachuria" qui fait gîte. - La Place : au centre du village, où se trouve la mairie (Herriko Etxea) (43°20'03,3" Nord - 1°24'23,3" Ouest), et un peu plus loin le fronton principal du village (43°19'57,2" Nord - 1°24'39,7" Ouest). Entre la mairie et le fronton, il faut également citer le trinquet Balaki (43°20'03,3" Nord - 1°24'23,3" Ouest) qui fait l'objet d'un réaménagement en 2024, avec en particulier la création d'un mur d'escalade... Alors que les travaux sont encore en cours, une fresque a été réalisée sur la façade Nord-ouest du bâtiment. Après deux années de réflexion et de travail menée avec l'association Femin'Hitza, en collaboration avec la mairie, elle a été réalisée par l'artiste XabXab. Elle représente une photo d'époque, mêlant patrimoine historique et modernité, à l'image de ce que veut être la restauration de ce bâtiment. Elle évoque la première équipe féminine de pilotari du Pays Basque, bien que la pratique professionnelle de cette discipline leur ai été interdite par le franquisme...
On trouve également l'espace ATEKA (43°19'57,5" Nord - 1°24'42,6" Ouest), un centre d'évocation du village situé sur la Place du Fronton. Ateka se trouve dans le même bâtiment que la boulangerie-pâtisserie Krakada. Il ne faut pas manquer ce lieu d'exposition magnifiquement documenté, et dont l'entrée est gratuite. On y apprend énormément de choses sur le patrimoine historique, la faune, la flore, la gastronomie, la cerise et les sites naturels, aux moyens de panneaux et d'écrans interactifs. Le 14 septembre 2024, une sculpture en grès du Baztan, placée dans l'espace vert situé côté Sud de l'espace Sanoki, a été inaugurée. Intitulée "Bestelaka" (Métamorphose), elle a été réalisée par Régis Pochelu, un sculpteur d'Hasparren, lors du symposium de sculpture sur pierre co-organisé par la mairie d'Itxassou et l'association Ezkandrai pour l'édition 2024 de l'Errobiko Festibala. Voici l'interprétation de cet oeuvre par l'artiste : à la base, des cubes qui symbolisent la stabilité, le carré étant le symbole primitif de la terre. En haut, une sphère symbolise du cosmos. L'ensemble cube/sphère est le symbole de la totalité. Le passage de l'un à l'autre symbolise la protection de Dame Nature... L'artiste a été initié au maniement des baguettes de sourcier, et c'est ainsi qu'il a pu déterminer l'emplacement de son œuvre sur un croisement d'énergie tellurique, afin qu'elle puisse diffuser toute l'énergie bienfaisante contenue dans ses entrailles... - Errobi : le quartier de l'église jusqu'au bord de la Nive. Au-dessus de l'église, à l'Ouest, se trouve le mur à gauche Atharri (43°19'34,2" Nord - 1°24'27,9" Ouest). - Laxia (où se trouve le Pas de Roland) - Ortzia : au-dessus du Laxia en direction de l'Artzamendi - Berandotz encore plus haut, où se trouve le restaurant Saint Pierre (43°16'55,5" Nord - 1°25'38,0" Ouest) : une adresse incontournable en particulier pour déguster d'excellentes truitelles... Un petit fronton est situé à proximité du restaurant, de l'autre côté de la route (43°16'55,4" Nord - 1°25'35,0" Ouest). Il est cependant difficile d'y jouer à la pelote car il est fréquemment utilisé comme parking pour le restaurant. Le quartier Berandotz jouxte la frontière avec la Navarre. Cette limite entre les états français et espagnol s'étend sur 3km de long, elle est matérialisée par 6 bornes frontière numérotées de 76 à 81. La borne frontière 76 a disparu... Elle se trouvait à côté du menhir couché du col de Gorospil (43°16'08,7" Nord - 1°26'46,1" Ouest - 662m), mais il ne restait que les traces de son emplacement lors de mon passage le 18 mai 2021... En 2024, cette borne n'a toujours pas été remplacée... La borne frontière 77 se trouve à 250m au Sud-est du restaurant - gîte d'étape "Esteben Borda", au point (43°15'59,7" Nord - 1°26'18,4" Ouest - 573m). Un trait est gravé et peint en rouge en partie supérieure de la borne pour définir l'angle décrit par la ligne frontière. La borne frontière 78 se trouve au-dessus du col d'Iguzki, sur la droite à l'extrémité d'une clôture (43°16'01,5" Nord - 1°25'37,7" Ouest - 604m). On trouve, juste à côté, une ancienne borne, qui semble avoir été gravée en partie supérieure. La borne frontière 79 se trouve au sommet d'Iguzki (43°16'09,3" Nord - 1°25'14,2" Ouest - 839m) La borne frontière 80 se trouve au col de Mehatse (43°16'21,5" Nord - 1°24'59,6" Ouest - 716m) La borne frontière 81 est implantée au centre du cromlech "Meatzeko Bizkarra" (43°16'24,6" Nord - 1°24'47.3" Ouest - 735m) qui se trouve à une cinquantaine de mètres au Nord du chemin "Mendiburuko Bidea", Revenons maintenant au cœur du village, et commençons par évoquer l'église Saint-Fructueux (43°19'32,6" Nord - 1°24'17,1" Ouest - 56m) qui date du XVIIème siècle. Suite à l'augmentation de la population, elle fut exhaussée à la hauteur actuelle et allongée en 1670 (une pierre gravée au-dessus de la porte d'entrée mentionne 1671). Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 2015. Surmontée d’un puissant clocher en forme de tour carrée, son architecture est caractéristique de celle des églises du Pays Basque. À l'intérieur, l'église comprend trois niveaux de galeries en bois magnifiquement sculptées. On peut remarquer au départ de la rampe d’escalier donnant accès aux galeries, le buste d’un personnage portant une règle d’une main et de l’autre un compas. Il s'agit probablement de la représentation du maître d'œuvre qui a fait réaliser l'escalier et les galeries. Au centre du retable baroque en bois polychrome, la statue de Saint Fructueux (évêque de Tarragone) tenant sa crosse, se trouve au-dessus du tabernacle. Quatre scènes de la vie du Christ sont illustrées : le lavement des pieds, la Cène, le Jardin des Oliviers et Jésus tombant sous la croix. Une représentation de la crucifixion est placée au sommet du retable. La Sainte Vierge et Saint Jean sont placés de part et d'autre de la croix. La chaire du XIIème est remarquablement peinte et sculptée. Elle a la particularité de se trouver côté droit de la nef en regardant le chœur, ce qui est tout à fait inhabituel au Pays Basque. On peut admirer au fond de l'église, sur la gauche, une très belle Vierge à l'enfant polychrome. La magnifique cuve baptismale située sur la gauche devant l'autel, est taillée dans un bloc de pierre. Pour la modeste somme de 2 euros, il est possible de profiter d'un son et lumière pour découvrir tous les détails de cette superbe église. Autour de l'église, le cimetière est riche en stèles discoïdales et tabulaires. On peut aussi y observer une tombe surmontée d'une meule de moulin, qui indique qu'il s'agit de la sépulture d'un meunier... Trois autres stèles discoïdales représentant les trois provinces du Pays Basque Nord sont implantées autour du mémorial dédié aux 102 jeunes du Pays Basques, morts pour la France en Afrique du Nord de 1952 à 1962. Ce mémorial est implanté en bordure de la D918 (route de Saint-Jean-Pied-de-Port) (43°20'00,1" Nord - 1°24'06,6" Ouest - 71m). Il est constitué d'un monolithe extrait des carrières de la Rhune, pesant 14 tonnes et mesurant 4 mètres de haut. Sa forme est semblable à celle d'un menhir. On peut lire à sa base : "Ce site est un lieu de recueillement pour la PAIX, que chacun se souvienne". Les 102 noms sont gravés, surmontés par la croix du Sud et la main de Fatma pour rappeler symboliquement les lieux où tous ces jeunes ont laissé leur vie. Conçu par l'anthropologue Mikel Duvert, ce monument a été réalisé par Michel Urbistondo et inauguré le 3 mai 1998. À Itxassou, la cérémonie de plantation d'un arbre de la liberté à l'occasion du Bicentenaire de la Révolution a été accompagnée de la volonté d’assurer une pérennité à l'évènement en laissant un témoignage écrit. La mention « 1789-1989 » a été gravée sur une des bordurettes en pierre qui ceinturent le pied de l’arbre (43°19'34,3" Nord - 1°24'17,7" Ouest - 55m). Juste à côté, une niche a été aménagée dans le mur du cimetière et les écoliers ont déposé des messages pour leurs camarades qui célèbreront le Tricentenaire... C'est pour cette raison que nous pouvons voir une plaque scellée dans le mur, portant la mention gravée « 1989-2089 ». A côté de l'église se trouve actuellement l'Hôtel - Restaurant du Chêne (43°19'31,0" Nord - 1°24'16,7" Ouest). Il se nommait autrefois "Hôtel Teillery", du nom de son propriétaire "Sauveur Teillery" dont la famille avait fait fortune en Amérique. Les photos placées ci-dessous montrent sa façade Ouest de l'époque, sur laquelle se trouvait un fronton où l'on jouait au rebot... On aperçoit une terrasse disposée sur le chêne, reliée au restaurant par une passerelle. Des tables y étaient dressées pour manger ou pour regarder les parties de pelote... Ce chêne a été coupé en 1950 car l'arbre était malade. La charte d'Itxassou a été déclarée le lundi de Pâques, 15 avril 1963, à Itxassou durant la première célébration en Pays Basque Nord de l'Aberri Eguna (Jour de la nation Basque), proclamant le droit à la souveraineté du peuple basque rassemblé : "Nous, Basques, sommes un peuple, une nation, une démocratie.". Cette charte marquait en même temps la fondation officielle du mouvement politique Enbata, qui fut par la suite interdit à partir du 30 janvier 1974. C'est à cette occasion, qu'a été planté un chêne, symbole de l'arbre de Guernica, mais aussi de la patrie basque. Un inconnu l'ayant détruit à coup de hache, une stèle a été érigée et inaugurée le 30 mars 1975 en face de l'église (43°19'31,5" Nord - 1°24'18,5" Ouest). Dirigeons nous maintenant vers le Sud, en pénétrant dans la gorge du Pas de Roland, surmontée par des éperons rocheux où nichent de nombreux vautours fauves. Selon une légende, le sabot du cheval de Roland, neveu de Charlemagne, aurait brisé en deux un rocher dans le défilé où s'écoule la Nive. Ce site est aujourd'hui appelé le "Pas de Roland" (43°18'50,8" Nord - 1°24'01,6" Ouest). D'autres versions plus classiques prétendent qu'en l'année 778, c'est Roland qui a percé ce rocher avec son épée pour faciliter le passage de son armée... En basque, cet endroit s'appelle Atekagaitz, ce qui signifie « mauvais passage ».
Revenant vers le Nord et en montant au-dessus du village, on découvre un petit aérodrome implanté au sommet du mont Urzumu (43°20'10,8" Nord - 1°25'23,9" Ouest - 182m). C'est là que depuis 1956 sont principalement pratiquées des activités de vol à voile. À proximité de cet aérodrome, une stèle évoquant une dérive d'avion marquée d'une étoile rouge et une croix de Lorraine selon la position où l'on se trouve. Inaugurée le 17 avril 2018, ce monument a été érigé à la mémoire du Lieutenant Robert Iribarne (43°20'08,9" Nord - 1°25'15,2" Ouest - 171m). Né au trinquet moderne de Bayonne le 27 septembre 1918, Robert Iribarne remporta le titre de champion de France à la pala à Hasparren en 1938. Parti pour rejoindre le Général De Gaulle, il fut par la suite, l'un des héros de l'escadrille Normandie-Niemen. Il est mort le 11 février 1945 à Zizen, en Prusse orientale, au cours d'un combat aérien lors de la bataille du Koenigsberg. Quatre cent mètres plus à l'Ouest (43°20'07,9" Nord - 1°25'31,5" Ouest - 186m), une statue de la Vierge Notre Dame des Victoires est placée au sommet d'une colonne sculptée de motifs symboliques. Juste à côté, se trouve une table d'orientation en lave émaillée, implantée là par le Touring-Club de France en 1925.
Il existe de nombreux vestiges protohistoriques sur la commune d'Itxassou. Le très beau menhir de Gorospil est couché juste à côté de l'emplacement de la borne frontière n°76 (disparue au 18/05/2021), à une centaine de mètres au Nord du col de Gorospil (43°16'08,7" Nord - 1°26'45,9" Ouest - 662m). Ce volumineux bloc de grès rose mesure 3,35m de long, et de nombreuses traces d'épannelage sont visibles sur son côté Nord, ainsi qu'à ses deux extrémités. Dessus, on peut remarquer la présence de lettres gravées : du côté de la France "Ez" pour Espelette, "Y" pour Itxassou, et BB du côté Sud pour le Bastan. Deux traits presque perpendiculaires représentent la limite des territoires correspondants. Les restes du dolmen d'Iguzkiko Lepoa se trouvent à 549m d'altitude à droite de la piste en arrivant au col éponyme depuis le col des Veaux, au point 43°16'02,2" Nord - 1°25'51,6" Ouest. Dans son livre : "Archéologie et montagne basque" édité chez "Elkar" en 1973, le docteur Jacques Blot indiquait : "Au centre d'un tumulus de 9m de diamètre, au milieu d'une profonde dépression centrale, il ne reste qu'une grande dalle en grès rose de 2m de long, de ce qui fut une chambre funéraire". Cependant, cette dalle est mentionnée comme étant un Menhir sur le site Mégalithes du Monde... Il a été récemment fiché verticalement dans le sol, et a perdu une partie de sa structure. Plusieurs cromlechs et un dolmen se trouvent à proximité de la route au col de Mehatse (43°16'22,4" Nord - 1°24'59,5" Ouest - 716m). La reproduction d'un cromlech tel qu'il était réalisé à l'origine se trouve à proximité et des panneaux d'information expliquent beaucoup de choses sur les mégalithes des environs. On ne peux m'empêcher de citer le magnifique et imposant menhir couché qui se trouve en bordure du GR10, à 370m à l'Est du col de Mehatse, mais il se situe côté Sud de la frontière (43°16'20.6" Nord - 1°24'43.4" Ouest - 710m). A une centaine de mètres au Nord-nord-ouest de ce premier monolithe, et à seulement une quinzaine de mètres au Nord de la frontière, on trouve deux croix gravées sur un menhir couché au point 43°16'23,9" Nord - 1°24'45,1" Ouest, à 725m d'altitude. Il se trouve à une soixantaine de mètres à l'Ouest de la cabane "Meatseko Borda" que l'on peut voir sur la photo ci-dessous. L'hypothèse la plus vraisemblable serait que ces croix soient des repères pastoraux, marquant la limite entre Itxassou et Bidarray... Leur alignement pourrait correspondre à une indication directionnelle... Encore un peu plus au Nord, le menhir de Meatseko Bizkarra, est couché à une vingtaine de mètres en amont de la piste nommée "Mendiburuko Bidea " (43°16'27.4" Nord - 1°24'42.7" Ouest - 741m). Entre ces deux derniers menhirs couchés, et à une cinquantaine de mètres à l'Ouest-nord-ouest du menhir marqué des deux croix, se trouve le cromlech de Meatseko Bizkarra. La borne frontière n°81 (citée précédemment) est curieusement implantée en son centre... A 800m au Nord-est de la borne frontière 81, sur la limite communale Itxassou-Bidarray, on trouve le cromlech de Mendittipiko Bizkarra (43°16'41,9" Nord - 1°24'20.8" Ouest - 760m). Un menhir couché se trouve à une cinquantaine de mètres plus au Sud, au point 43°16'40,1" Nord - 1°24'20,8" Ouest, à 752m d'altitude. Ce volumineux bloc de grès rose en forme de pain de sucre mesure 4,20m de long et pèse environ 4T. Il présente des traces d'épannelage sur tout son côté Nord-ouest. Les cromlechs d'Arluxeta sont implantés à 658m d'altitude, au-dessus du Plateau Vert, sur le versant Nord de l'Artzamendi (43°17'24,3" Nord - 1°23'52,5" Ouest). Leurs diamètres varient de 3 à 5m. Le magnifique cromlech d'Ezurreta (43°17'32,8" Nord - 1°26'04.9" Ouest - 615m) se trouve à 217m au Sud-sud-ouest du sommet d'Ourrezti. Il se trouve à une trentaine de mètres à l'Est de la limite communale avec Espelette et à 450m au Nord-est du col de Zuharreta. Son diamètre est de de 7m environ, et il est constitué de 17 pierres fichées dans le sol.
Une place forte protohistorique (Gaztelu Zahar) est répertoriée au lieu-dit Belozea, sur la rive gauche de la Nive en direction du quartier de Gibelarte (43°18'25,0" Nord - 1°22'54,5" Ouest - 118m), presque en face du pont sur la Nive. Il s'agit d'une enceinte comprenant un seul parapet de terre de forme plus ou moins rectangulaire qui fut édifié au cours de la protohistoire, probablement à l'âge du fer. Ce type d'ouvrage servait de refuge temporaire pour la population en cas d'agression.
Au sommet du Mondarrain, des vestiges de murs témoignent de la présence d'une ancienne forteresse romaine (43°18'07,2" Nord - 1°25'55.2" Ouest - 745m). Selon Jose Miguel de Barandiaran, elle fut réaménagée aux environs du XIIème siècle par le Royaume de Navarre. Elle fut placée sous l'autorité de nombreux gouverneurs : Pedro Sanchis de Lizarazu à la fin du XIIème, le Seigneur del Valle de Lana en 1294, les Vicomtes de Baiguer Yenego et Semeno Garcia ainsi que Gimeno Garcés entre 1300 et 1304, Don Bernardo de Garro en 1306-1307, Don Miguel Gascón en 1321, Messire Michaeli de Gascón en 1328-1329, à nouveau Pedro Sanchis de Lizarazu 1330, puis Don Lobeto de Narbaytza, Don Bernardo de Garro, Don Eneco Navarro, Don Garcia Sanchiz de Lizarazu et Don Yenego de Etxaide en 1390. Le site fut occupé jusqu'au XVème siècle. C. Duvoisin écrivait en 1858 que les murs étaient épais de 1,60m et il notait qu'au centre de l'enceinte subsistaient les vestiges d'un escalier conduisant aux souterrains destinés aux munitions de guerre et de bouche... Des mines d'or ont été exploitées pendant très longtemps à Itxassou, et plus particulièrement dans le secteur nommé Camp de César, au Nord de la commune, à la limite de Cambo (43°20'45,6" Nord - 1°24'37,0" Ouest). D'autres mines d'or exploitées à ciel ouvert sont citées sur une étude réalisée par le BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière). Elle se trouvaient aux lieux dits : Larraldekogaina, Panecau, Garatea, Landautcia, Berrartia, Bordaberriko, Hirriberria, Etchagaraya, Berroueta, Harosteguia, Chela et Alsuyeta. Des systèmes de canaux creusés dans le sol étaient aménagés depuis les hauteurs environnantes pour servir à l'exploitation de ces gisements à ciel ouvert. Il y a eu également une mine de pyrite de fer à La Cascade dont l'exploitation a cessé en 1955, et une mine de pyrite de cuivre à Moulouteguia aux XIXème et XXème siècles.
En 1997, Claude Dendalètche et Nanou Saint-Lèbe ont écrit dans le bulletin n°147 du Musée Basque, un rapport très intéressant traitant de l'artisanat lapidaire sur le massif de l'Artzamendi de 1741 à nos jours. Il existait en effet des carrières d'extraction de meules de moulins, de lauzes, de dalles, de linteaux, de pierres à aiguiser, de pierres de pressoir et de bornes frontières. Ces produits était transportés sur des traîneaux tirés par des attelages de bœufs sur des chemins dallés, dont il subsiste encore quelques tronçons bien conservés. Les meules pouvaient être embarquées à partir de Cambo pour être acheminées par voie fluviale à une époque où les voies de communication terrestres étaient de très mauvaises qualité. Les archives de la commune d'Itxassou fournissent de précieux renseignements sur les conditions d'extraction et d'utilisation de ces produits. Plusieurs carrières étaient implantées aux abords du Pic Malda, aux environs de Kambochokoko Borda (43°17'41,1" Nord - 1°24'12,9" Ouest - 613m) et d'Aphalaeneko Borda (à l'Ouest du Plateau Vert : 43°17'32,1" Nord - 1°23'44,4" Ouest - 534m), sur le versant Ouest de l'Artzamendi et vers le Pic d'Iguzki. Parfois, lors du travail d'extraction, survenait une cassure, et les ébauches étaient alors abandonnées sur place. C'est ainsi que nous pouvons trouver aujourd'hui de nombreuses pierres, et plus particulièrement des meules de moulin, sur le massif de l'Artzamendi. Les auteurs du rapport ont répertorié environ 150 meules qui gisent sur le sol. Certaines possèdent même l'œillard en leur centre, où il a parfois été seulement esquissé... Voici quelques photos de meules prises sur le versant Nord de l'Artzamendi. J'ai pris soin de relever la position d'un certain nombre de meules et de les photographier. Une page spécifique consacrée à ce sujet est accessible en cliquant sur ce lien : "Meules Itxassou". Depuis le sommet de l'Artzamendi, le panorama à 360° est splendide... Il embrasse aussi bien la chaîne des Pyrénées à l'Est que les sommets de Navarre au Sud, la Côte Basque au Nord Ouest. La vue plongeante sur Itxassou y est particulièrement intéressante... (Voir photo en haut de la page) Deux tables d'orientation permettent de se repérer.
Le Groupement d'intérêt économique de la Cerise d'Itxassou destiné à relancer sa production et sa commercialisation, a été créé en 1994. Personne ne sait comment ni pourquoi la cerise "Beltxa "est apparue à Itxassou, mais depuis qu'une poignée d'agriculteurs a relancé sa production vers les années 1990, elle est désormais considérée comme l'un des fleurons de la production française. Au point que la localité a créé en 2008 un conservatoire de la cerise qui s'est donné pour mission de sauvegarder les espèces rares de la région et tester de nouvelles greffes. En 2012, 4 200 cerisiers étaient plantés à Itxassou contre à peine 1 000 dix ans au paravent. Dès le mois de mars, les cerisiers sont en fleurs. Les principales variétés sont la "Xapata" de couleur jaune orangée et qui se déguste dès la cueillette, la "Beltxa" qui comme son nom l'indique est de couleur noire et qui est utilisée en particulier pour faire les confitures, et la "Peloa" de couleur pourpre foncé. La fête de la cerise se déroule chaque année au début du mois de juin. Cette fête a été inscrite par le Ministère de la Culture à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France en 2013. On ne peut évoquer la faune d'Itxassou sans souligner la présence de très nombreux pottoks (pottokak) qui vivent en liberté sur les hauteurs du village. On peut également rencontrer des vaches de petite corpulence, qui vivent à l'état sauvage : les betizuak... Mais encore plus haut dans le ciel, les vautours fauves sont omniprésents. Une très importante colonie niche dans les Peñas de Itsusi, à seulement 2km au Sud du col de Mehatse, côté Sud de la frontière. Avec un peu de curiosité et de patience il est possible d'observer de nombreuses espèces d'oiseaux à Itxassou. En cliquant sur l'image ci-dessous, vous accèderez à la liste (non exhaustive) des espèces que nous avons la chance de voir jusque dans notre jardin. Au fil de l'an, parcourant routes et chemins du village, on trouve une flore particulièrement riche et diversifiée dont vous aurez un aperçu en cliquant sur l'image ci-dessous. |