Louhossoa - Luhoso |
Ce village de 500 habitants environ, est situé à cheval entre les provinces de la Basse-Navarre et du Labourd auquel il est rattaché. Deux ruisseaux passent au coeur du village Louhossoa: La Mouline et l'Harrichurria, alors que la Nive s'écoule en limite Sud. Louhossoa fut peuplé vers la fin du XVIème siècle sur les terres communes de Macaye et de Mendionde. En 1626, un acte fixa les limites de la future paroisse et finalement, en 1691, une transaction permit de partager les terres communes. La paroisse fut érigée en 1684. L'église Notre Dame de l'Assomption (édifice classé) fut bâtie à partir du début du XVIIème siècle. Le clocher-tour est daté de 1670 et l'escalier qui mène aux galeries, de 1674. Au sommet de la voûte d'entrée Sud du porche, un blason qui comportait des fleurs de lys a été martelé. A l'entrée Sud du cimetière, une grande cloche en bronze datant de 1726 est posée sur un socle. Le choeur actuel a été restauré ces dernières années. Un tableau représentant l'Assomption de la Vierge domine le maître-autel. Au-dessus, une statue en bois polychrome représente la Vierge arrivant au ciel, portée par deux anges probablement plus anciens que le retable. De même, les statues de Saint Pierre portant le livre de la Parole et les clés du Royaume des cieux, et de Saint Paul tenant d'une main le livre de la Parole et une épée de l'autre. Le tabernacle est surmonté de cariatides, tout en haut trône un pélican... De part et d'autre du tabernacle, deux panneaux sculptés, dorés à la feuille d'or représentent des scènes de la Passion. Sur les parois latérales du choeur, quatre cartouches polychromes sculptés en ronde bosse, représentent les quatre évangélistes. Deux autres cartouches de même facture évoquent l'Annonciation et la Visitation. Un agneau décore la partie inférieure de retable. Le plafond du chœur est orné de liernes et de tiercerons en bois. Les boiseries des galeries sont soigneusement sculptées. En dessous, une niche est décorée d'une fresque représentant le baptême de Jésus. Au cimetière, nous pouvons observer de nombreuses stèles discoïdales, ainsi qu'un grand nombre de croix.
A l'angle Sud-Est de l'église, se trouve la magnifique croix de cimetière de 1672, où est sculpté l'hymne "0 crux ave spes unica hoc passionis tempore Auge piis justitiam Reisque dona veniam". Il s'agit d'un texte très ancien dont l'auteur serait Saint Venance Fortunat, évêque de Poitiers au VIème siècle. Il est reproduit dans de nombreuses croix de carrefours du Pays Basque. Par chance elle fut épargnée pendant la Révolution, à l'exception des fleurs de lys stylisées en bout de croix. A l'arrière de l'église, côté Nord, un nouveau cimetière paysager domine l'ancien cimetière. On y trouve des stèles discoïdales de facture moderne. A côté de l'église, une plaque à la mémoire du pelotari Larralde (1er septembre 1928) est placée sur la maison Elizaldea. Sur la maison Trinketea (trinquet Bidart) une autre plaque évoque la mémoire d'Arnaud Béhéran. Sur la route de Bidarray, à droite, la maison Harnabarria (musée de le la laine et du tissage) porte l'inscription "Deum lime, Mariam invoca 1694". Non loin de là, la source Kapera, exploitée jusqu'en 1918, passait pour guérir le diabète. Un peu plus en avant vers Bidarray, on trouve sur la droite en contre-bas de la route, la maison Kalonyarénéa. Sur la façade Sud du bâtiment annexe qui est adossé à la route, nous trouvons un vestige de cadran solaire à deux styles... Hélas il est aujourd'hui fort dégradé. Mais on peut remarquer que les lignes horaires sont parfaitement symétriques par rapport à son axe vertical. Il s'agit donc d'un cadran "plein Sud", qui a été scellé en biais par rapport au mur pour respecter son orientation face au Sud. En passant derrière cette maison, on traverse un pont sur la voie-ferrée, et l'on domine la Nive qui constitue la limite avec Bidarray. Un pont suspendu, ressemblant étrangement au fameux pont d'Holçarte (en Soule), permet de rejoindre la rive gauche. Le chemin qui y conduit n'est plus en état, et il est impossible de descendre jusqu'à la passerelle, extrêmement vétuste à ce jour. A la fin des années 50, la route Bidarray - Itxassou par la rive gauche n'existait pas, et cette passerelle était le passage le plus facile pour accéder à ce quartier de Bidarray. A la sortie de Louhossoa vers Bidarray (sur la gauche en contre-bas avant le stop de la grand-route) se trouve la maison Irrituenea, c'est-à-dire maison Ritou. Le linteau de la petite porte de la façade Ouest porte les noms de Domingo Duhalde et Marie de Arochena en 1736, mais celui de la porte principale sur la façade Est nomme Yoanes Ritu - Marie du Lorié - Yoanes Lahirgoien - Catalin Ritu en 1804. En 1834 on découvrit à proximité des gisements de feldspath et de kaolin. Une usine s'installa dont on peut encore voir les bacs primitifs près d'Irrituenea, puis elle se développa en expédiant le kaolin vers Limoges et l'Espagne. Malgré un effort de modernisation elle dut fermer il y a quelques années. A côté d'Irrituenea, un curieux cochon (ou sanglier) est surmonté de l'inscription "Txurruteko gaina gainean"... Pendant la Révolution, Louhossoa fut dénommée Montagne-sur-Nive.
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