Forêt Noire - Alsace

Jeudi 1er juin 2023

Nous partons d'Itxassou à 8H15 en passant par Hasparren et La-Bastide-Clairence pour éviter le bouchon quotidien du rond-point de Maignon à Anglet… La route d'Urt est fermée, nous prenons donc l'autoroute pour rejoindre Peyrehorade. Il est déjà 9H30 lorsque nous arrivons sur l'autoroute A63 à Saint-Geours-de-Maremne. Nous passons Bordeaux sans encombre, mise à part la sortie vers la A89 en direction de Périgueux où nous subissons un ralentissement. Nous nous arrêtons à 11H45 pour manger sur l'aire des Palombières.

Nous reprenons la route un peu avant 13H00, mais quarante minutes plus tard, nous faisons une pause café sur l'aire du Maroire qui se trouve à l'Est de Périgueux. Nous passons à proximité de Brive et de Tulle, poursuivant sur la A89 en direction de Clermont-Ferrand. Nous reconnaissons au passage la Banne d'Ordanche et le Puy de Sancy sur notre droite, avant de voir également le Puy de Dôme.

Il est 17H00 lorsque nous arrivons sur l'aire de camping-cars de Bellerive-sur-Allier (à côté de Vichy) où il y a un peu de monde mais où nous trouvons cependant facilement de la place. Nous payons 12€ la nuit y compris l'électricité et les services : 46°06'55.4'' Nord - 3°25'48.4'' Est.  Cette aire est très bien équipée, il y a beaucoup de place et elle est particulièrement calme.

Le premier travail consiste à nettoyer le pare-brise et l'avant du camping-car, car les deux orages que nous avons essuyés sur la route n'ont pas suffi à les nettoyer… Maintenant il fait beau et la température extérieure est de 25°. 

Vendredi 2 juin 2023

Nous avons passé une excellente nuit et prenons la route vers 9H00 après avoir fait les vidanges et le plein de carburant. Nous passons à proximité de Montceau-les-Mines et de Chalon-sur-Saône avant de rejoindre la A6 pour monter plein Nord. Nous virons vers l'Est sur la A36 au niveau de Beaune, et nous nous arrêtons pour manger à 11H45 sur une l'aire de repos des Noues qui est bien ombragée. Nous reprenons la route une heure plus tard avant de faire une pause café aux environs de 14H00. Nous passons Besançon, Montbéliard et Mulhouse avant de rejoindre le camping de l'Île du Rhin à Vogelgrun 48°01'35.3'' Nord - 7°34'20.8'' Est (car l'aire camping-car Park est complète). Nous payons 21€ pour y passer la nuit avec tous les services.

Nous allons faire un tour à pied jusqu'à la pointe aval de l'île, profitant ainsi d'un joli point de vue sur Vieux-Brisach qui se trouve sur la rive droite du Rhin, donc en Allemagne.

Samedi 3 juin 2023

Nous quittons le camping à 8H00 et entrons en Allemagne où nous commençons par faire le plein de gasoil (moins cher qu'en France : 1,55€ le litre). Nous passons par Freiburg et Horben pour aller stationner sur le parking du téléphérique de Schauinsland (47°56'16.1'' Nord - 7°51'56.7'' Est - 450m d'altitude).

Nous partons en vélo par la route qui conduit au sommet de Schauinsland. La plus grande partie du parcours se déroule en forêt, et c'est donc ainsi que nous commençons à découvrir la Forêt Noire… La route est bonne et la pente est régulière (11,800km de montée avec 760m de dénivelé), ce qui nous donne le loisir d'observer la flore qui est relativement abondante : Sceau de Salomon multiflore, Salsifis des prés, Lupin, Géranium des forêts, Compagnon rouge, Cirse des marais, Renouée bistorte, Genêt à balais, Digitale pourpre, Genêt à tiges ailées, Lotier corniculé, Silène enflé, Knautie des champs, Bugle rampante, Ail des ours, Cerfeuil dressé, Lamier jaune, Lamier maculé, Véronique petit chêne, Stellaire des bois et Renoncule à feuilles de platane.

Nous arrivons sans difficulté au col qui se situe à proximité du sommet de Schauinsland vers 10H30. Nous sommes à 1210m d'altitude, et le paysage est tout à fait représentatif de ceux que nous allons rencontrer en parcourant la forêt noire. Quelques randonneurs passent à côté de nous en descendant du sommet qui culmine à 1284m, mais nous ne sommes pas venus pour randonner, donc nous amorçons assez rapidement la descente. C'est l'occasion pour nous de profiter de quelques jolis points de vue sur la vallée et sur les grandes fermes caractéristiques de la région..

Nous sommes de retour au camping-car pour 11H30 et nous mangeons avant de reprendre la route vers 13H30 pour redescendre jusqu'à Fribourg-en-Brisgau où les campings sont complets… L'aire de camping-cars située à côté de l'aérodrome est en plein soleil sans aucune ombre, et de plus elle est bondée…

Nous repartons donc pour Münstertal, où nous prenons la dernière place disponible du Feriencamping (47°51'34.6'' Nord - 7°45'49.7'' Est à 350m d'altitude). Nous sommes placés à l'extrémité du camping, en bordure d'une prairie (comme à la maison), et nous disposons d'un emplacement de 120m2 avec eau et électricité. Cette place de choix (que nous n'avons pas vraiment choisie) nous coûtera quand même la modique somme de 59€ pour une seule nuit…

Nous partons en vélo en traversant Münstertal, pour prospecter un emplacement pour garer le camping-car au départ de la sortie vélo envisagée pour demain matin. Après quelques investigations, nous choisissons le parking qui se trouve au pied du "Kloster St Trudpert" (47°51'54.8'' Nord - 7°48'08.1'' Est à 518m d'altitude).

Cette petite virée supplémentaire en vélo nous a permis d'apprécier des paysages qui commencent à avoir un véritable caractère montagnard. Certaines maisons en bois sont splendides, souvent très fleuries. Certaines, en particulier les auberges, sont décorées de belles fresques murales.

Dimanche 4 juin 2023

Nous quittons le camping à 8H30 et pour 9H00, nous partons en vélo depuis le parking du " Kloster St Trudpert " pour un grand classique de la Foret Noire : le Belchen, troisième plus haut sommet du massif. La montée est régulière et très agréable jusqu'au col " Hochtann ", avant une petite descente de 2km. L'ascension finale se divise en trois parties : une route jusqu'au parking des télécabines, puis une portion de piste qui se prolonge par une ancienne route jusqu'à la station supérieure des télécabines, et enfin un petit chemin caillouteux qu'il faut partager avec les randonneurs pour achever les 600 derniers mètres de l'ascension. Il est 10H20 lorsque nous atteignons le sommet qui culmine à 1414m d'altitude. Il est matérialisé par une grande croix, et nous bénéficions d'un large panorama sur la Forêt Noire. La forêt noire servie au café situé en-dessous du sommet est réputée, mais ce n'est pas vraiment l'heure de succomber au péché de gourmandise... Nous nous contentons donc d'apprécier la jolie enseigne de l'établissement.

Comme hier, nous prenons le temps d'apprécier des paysages pendant la descente. Certaines fermes sont vraiment très belles.

Nous avons parcouru 45km aller-retour avec environ 1000m de dénivelé, compte-tenu de la remontée du col au retour. Nous avons encore vu beaucoup de fleurs, et je ne citerai que celles que nous n'avions pas repérées hier au Schauinsland : Lychnis, Consoude officinale, Silène penché, Trèfle des prés, Achillée millefeuille, Raiponce en épi, Fraisier, Digitale pourpre, Aubépine à un style, Euphorbe petit cyprès, Bunias d'Orient, Gaillet jaune, Vesce des haies et Plantain lancéolé…

Il est 11H30 lorsque nous sommes de retour au point de départ, et nous mangeons dans le camping-car avant de reprendre la route à 14H00.

Nous prenons une très belle petite route passant par Gießhübel pour rejoindre à 14H30 le camping Hochschwarzwald de Todnau (47°51'52.3'' Nord - 7°54'56.6'' Est à 1053m d'altitude - 33,10€ la nuit y compris l'électricité payable en liquide en-dessous de 50€).

Nous enfourchons une nouvelle fois nos vélos à 15H00 pour rejoindre le parking situé au point de départ de la cascade de Todtnau : 47°50'31.6'' Nord - 7°56'01.9'' Est à 820m d'altitude.

Nous attachons bien nos vélos, et partons à pied pour voir la cascade qui est classée monument naturel depuis juin 1987. C'est l'une des plus belles du genre en Allemagne. Elle se déverse en plusieurs paliers, sur une hauteur totale de 97 mètres. Le sentier est confortable jusqu'au pied de la cascade que l'on atteint en seulement une dizaine de minutes. Mais, surprise : une passerelle métallique de type pont népalais surplombe la cascade à une hauteur vertigineuse…

Nous suivons le chemin aménagé avec de nombreuses marches d'escalier pour monter en haut de la cascade. Incorrigibles, nous observons encore la flore, retrouvant le Sceau de Salomon multiflore, mais aussi le Rosier des Alpes, les Ancolies, le Serpolet, la Knautie des champs, le Serpolet, la Spirée à feuilles de petit chêne, la Saponaire de Montpellier et la Benoîte des ruisseaux (que nous avons vue dans la descente en vélo).

Arrivés en haut, je traverse la passerelle pendant que Christiane me surveille depuis la plate-forme de départ. Le vent fait bien bouger l'ouvrage, ce qui me rappelle vraiment les sensations éprouvées sur les ponts népalais que nous avions traversés pour aller au Kala Patthar… (mais avec les Yacks qu'il nous fallait y croiser en moins…)

Nous revenons par le même chemin, et pour 17H00 nous sommes de retour au camping où poussent en abondance les Bleuets des montagnes. Nous sommes très satisfaits de cette belle journée en Forêt Noire.

Lundi 5 juin 2023

Nous partons à 8H20 en direction de la station de Feldberg. Là haut, tous les parkings sont payants, et le chemin en direction du sommet au travers des pâturages ne nous donne pas envie de l'emprunter... La route que nous avions prévue de prendre pour descendre versant Est est barrée…

Nous redescendons donc jusqu'à Todnau, et nous passons par Dorf et St. Blasien avant de longer le Schluchsee. Nous rejoignons l'itinéraire que nous avions programmé à Bärental.

Nous passons au-dessus du Titisee pour rejoindre Löffingen, une petite ville du XIII^ème siècle, où nous stationnons sur le parking du stade. Nous faisons un petit tour à pied au cœur de la cité qui est plutôt agréable avec des maisons colorées aux pignons en escaliers. Sur la place du marché où se trouve l'hôtel de ville, une croix ornée de personnages attire notre attention. Un homme conduit ses chevaux tirant une charrette chargée de billes de bois. Sur l'autre branche de la croix, un couple est juché sur une charrette tirée par des bœufs.

Il y a également quelques belles enseignes en fer forgé, et quelques cartouches peints sur les façades indiquant l'année de construction et le métier des occupants.

Nous repartons à 11H30 pour Donaueschingen où nous stationnons sur un parking situé un peu à l'extérieur de la cité (47°57'18.4'' Nord - 8°30'35.7'' Est). Nous commençons par manger dans le camping-car car il est midi.

Nous partons à pied à 13H45 pour aller voir la " source officielle du Danube " aménagée dans le parc du château de la famille princière des Fürstenberg (47°57'06.6'' Nord - 8°30'09.1'' Est à 678m d'altitude). Le bassin est envahi par les herbes aquatiques et les feuilles mortes. Nous voyons des bulles qui émanent d'une résurgence. Un grand bas-relief schématise très bien le parcours du fleuve. Durant les 2840km de son cours jusqu'à le mer Noire, il traverse ou longe une dizaine de pays : Allemagne, Autriche, Slovaquie, Hongrie, Croatie, Serbie, Roumanie, Bulgarie, Moldavie et Ukraine.

Mais il faut savoir que deux communes allemandes de la région géologique de la Baar, la modeste Furtwangen et Donaueschingen, se disputent la source (ou les sources) du Danube. " Ici, naît le Danube " (Hier entspringt die Donau), dit la plaque du parc des Fürstenberg, à Donaueschingen… En fait, c'est à partir du confluent de la Breg et de la Brigach à Donaueschingen que le fleuve prend officiellement le nom de Donau (Danube) et que l'on comptabilise ses kilomètres.

Nous allons faire un tour dans le centre ville, et remarquons au passage une étrange statue de personnage très colorée. C'est "Hansel", le plus ancien personnage de tradition carnavalesque de la région. Son vêtement porte les symboles du carnaval moyenâgeux. En sautillant, il fait tinter les grelots.

Nous allons jusqu'à l'hôtel de ville où se trouve la fontaine des musiciens.

Pour voir à coup sur, la source du Danube, nous repartons à 15H00 en direction de Furtwangen, pour voir la source " concurrente "…

Nous stationnons sur le petit parking dédié aux camping-cars devant l'auberge qui se trouve à côté de la " seconde " source du Danube : 48°05'43.9'' Nord - 8°09'23.6'' Est.

Nous commençons par aller manger une grosse part de tarte aux fraises sur la terrasse de l'auberge où nous sommes très bien accueillis, avant d'aller voir la source qui se trouve à moins d'une centaine de mètres. Elle nous paraît plus naturelle, et plus authentique que la précédente. C'est certainement que nous ne sommes pas des citadins dans l'âme, et que ce site perdu en pleine nature nous correspond mieux. C'est ainsi que nous tranchons : la source du Danube se trouve à Furtwangen ! Un panneau nous conforte dans cette idée. Il indique que depuis 1847, la définition suivante figure dans le lexique universel du Grand-duché de Baden : " Le plus grand fleuve d'Allemagne prend sa source à la Martinskapelle, dans une région sauvage et isolée de la Forêt Noire… où il se jette dans la Brigach, pour devenir le Danube". Nous allons donc voir la chapelle Saint Martin qui se trouve à quelques pas.

Le parking (sans service) coûte 10€ la nuit, mais pour les personnes qui mangent à l'auberge, le stationnement est gratuit. Cela tombe bien, car nous avons décidé d'y manger. Nous serons incapables de terminer les portions pantagruéliques qui nous sont servies dans une ambiance particulièrement conviviale.

Mardi 6 juin 2023

Nous quittons notre bivouac à 8H00 en direction de Triberg, mais voilà que la route est fermée, et que nous devons faire un grand détour au travers de splendides paysages de la Forêt Noire, particulièrement mis en valeur par la lumière du matin d'un jour de grand beau temps.

Il est 10H45 lorsque nous rejoignons le petit village enchanteur de Schiltach, où nous stationnons sur un parking pour les camping-cars (gratuit mais limité à 24H00) situé un peu à l'extérieur mais tout proche du centre : 48°17'27,1'' Nord - 8°20'38.1'' Est.

Nous allons visiter ce charmant village où toutes les maisons qui furent construites par les tanneurs du village datent des XVII^ème et XVIII^ème siècles. Elles sont de style traditionnel à colombages, ce qui fait de Schiltach un village parfait sur le plan esthétique. La tannerie et le flottage (construction de radeaux en bois) étaient les plus grosses activités économiques du village à l'époque.

La balade dans le village est un pur plaisir pour les yeux. De nombreuses maisons affichent leur date de construction et souvent le métier du premier occupant. Elles sont bleues, rouges, vertes, marrons, avec des volets en bois toujours parfaitement accordés. On se croirait plongés dans un décor d'un conte pour enfants, type Hansel et Gretel. En plus avec la Forêt Noire aux alentours, ça ne fait que renforcer ce sentiment.

Le bâtiment de la mairie est pour le moins surprenant, par sa forme architecturale avec son pignon à échelons, mais aussi par sa façade décorée de fresques qui retracent l'histoire du village.

Nous observons quelques belles enseignes en fer forgé, des fresques murales, mais aussi une silhouette de cigogne portant un bébé emmailloté en suspend de son bec, semblant annoncer très poétiquement une naissance dans la maison…

Schiltach est un village bien vivant (pas un musée), très agréable à parcourir, où nous nous sentons très bien. Nous décidons donc d'y faire étape et de rester ici pour passer le reste de la journée et la nuit.

Vers 16H00 nous partons à pied pour monter par un petit sentier (bien raide) en forêt jusqu'à un belvédère qui domine le village. 

Au cours de cette petite balade, nous avons l'occasion de voir des Oeillets à delta, de la Lysimaque ponctuée, de la Sauge des prés et des Campanules à feuilles de pêcher.

De là-haut, la vue plongeante sur le village n'est pas mémorable, mais nous avons ainsi pu bouger un peu…

Au retour, nous discutons avec un sympathique couple de français, mais quand nous voulons rentrer au camping-car, les clés sont dedans, et la porte s'est refermée en se verrouillant ! La situation est incompréhensible mais bien réelle… Grâce à l'aide d'un camping-cariste de Saragosse qui met son camping-car à côté du notre pour que nous puissions profiter de son échelle, et d'un jeune Hollandais qui a une véritable boite à outils de pro, nous arrivons à ouvrir le lanterneau (qui était heureusement entrouvert) en le démontant.. Je peux donc passer par celui-ci pour récupérer les clés et ouvrir le camion. Cet épisode se termine par une tournée générale de Manzanilla très conviviale.

Mercredi 7 juin 2023

Nous reprenons la route vers 8H00 pour rejoindre la rive Nord du lac de Constance.

Nous commençons par aller nous installer sur l'aire de camping-cars de Meersburg " Wohnmobilparkplatz Ergeten " : 47°42'04.5'' Nord - 9°16'05.8'' Est à 471m d'altitude.

Nous enfourchons nos vélos à 10H00 pour rejoindre la piste cyclable qui fait le tour du lac de Constance. Il y a un monde fou en vélo sur cette piste !

Nous avons la chance de voir une famille de nettes rousses qui barbote à deux pas de la berge, accompagnée de quelques cygnes tuberculés.

Après avoir longé le lac sur 4km environ, nous rentrons dans les terres jusqu'à Salem. Les paysages de campagne et de forêt ne nous emballent pas, mais l'omniprésence des pistes cyclables est très appréciable. Nous faisons une petite halte botanique pour observer la Centaurée des Alpes rhétiques. À partir de Deggenhausertal, nous mettons cap au Sud pour rejoindre le point de vue du Gehrenberg à 704m d'altitude. Il s'agit d'une tour mirador de 30m de haut, proche du sommet éponyme qui constitue le point culminant de la région. De là-haut, le point de vue sur le lac de Constance et les environs est superbe. En face de nous se distinguent l'Eiger et le Jungfrau, mais hélas, la brume ne nous permet pas de les photographier. Nous pique-niquons à l'ombre sur un banc, au pied de la tour.

Nous redescendons par Markdorf, pour rejoindre le bord du lac à Immenstaad am Bodensee. Là, nous retrouvons beaucoup de monde sur la piste cyclable qui passe au pied des coteaux de vigne.

Nous passons à Hagnau am Bodensee sans nous arrêter, et nous nous frayons un chemin dans la foule de touristes pour traverser Meersburg.

Il est 14H00 lorsque nous bouclons notre parcours de 58km en vélo, et nous constatons que l'aire est déjà complètement saturée… Nous avons donc bien fait d'arriver de bonne heure…

Meersburg, est une cité médiévale qui jouit d'une situation privilégiée, sur un plateau entouré de vignobles et de vergers, sur la rive Nord du lac. Les façades colorées de ses nombreux édifices historiques lui donnent un joli cachet, mais nous n'avons pas envie de nous immerger dans la foule pour retourner la visiter à pied... Nous restons donc sur place pour passer l'après-midi, la soirée et la nuit.

Jeudi 8 juin 2023

Nous sommes réveillés aux aurores et nous reprenons la route à 7H45 après avoir fait les vidanges et le plein d'eau.

Impossible de se garer à Lindau, d'autant que l'aire de camping-cars que nous avions projetée pour stationner est fermée : stationnement interdit pour les camping-cars… Tous les parkings sont interdits pour les camping-cars, et même celui de Lidl est limité à 1H00 de stationnement ! Nous fuyons !

Nous repartons par Weißensberg pour rejoindre Wangen im Algäu, mais l'aire de camping-cars, située en plein soleil, est bondée….

Nous continuons donc jusqu'à Memmingen où nous trouvons enfin une place ombragée sur l'aire de camping-cars qui ne coûte que 7€ pour 24H (47°59'44.7'' Nord - 10°10'56.6'' Est).

Nous partons à pied  pour aller visiter Memmingen dont le centre se trouve à 1km. Nous suivons un très agréable chemin ombragé qui longe un petit cours d'eau (le Stadtbach) et traverse des espaces verts.

Nous voyons des canards colverts, des fuligules morillons et même des oies des neiges qui nagent à la surface du ruisseau.

Nous sommes surpris par le nombre de truites arc-en-ciel qui peuplent ce cours d'eau aux eaux particulièrement limpides, y compris dans la ville.

Il y a également beaucoup de fleurs : des Iris de Sibérie, du Cerfeuil anisé, de l'Hémérocale jaune, de l'Aspérule de Turin, du Géranium vivace et du Géranium d'Endress. Nous trouverons aussi sur un mur au cœur de la cité, de la Corydale jaune.

La vieille ville, entourée de remparts en grande partie préservés, conserve encore aujourd'hui l'apparence caractéristique d'une cité marchande du Moyen Âge. Nous pénétrons dans la partie ancienne en franchissant l'Exenturm, la tour des sorcières, construite en briques rouges.

Nous passons sur la Marktplatz (la place du marché), où il y a un très grand nombre de maisons colorées aux murs peints.

Nous assistons au départ d'une procession religieuse dans le plus pur style traditionnel, et nous allons voir une fresque éphémère en sable colorée représentant la cène, qui a été réalisée sur le sol de la place, au départ de cette procession…

Nous observons la mairie, une grande bâtisse blanche de style Renaissance, avec de petits toits verts au sommet des tours.

En longeant le cours d'eau canalisé au centre de la ville, nous découvrons de vieilles bâtisses comme la maison aux sept toits, autrefois maison de tanneur. Le haut pignon doté de toits étagés et de lucarnes rabattables permettait un séchage efficace des peaux.

Ici et là, nous apprécions les nombreuses façades ornées de fresques colorées, et les cadrans solaires implantés au sommet des tours.

Nous mangeons en rentrant au camping-car.

Nous repartons pour Füssen, mais là tout est complet… Nous tentons de nous garer sur trois aires de camping-cars successives et dans deux campings, mais impossible de trouver une place ! Nous ne comptons pas poursuivre notre voyage dans ces conditions, où il est impossible de bivouaquer dans la nature ou sur des parkings, et où toutes les solutions de stationnement sont saturées… Il est 15H30 et nous décidons de rentrer en France pour visiter l'Alsace, alors que nous avions prévu de continuer en Bavière avec un retour par l'Autriche. Peu importe, nous apercevons au passage le château de Neuchwanstein avant de redescendre vers l'Alsace.

Nous arrivons à Wissenbourg à 19H45, et nous nous garons sur un parking sans service, mais gratuit, autorisé pour les camping-cars (49°02'15,4'' Nord - 7°56'07,7'' Est).

Vendredi 9 juin 2023

Nous nous levons à 8H00 et prenons tout notre temps avant de partir à pied pour visiter Wissenbourg, la cité la plus septentrionale du Bas-Rhin.

Nous passons à côté d'une écluse qui permettait d'alimenter les fossés de l'enceinte fortifiée. Juste à côté, la tour des Hausgenossen qui date de 1420, permettait de surveiller l'accès dans la ville.

Nous longeons un cours d'eau canalisé, le Lauter, appréciant au passage les nombreuses maisons à colombages aux menuiseries colorées. Les volets sont souvent décorés, et un groupe de poupées alsaciennes surveille notre passage de derrière une fenêtre.

Nous remarquons en particulier une superbe maison dont un angle est orné d'une loggia en grès rose.

Dès que nous approchons du centre ville, nous sommes dominés par l'église St. Pierre et St. Paul, elle aussi édifiée en grès rose, avec un appareillage de pierres plus ou moins claires qui lui donnent une superbe allure par cette journée ensoleillée. La flèche principale est imposante, mais le clocher carré accolé au flanc de l'édifice attire l'attention par sa toiture de tuiles vernissées colorées, et par les cadrans solaires qui sont implantés sur deux de ses faces.

De nombreuses enseignes ouvragées décorent les façades, ainsi que quelques autres cadrans solaires.

La maison du sel n'est pas bien éclairée à cette heure, mais son immense toiture divisée en auvents abritant des balcons et des lucarnes, ne peut que susciter l'admiration. C'était à l'origine un hôpital avant de devenir un dépôt de sel et un abattoir.

Nous terminons notre passage à Wissenbourg en allant faire quelques provisions au supermarché avant de rejoindre Seebach.

Nous mangeons dans le camping-car avant de partir faire un tour à pied dans le village. Nous parcourons la rue des forgerons, bordée de superbes maisons typiques d'Alsace, avec des ossatures bois apparentes, des toitures à auvents et des jardinets très fleuris. Balcons, fenêtres, décorations, tout participe à la magie des lieux. Datant de 1700 environ, les maisons de ce paisible village constituent un ensemble architectural particulièrement homogène que nous apprécions beaucoup.

14H20 Nous voici à Hunspach, un très joli village comparable au précédent, tant par son calme que par son architecture. Les hirondelles des fenêtres nichent sous les avant-toits. Les portails et les fenêtres sont fréquemment décorés. Sur les façades, certaines pièces d'ossature bois portent la date d'édification des maisons.

Ici donc encore un village typique alsacien qui ne manque pas de charme, et qui semble préservé des hordes de touristes.

Nous repartons par le col du Pigeonnier pour rejoindre le camping d Fleckenstein, mais par chance il est complet… Je dis par chance, car l'ambiance générale ne nous plaît guère... Les campeurs sont visiblement là pour profiter des activités nautiques sur le lac, dans une effervescence qui ne nous fait pas regretter de quitter les lieux…

Nous allons profiter du calme de l'aire France Passion de la ferme Suss à Mattstall, un petit village perdu où nous arrivons à 16H15. Nous sommes particulièrement bien accueillis par le propriétaire qui est également maire du village. Comme il prépare une fête pour le week-end prochain avec installation d'un chapiteau à l'emplacement où il place habituellement ses hôtes camping-caristes, il fait rentrer les vaches qui sont au prés pour nous installer dans la prairie sous un noyer. Son fils fabrique du fromage. Nous lui achetons du Saint-nectaire, de la tomme à la moutarde et du Munster, le tout pour 11,90€ ! Sincèrement, nous nous sommes régalés avec chacun de ses fromages.

En soirée, lorsque la chaleur est tombée, nous faisons un petit tour dans ce paisible petit village sans prétention. Nous interrogeons une dame sur la raison de cette clé de sol que nous voyons fréquemment à la place du 1 pour marquer l'année de construction sur les maisons. Elle appelle son mari, qui lui non plus n'est pas en mesure de nous fournir des explications. Cependant cette rencontre nous a permis d'apprécier la gentillesse des habitants de la région.

Samedi 10 juin 2023

Nous quittons notre bivouac à 7H30 pour rejoindre le parking du château de Fleckenstein.

Nous partons à pied pour faire la randonnée nommée " Circuit des quatre châteaux " et qui est parfaitement bien indiquée sur un panneau au point de départ.

Nous prenons le sentier des charbonniers, puis le sentier des roches qui se faufile entre les arbres et les rochers de grès de façon spectaculaire.

Nous passons aux rochers de Krappenfels qui nous offrent un beau point de vue sur les environs, et plus particulièrement sur le château de Fleckenstein. Nous passons ensuite aux châteaux de Loewenstein et de Hohenbourg, avant de franchir la frontière allemande pour rejoindre le château de Wegelnburg.

Nous redescendons pour aller visiter le château de Fleckenstein. L'entrée est payante (5€/personne), mais sa visite très bien documentée vaut vraiment le coup. Les très nombreuses marches d'escalier à escalader en fin de randonnée ne sont pas particulièrement appréciées par nos genoux, mais ils en verront d'autres… du moins nous l'espérons.

Il est 12H30 lorsque nous sommes de retour au point de départ.

Nous mangeons avant de repartir pour Bitche, où nous nous installons pour passer la soirée et la nuit sur le parking de la citadelle. Il est gratuit, il y a une aire de service et nous pouvons prendre de l'eau en payant 2€ pour dix minutes (49°03'18.2'' Nord - 7°26'03.5'' Est à 332m d'altitude).

Dans l'après-midi, il fait une chaleur écrasante, et sommes contraints de changer de place pour nous mettre à l'ombre.

Dimanche 11 juin 2023

Nous nous levons à 7H30 et levons le camp à 8H45.

Nous passons par la Petite Pierre en parcourant des routes en forêt pour rejoindre le col de Saverne à 10H15. Nous sommes dans le Parc Régional des Vosges du Nord et sommes donc de retour en Alsace, que nous avions brièvement quittée pour faire un crochet par la Lorraine.

Nous stationnons sur un très grand parking, où nous prenons soin de nous placer dans le seul petit coin d'ombre disponible.

Nous visitons le jardin botanique où la flore est hélas déjà un peu passée, compte-tenu de la canicule que l'Alsace est en train de subir… Nous observons de nombreuses espèces que nous connaissons bien comme l'Orchis pyramidal, l'Orchis homme pendu, la Digitale jaune ou le Lis orangé. Nous découvrons aussi des espèces qui nous sont beaucoup moins familières telles que la Coquelourde des jardins, le Cerisier noir, le Ciste à feuilles de Laurier, le Panicaut géant, la Tanaisie à grandes feuilles, l'Orpin aïzoon, la Sauge sclarée, et une fougère que nous avons observée régulièrement au cours de notre voyage : Dryopteris des oréades.

12H15 Nous revenons au camping-car sur le parking et mangeons sans nous rendre-compte que le pneu avant droit avait pris un coup de couteau ! Mais dès que nous tentons de reculer pour partir, le verdict est sans appel : impossible de bouger…

Lorsque nous avons acheté notre camping-car Hymer intégral sur Fiat Ducato, nous avons été étonnés de constater qu'il n'était pas doté de roue de secours… La réponse était simple : il suffit d'appeler Fiat Assistance pour être dépanné. C'est donc ce que nous faisons. Fiat-Assistance nous répond et nous met en relation avec Europe-Assistance… Mais voilà qu'Europe-Assistance nous annonce qu'ils ne prennent pas en charge les Fiat Ducato !

Heureusement que MAIF-Assistance est bien plus à l'écoute de ses assurés et bien plus efficace. Moins d'une heure plus tard, notre camping-car est chargé sur le camion plateau du garage Kuntz de Saverne. Le patron du garage qui est venu lui-même nous sortir de ce mauvais pas, nous conduit chez lui, et nous laisse dormir dans le camping-car en nous offrant même la possibilité de nous brancher sur une prise 220 volts. Il nous met également un point d'eau à disposition en cas de nécessité. Nous sommes dimanche, mais il commande immédiatement par Internet un pneu identique à celui qui est en place, et que nous avions changé avant le départ. Bilan le pneu doit être livré demain lundi, en début d'après-midi.

Nous téléphonons au camping de Strasbourg où nous avions réservé une place pour les deux prochaines nuits, et très gentiment la personne qui nous répond accepte, vue les circonstances, de décaler d'un jour notre réservation sans supplément.

Pour terminer au mieux cette journée chaotique, nous partons faire un tour à pied dans Saverne. Le château est très austère, mal éclairé côté jardin, et masqué par un chapiteau côté rue… La ville n'a pas beaucoup de charme si ce n'est deux ou trois maisons dont une en particulier qui présente une façade avec des pièces d'ossature bois très décorées. Il s'agit de la maison Katz, dont la façade est représentative du style Renaissance allemand. Cependant, la terrasse du restaurant qui se trouve au rez-de-chaussée nuit un peu à son apparence…

Lundi 12 juin 2023

Nous avons très bien dormi, malgré la proximité de la route.

Vers 9H00 nous partons en vélo pour monter jusqu'au château du Haut-Barr. Le site rocheux émergeant de la forêt est spectaculaire. Le panorama dont on dispose depuis le sommet de cette forteresse lui a valu le surnom d'œil de l'Alsace… L'accès est libre, mais il ne reste pas grand-chose du château lui-même qui a été édifié au XII^ème siècle sur un ensemble de trois gros rochers à 470m d'altitude. Il nous faut monter 81 marches pour atteindre le promontoire, lui-même relié par une passerelle au rocher situé au Sud-ouest. Cette passerelle est communément appelée : Pont du Diable. De là-haut, nous surplombons le village de Haegen, et nous apercevons la tour du télégraphe Chappé qui a été reconstituée à quelques centaines de mètres, et qui émerge de la forêt.

Nous faisons une boucle de 35km en passant par plusieurs petits villages dont Hengwiller que nous trouvons particulièrement joli, bien décoré et entretenu.

 Nous faisons une halte à Marmoutier pour voir la façade de l'abbatiale Saint-Martin, un joyau de l'art roman alsacien (qui est à contre-jour au moment de notre passage). L'édifice est construit en grès rouge des Vosges. Nous observons en particulier quelques bas-reliefs insérés dans l'appareillage de la façade, mais nous constatons aussi que de nombreux éclats de balles témoignent de combats violents lors des dernières guerres.

En terminant notre boucle, nous avons un beau point de vue sur le château du Haut-Barr, d'où nous arrivons.

Nous finissons la matinée et mangeons dans le camping-car devant le garage. Notre pneu est livré à 14H00 et le garagiste le monte immédiatement pour nous libérer au plus vite. Nous ne manquons pas de faire le plein de gasoil dans ce garage avant de prendre la route pour rejoindre Strasbourg.

Comme prévu, nous sommes très gentiment accueillis au camping municipal de Strasbourg (48°34'28.1'' Nord - 7°43'04.5'' Est) où notre réservation a bien été décalée pour nous permettre de séjourner au camping durant les deux prochaines nuits. Nous sommes super bien installés. Les emplacements sont délimités par des petites haies, les sanitaires sont au top et parfaitement propres. L'ambiance est paisible, et pourtant nous sommes tout proche du centre ville de Strasbourg. Ce camping est vraiment une pépite pour séjourner à Strasbourg ! Les 64,40€ que nous avons payés pour les deux nuits avec tous les services nous ont paru parfaitement justifiés.

Mardi 13 juin 2023

Nous avons dormi jusqu'à 8H20, ce qui constitue le record de nos vacances. Cela illustre aussi la tranquillité de ce camping…

Il est 10H00 lorsque nous partons à pied en direction du centre historique de Strasbourg.

Nous pénétrons dans la vieille ville par la rue du Bain aux Plantes, bordée de maisons alsaciennes à encorbellement, pans de bois, galeries et pignons.

Nous arrivons ainsi devant la célèbre maison des tanneurs, située au bord du canal, et particulièrement bien fleurie.

Nous rejoignons la place de la cathédrale où nous pouvons voir sur notre gauche, la superbe maison Kammerzell, décorée de poutres et de pans de bois sculptés.

Quant à la cathédrale, c'est avant tout la hauteur de sa flèche qui nous impressionne : 66m. La façade Ouest présente trois portails, mais c'est le portail central surmonté d'une rosace de 15m de diamètre qui focalise notre attention. Au centre du tympan, la croix du Christ surmonte le squelette d'Adam, premier homme et premier pêcheur. En-dessous, la représentation de la Cène se trouve entre l'entrée de Jésus assis sur son âne à Jérusalem à gauche, et la trahison de Judas à droite.

La façade Sud est également très belle (et bien éclairée en milieu de journée). Le cadran de l'horloge astronomique est surmonté d'un splendide cadran solaire. Il y a énormément de monde qui fait la queue, tant pour aller voir l'horloge astronomique que pour monter jusqu'à la plate-forme.

Nous renonçons à visiter l'intérieur, et nous partons dénicher un restaurant pour manger une choucroute. C'est donc place du marché aux cochons de lait que nous entrons dans un restaurant traditionnel nommé Pfifferbriader. C'est une "winstub" typiquement alsacienne aux plafonds bas, aux poutres patinées, avec des fenêtres aux vitraux décorés de scènes viticoles. La climatisation fait office de concession à la modernité, ce que nous apprécions beaucoup par ces temps de canicule. L'accueil est agréable, et la carte regorge de spécialités locales.

Comme nous l'avions imaginé, nous jetons notre dévolu sur une choucroute traditionnelle pour moi et au poisson pour Christiane, accompagnées de vin blanc d'Alsace évidemment. Nous terminerons par une Forêt Noire revisitée pour Christiane et pour moi une Streussel pomme à la cannelle avec sa boule de glace.

Nous reprenons notre déambulation dans Strasbourg en franchissant le pont du corbeau avant de nous faufiler dans l'impasse éponyme où un hôtel de grande classe présente un splendide ensemble architectural à ossature bois qui date du XVI^ème siècle.

Nous parcourons la Petite-France qui était autrefois le secteur des pêcheurs, des tanneurs et des meuniers. Nous longeons le canal de navigation, profitant de beaux points de vue sur les façades de nombreuses maisons médiévales. Nous traversons le Pont Saint-Martin, où la rivière l'Ill se divise en quatre bras. Nous avançons jusqu'au pont des Quatre Faisans qui a la particularité de tourner pour laisser passer les bateaux, juste au pied de la maison des tanneurs.

Nous franchissons les Ponts Couverts, une enfilade de trois ponts dominés par quatre tours, mais qui ne sont plus couverts à ce jour.

Nous terminons notre visite de Strasbourg en traversant le barrage Vauban par son allée panoramique supérieure, qui nous offre, tel un bouquet final, un splendide point de vue sur les Ponts Couverts au premier plan, et le quartier de la Petite France en second plan, avec enfin la flèche de la cathédrale qui pointe tout au fond de la perspective.

Il est 15H00 lorsque nous sommes de retour au camping.

Mercredi 14 juin 2023

Dès 8H30, nous partons pour Obernai, où nous allons stationner sur un parking gratuit aux portes de la ville : 48°27'34,4''Nord - 7°29'09,0'' Est.

Nous pénétrons dans la partie ancienne en franchissant une porte de l'enceinte fortifiée, et nous sommes immédiatement séduits par l'architecture traditionnelle de cette charmante cité. Nous voyons même des cigognes qui nichent en haut d'une cheminée pour que la carte postale soit parfaite...

Nous allons jusqu'à la place de l'hôtel de ville, à côté duquel s'élève la tour de la chapelle, un beffroi qui date du XIII^ème siècle. Il est flanqué de quatre échauguettes ajourées et culmine à 60m de haut. De l'autre côté de la place, nous trouvons la halle aux blés, qui abritait autrefois les boucheries municipales.

Nous déambulons en appréciant aussi bien l'architecture que l'ambiance détendue d'une petite cité médiévale bien vivante où nous sommes très bien accueillis.

Le puits des Six Sceaux est splendide.

À côté, l'église Saint-Pierre et Saint-Paul est très belle, et présente un beau portail de style gothique.

Nous arpentons la rue des pèlerins, et nous nous faufilons pour observer la cour Fastinger qui présente de superbes galeries, et un puits surmonté d'une tête de bœuf, emblème des bouchers.

Nous nous laissons tenter par l'achat d'un Kouglof avant de quitter Obernay. Il nous faut bien reconnaître que manger un Kouglof à deux personnes ne se fait pas en trois bouchées… Bon, mais quand-même un peu bourratif !

Il est 10H45 lorsque nous reprenons la route pour rejoindre le camping municipal de Sélestat où nous arrivons à 11H30 (48°15'17.2'' Nord - 7°26'51.4'' Est). Nous sommes très bien accueillis par le gérant qui nous attribue une place à l'ombre qui nous coûtera 15,94€ y compris l'électricité et tous les services.

Nous mangeons avant de partir à pied jusqu'à la gare qui se trouve à seulement 1km du camping.

Nous passons ainsi au pied d'un joli château d'eau qui est classé monument historique selon les renseignements donné par le gérant du camping.

Il est 13H25 lorsque nous embarquons dans l'autobus de la ligne 500, qui va nous conduire jusqu'au château du Haut-Koenigsbourg en une petite demi-heure.

Véritable vaisseau de pierre de 270m de long, perché à 800m d'altitude, le château du Haut-Koenigsbourg impressionne tout autant les visiteurs d'aujourd'hui que nous sommes, que les assaillants potentiels du Moyen-âge.

Dès l'entrée, nous passons sous une énorme herse pour pénétrer dans une première cour dominée par un moulin à vent.

Nous remarquons aussitôt les très nombreuses marques réalisées sur les pierres par les tâcherons.

Nous passons une rampe bordée de meurtrières pour accéder au portail des Lions. Nous pouvons voir l'eau au fond d'un puits de 62m de profondeur, creusé dans le rocher. Nous passons dans le cellier et les cuisines où l'on accède depuis une cour intérieure, dominée par une galerie décorée de fresques murales.

Nous traversons les appartements encore meublés dans le style d'époque, et pourvus d'imposants poêles en céramique.

Nous continuons notre visite en traversant diverses salles dont l'une d'entre elles est décorée de bois de cerfs. Nous pouvons voir Saint-Hubert, patron des chasseurs, qui est représenté sur une fresque de cette salle.

Le plafond de la salle des banquets est décoré par un immense aigle, les lustres sont majestueux, et des représentations de batailles et de scènes chevaleresques sont peintes sur les murs.

Après avoir traversé le haut jardin, nous accédons au grand bastion qui nous offre un splendide panorama sur la région, et sur le château que nous dominons dans son ensemble.

La visite du château du Haut-Koenigsbourg constituera une étape majeure de notre voyage.

Nous reprenons le bus à 15H35 pour arriver à 16H00 devant la gare de Sélestat. Nous faisons un tour à pied dans le centre ville, et nous passons devant l'église Sainte-Foy, qui fut édifiée en grès rose au XII^ème siècle.

 Place du Docteur Maurice Kubler, nous découvrons une splendide œuvre contemporaine intitulée "Le messager", qui a été réalisée en 2021 par Camille Bellot et François Pottier dans le cadre de la Biennale d'Art Contemporain Sélest'Art. Cette œuvre représente un cerf dont la symbolique en fait le messager d'une réconciliation possible entre la ville et la forêt.

Nous sommes de retour au camping pour 17H00.

Jeudi 15 juin 2023

Nous tombons du lit à 6H45, et partons une heure plus tard pour Ribeauvillé, où nous allons stationner sur un parking gratuit, autorisé pour les camping-cars, rue Pierre de Coubertin : 48°11'33.9'' Nord - 7°20'03.6'' Est.

Nous enfourchons une nouvelle fois nos vélos, et nous commençons par traverser Ribeauvillé par la rue principale. Il y a quelques belles façades colorées à pans de bois, quelques belles enseignes en fer forgé, et des cigognes qui nichent au-dessus des toits.

Nous observons la superbe maison des ménétriers qui présente une loggia (ou oriel) avec l'inscription "Ave Maria Gracia Plena".

Nous observons aussi, la statue en bois polychrome du " Pfiffer " de l'an 1300, ce qui correspond au terme de ménétrier.

Il était une fois au XIV^ème siècle un pauvre homme qui a cassé son fifre, son seul gagne-pain. Quand le Sire de Ribeaupierre le croisa sur son chemin et apprit son malheur, il lui jeta une bourse pleine d'or pour qu'il s'achète un nouveau fifre. Pour le remercier un énorme cortège de tapeurs de tambours, souffleurs de trompette et montreurs de bêtes s'achemina vers le château et un des ménétriers désigna le Sire de Ribeaupierre "Roi des Ménétriers".

Voilà la légende qui est mise à l'honneur tous les ans début septembre à Ribeauvillé lors de la fête des ménétriers : Pfifferdaj.

Nous apercevons les trois châteaux qui dominent la cité (châteaux de Saint-Ulrich, du Girsberg et du Haut-Ribeaupierre). Le tour des trois châteaux n'est pas à l'ordre du jour, mais c'est une randonnée de 7,500km avec 400m de dénivelé que nous pourrons faire si nous revenons un jour dans la région car elle semble très intéressante…

Nous suivons l'itinéraire vert balisé pour les vélos à travers les coteaux de vigne pour rejoindre Riquewihr où nous attachons les vélos pour aller faire un tour à pied dans la cité.

Les maisons et les rues ont été miraculeusement épargnées par les bombardements, et conservent donc leur charme du Moyen-âge. L'homogénéité architecturale a été préservée, et malgré les flots de touristes attendus par les marchands du temple, la visite est séduisante.

Nous pénétrons dans la partie ancienne en franchissant deux portes successives : la Porte Haute qui faisait partie des premières fortifications, et "Obertor" équipée d'une herse imposante, comparable à celle du château du Haut-Koenigsbourg.

 Nous parcourons l'artère principale et nous nous aventurons ici et là dans les ruelles adjacentes qui nous réservent quelques belles surprises. Les maisons ont des façades colorées, les volets sont décorés, les pans de bois et les entourages de fenêtres sont souvent sculptés (en particulier sur la maison Preiss-Zimmer), les enseignes sont superbes, et nous observons quelques cadrans solaires. Nous apprécions aussi la belle Tour des Voleurs surmontée d'un clocheton. Le nombre de photos placées ci-dessous, devraient faire tourner la tête du lecteur, tout autant que la notre en déambulant dans ce petit joyau alsacien.

Nous repartons en vélo par une splendide route qui serpente au milieu des vignes. Le profil est bien vallonné, ce qui n'est pas pour nous déplaire avec nos vélos à assistance électrique… Nous remarquons que les branches des cerisiers ploient sous le poids des cerises…

En arrivant à proximité du village, le point de vue sur Kaysersberg est splendide. La présence du château qui domine le village en fait une véritable image de carte postale…

Nous visitons Kaysersberg à pied en déambulant sur l'artère principale bordée de belles maisons à colombages dont le cachet est resté intact depuis le Moyen-âge. Une fontaine, des volets peints, des façades colorées, un pont médiéval fortifié, tous les ingrédients d'un village traditionnel alsacien sont réunis.

Nous revenons à Ribeauvillé par le même itinéraire.

Notre tour de vélo est terminé à midi, et nous mangeons sur place avant de reprendre la route pour rejoindre Colmar où nous stationnons sur un parking réservé pour les camping-cars : 48°05'01.2'' Nord - 7°21'19.2'' Est).

Nous sommes à seulement quelques hectomètres du centre ville que nous partons visiter à pied. Nous passons devant la Maison des têtes qui est décorée de 106 têtes, mais qui a aussi la particularité d'être construite en pierres.

Nous parcourons des rues bordées de maisons à pans de bois avant de passer devant la collégiale Saint-Martin.

Nous passons rue des marchands où se trouve la maison Zum Kragen . Nous remarquons en particulier le poteau d'angle sculpté qui représente un drapier tenant une aune (une pièce de bois ou de métal utilisée pour mesurer les étoffes).

Nous faisons une halte pour observer la surprenante maison Pfister, dont la façade est couverte de fresques qui datent du XVI^ème siècle.

Nous rejoignons le quartier des tanneurs pour parcourir la Petite Venise. En franchissant le pont de la Lauch, nous entrons dans le quartier de la Krutenau, jadis peuplée de maraîchers.

Nous longeons le quai de la poissonnerie avant de revenir par le centre ville.

Il est 15H45 lorsque nous repartons pour Eguisheim où nous allons nous installer sur l'aire France Passion du Domaine Pierre de Vigne. La patronne nous accueille très gentiment. Elle nous propose de nous installer et d'aller visiter Eguisheim avant de revenir en soirée pour déguster son vin. Nous avons même la possibilité de nous brancher au 220v.

Nous sommes aux portes du village que nous partons donc visiter à pied.

Une des particularités d'Eguisheim, c'est qu'elle est de forme circulaire et qu'elle s'est développée en cercles concentriques autour du château depuis le XIII^ème siècle.

Nous commençons par parcourir une ruelle périphérique pavée qui nous réserve quelques petites merveilles d'architecture alsacienne.

Ce village est clairement notre coup de cœur car c'est le seul où nous avons trouvé une telle authenticité. De nombreuses affichettes joliment illustrées souhaitent la bienvenue aux visiteurs, mais les invitent aussi à respecter le calme et la paix des habitants… Cette approche d'accueil touristique devrait servir de modèle à bien d'autres villages d'Alsace, du Pays Basque ou d'ailleurs…

Les frontons et les linteaux de portes sont souvent ornés de blasons. Ils portent parfois la marque du tailleur de pierre, une date, ou les initiales du propriétaire. Par exemple, sur le linteau de la porte de la maison du tonnelier, nous voyons un blason portant le symbole codifié de sa corporation : deux pinces et un maillet.

Les enseignes sont splendides et les habitants ne sont pas avares de décorations, en particulier au niveau des fenêtres.

Les maisons sont très colorées, et les rez-de-chaussée ne sont pas envahis par les boutiques de souvenirs intempestives.

Cette journée se termine par une agréable dégustation de vin d'Alsace au Domaine Pierre de Vigne, et nous ne manquons de faire quelques provisions de Pinot Gris et de Gewurztraminer.

Vendredi 16 juin 2023

Nous rejoignons Munster où nous arrivons sur l'aire de camping-cars à 8H10 : 48°02'16.0'' Nord - 7°08'07.0'' Est à 386m d'altitude.

Nous avions l'intention de monter au col de la Schlucht en vélo, mais la route est fermée pour travaux… Nous partons donc en vélo par le col du Platzerwasel (1183m) avant de passer au Breitfirst, point culminant de la route à 1270m environ. De là nous avons un point de vue vers le Nord sur le Batteriekopf, le Rothenbachkopf et le Kastelberg, avec le Hohneck un peu plus à droite.

Nous rejoignons la route des crêtes et poursuivons jusqu'au Markstein, qui accueillera cette année l'arrivée de la 20^ème étape du Tour de France.

De là haut, la vue sur les vallonnements boisés ne vaut pas ce que nous connaissons dans les Pyrénées, mais nous nous consolons en observant une flore relativement abondante… Il y a de nombreux parterres de Pensées des Vosges, mais aussi de l'Arnica, du Genêt à tiges ailées, des Orchis de Fuchs, des Orchis maculés, de la Renouée bistorte, des Digitales pourpres et du Compagnon rouge.

Nous revenons par le même itinéraire, faisant une halte à Sondernach pour acheter du pain. Nous empruntons le tracé de la voie verte à partir de Metzeral, et nous faisons une halte en arrivant à Muhlbach-sur-Munster pour observer une cigogne qui se trouve dans un champ au bord de la route, mais qui ne nous prête aucune attention…

Il est 11h30 lorsque nous sommes de retour à Munster au terme d'une virée de 48km avec environ 900m de dénivelé.

Nous mangeons avant de repartir à 13H30 pour la route des crêtes, mais cette fois-ci en camping-car…

Il est 14h00 lorsque nous passons au col du Wettstein où est implantée une impressionnante nécropole où sont enterrés 2171 soldats français de la première guerre mondiale. Y reposent principalement des chasseurs alpins et quelques soldats du 7^ème bataillon de tirailleurs indochinois. Sur une croix immense est inscrite la mention " PAX ". Un gisant de chasseur alpin situé à son pied rend hommage à ce corps d'armée. Ce lieux est vraiment émouvant et nous touche profondément.

Une demi-heure plus tard, nous rejoignons la fameuse route des crêtes au col du Bonhomme. Nous l'empruntons pour passer au col de la Schlucht et au pied du Hohneck avant de repasser au Markstein où nous sommes déjà venus ce matin en vélo. Nous passons au pied du Grand Ballon (petit cousin de notre Artzamendi, compte-tenu de la ressemblance des boules blanches qui se trouvent à leurs sommets et qui servent de relais pour l'aviation civile).

Nous sommes un peu déçus par cette route, car comme nous l'avons évoqué précédemment, les sommets arrondis cachés sous une couverture forestière assez dense manquent d'envergure pour les yeux des Pyrénéens que nous sommes…

Nous descendons jusqu'à Cernay où nous allons nous installer à 16H30 au camping municipal : 47°48'17.1'' Nord - 7°10'14.3'' Est à 309m d'altitude. Ce camping est un peu vieillot et plus ou moins bien entretenu, mais il est très calme et nous conviendra parfaitement pour y faire une étape d'une nuit pour 15,90€ y compris l'électricité et les services.

Samedi 17 juin 2023

Nous démarrons vers 8H00 pour une grande étape de route. Nous passons Vesoul et Dôle avant de nous arrêter pour manger à 11H45 à proximité de Clux-Villeneuve, avant de tourner à gauche vers Chalon-sur-Saône. Nous reprenons la route à 13H30 en direction de Mâcon, et nous arrivons à Prissé vers 15H00. Nous nous installons sur l'aire France Passion " Vignerons des Terres Secrètes " qui se trouve au bord d'une voie verte. Nous sommes très bien accueillis et dégustons d'excellents vins dont nous faisons provision avant d'enfourcher une nouvelle fois nos vélos à 16H45.

Nous faisons une splendide boucle de 35km en partant sur la voie verte direction Nord-ouest jusqu'à la Roche-Vineuse.

Nous cheminons parmi les coteaux de vigne sur des petites routes peu fréquentées et très agréables.

Nous passons au pied de la Roche de Vergisson, puis de la Roche de Solutré.

Nous sommes sur la route des vins de Bourgogne et passons à proximité de Chasselas où se trouve un splendide château.

Nous poursuivons par Chaintré, Vinzelles et Loché afin de retrouver la voie verte à proximité du Voisinet. Elle nous ramènera en douceur jusqu'au point de départ.

Nous profitons des tables et des bancs disposés à l'ombre à l'intention des camping-caristes pour terminer cette journée dans le calme.

Dimanche 18 juin 2023

Nous tombons du lit à 6H30 et rejoignons le parking des camping-cars qui se trouve au pied de la Roche de Solutré : 46°17'47,5'' Nord - 4°42'43.8'' Est à 394m d'altitude.

Nous partons à pied pour une très belle randonnée en boucle qui nous conduira au sommet de la Roche de Solutré. L'environnement est clairement de type méditerranéen avec en particulier beaucoup de Buis.

Depuis le sommet, nous avons un très beau point de vue sur la Roche de Vergisson et sur le village éponyme. Nous dominons Solutré et les coteaux de vigne que nous avions parcourus hier en vélo.

Nous prenons la route à 9H30 en direction de Vichy, et nous nous arrêtons pour manger sur le parking du premier péage de l'A71.

Nous redémarrons à 13H15 pour un long parcours sur l'autoroute, et nous arrivons sur l'aire de stationnement des camping-cars de Bozouls un peu avant 16H30 : 44°28'01.9'' Nord - 2°43'27.9'' Est. L'aire est gratuite et les services coûtent 2€. Nous y passerons une soirée parfaitement calme.

Lundi 19 juin 2023

Un gros orage a éclaté pendant la nuit, provoquant une averse de grêle, mais tout cela sans conséquence.

Nous faisons les vidanges et le plein de carburant avant de prendre la route à 8H00.

Nous passons Rodez et Albi, et nous nous arrêtons à 10H45 pour boire un café avant d'arriver à Toulouse sur l'aire des Portes du Tarn.

Nous nous arrêtons pour manger à 12H30 sur l'aire de Serres-Morlaas.

Il est 15H00 lorsque nous arrivons à Itxassou, au terme d'un périple de 3976km, avec 3 jours d'avance sur le programme…

C'était dans tous les cas un jour trop tôt, car le lendemain, un énorme orage de grêle s'est abattu sur Itxassou avec certains grêlons qui mesuraient la taille d'un balle de golf. Bilan : tous les lanterneaux ont explosé, l'antenne parabolique est en piteux état et la carrosserie est bien bosselée... Tout ceci est à relativiser au regard des dégâts qui ont impactés toutes les cultures environnantes, et en particulier les plantations de piments d'Espelette et les maïs.