Arenaygues 20-06-2015 Beñat, Christiane et Jean Paul. Dénivelée : 1345m Distance : 12,200km Total : 8H21 Grand beau temps.Carte du Parc National des Pyrénées n°1 : Aspe - Ossau Les repères de type (AR01) renvoient au tableau de coordonnées GPS Téléchargement direct des points grâce au travail de |
Nous quittons Bardos le vendredi après-midi, et partons par Bidache, Oloron, Arudy et Laruns pour rejoindre Fabrèges où nous passons la nuit. Le samedi matin, nous redescendons 1km en-dessous de Gabas, et nous nous garons sur la droite, au niveau de l'Arrec d'Ayguebère. - 7H42 - 974m (AR01) Nous démarrons en empruntant le sentier qui s'élève rive droite de l'Arrec d'Ayguebère en direction du lac d'Er. La flore s'annonce abondante, car dès le départ nous trouvons des Orchis de Fuchs, du Trèfle des prés, du Lotier corniculé, du Lychnis, du Cirse des marais, des Myosotis, du Rumex, de la Douce-amère, du Gaillet jaune et du Géranium herbe à Robert. Un panneau nous met en garde par rapport au comportement des patous que nous pourrions rencontrer dans les estives. Cependant nous ne verrons pas de troupeaux aujourd'hui. Le sentier, balisé en jaune est très raide. Parfaitement bien tracé dans une superbe forêt, il a le charme de l'authenticité, mais aussi de la rusticité, ce qui veut dire qu'il n'a pas pour objectif d'épargner nos mollets... Nous trouvons de superbes bouquets de Lathrée clandestine et du Saxifrage des lieux ombragés. - 8H14 - 1200m (AR02) Nous traversons le ruisseau d'Ayguebère, passant ainsi rive droite. - 8H43 - 1432m (AR03) Nous atteignons la clairière d'Ayguebère où nous trouvons des Myrtilles, de la Mélampyre des forêts, des Globulaires ponctuées, du Dompte-venin, des Platanthères à deux feuilles, du Lamier pourpre, du Lamier maculé, de l'Hellébore vert, du Gaillet croisette, des Gymnadénias à long éperon, de l'Anthyllide des montagnes, des Gentianes jaunes, du Géranium livide, des Pensées cornues, de l'Horminelle des Pyrénées. Un troupeau de chevaux est en train de paître tranquillement. Ce lieu servait autrefois de montagne sanitaire pour les bêtes malades, compte-tenu de sa situation reculée et enclavée. Le ciel commence à se dégager et nous voyons le Lurien. Le sentier oblique sur la droite et pénètre à nouveau dans la forêt. Nous trouvons du Polygala des Alpes, du Serpolet. - 9H11 - 1604m (AR04) Le sentier part en traversée presque horizontalement, nous accordant une demi-minute de répit... Nous remarquons un beau parterre de Grassette à grandes fleurs, du Géranium des forêts, des Anémones fausse-Renoncule, des Anémones Sylvie, des Renoncules à feuilles de Platane, des Renoncules âcres, de la Daphné lauréole et des Violettes de Rivin. Les Rhododendrons ferrugineux commencent leur floraison. - 9H20 - 1597m (AR05) Nous passons un point bas où nous trouvons de l'Euphorbe des bois, de la Pulmonaire officinale et du Gaillet nain. Nous découvrons pour la première fois, la superbe Actée en épi. - 9H26 - 1634m (AR06) Nous quittons définitivement le couvert de la forêt, découvrant de beaux bouquets de Trolles, des Orchis Sureau, de la Potentille des rochers, de l'Armérie des Alpes, des Anémones à fleurs de Narcisse, de la Bugle rampante, des Gentianes printanières et des parterres d'Asphodèles. Nous dénichons aussi un pied de Scilles printanières, de la Parisette à quatre feuilles et de l'Érine. Nous repérons de nombreux pieds de Lis Martagon qui ne sont hélas pas encore en fleurs. - 9H40 - 1708m (AR07) Après un passage ombragé, le chemin se redresse à nouveau. Voici du Gléchome faux-lierre, des Fraisiers, de la Coronille à gaine, de l'Astragale de Montpellier, mais quel plaisir de trouver une belle station de Fritillaires des Pyrénées ! - 9H50 - 1769m (AR08) Nous laissons momentanément un petit sentier marqué d'une croix jaune sur notre droite pour continuer en face en direction du lac d'Er (Sud). - 9H52 - 1778m (AR09) Nous faisons une pause dans un petit col qui nous offre une vue plongeante sur le lac d'Er. - 10H02 Nous revenons sur nos pas pour emprunter le chemin marqué d'une croix jaune qui va nous permettre de nous élever sur les pentes au-dessus du lac exposées au Sud. - 10H07 - 1797m (AR10) L'itinéraire part à flanc sur la droite en s'élevant vers l'Ouest. Nous voyons le Moule de Jaout au Nord-est, et plus à l'Est, le Pic de Ger et l'Amoulat. - 10H22 - 1894m (AR11) Le sentier toujours très bien tracé franchit un petit passage rocheux, et vire sur la droite. Beau Point de vue sur le Palas, le Balaïtous, le Lurien et le Pic d'Arriel. Nous trouvons des parterres de Gentianes printanières, mais aussi de délicieux bouquets de Primevères hirsutes. - 10H32 - 1952m (AR12) Nous poursuivons sur le sentier qui vire à droite. Les Renoncules des Pyrénées sont très nombreuses. - 10H39 - 1980m (AR13) Le sentier continue à monter vers le Sud-ouest. - 10H45 - 2015m (AR14) Nous virons à gauche (Sud-est) au creux d'un petit vallon enneigé, en suivant les cairns pour passer à proximité de jolis petits lacs. Nous avons le Pic du Midi d'Ossau juste en face de nous. - 10H55 - 2004m (AR15) Le sentier vire à droite pour longer le lit d'un ruisseau. Il y a de la Bartsie, de la Populage des marais et des Primevères farineuses. - 10H58 - 2013m (AR16) Nous passons rive droite du ruisseau. Quel plaisir de trouver des Soldanelles ! - 11H00 - 2021m (AR17) Nous passons à la cabane d'Er, au-dessus de laquelle flotte un drapeau breton ! Nous repérons quelques pieds de Gagée fistuleuse. Nous nous engageons alors dans le vallon direction Sud-est. - 11H10 - 1998m (AR18) Le sentier se prolonge à flanc dans la pierraille, au pied de parois calcaires de couleur gris clair, toujours dans la même direction. Nous descendrons tout à l'heure dans le vallon qui se trouve en-dessous de nous sur la gauche, où se nichent des petits lacs. - 11H19 - 2032m (AR19) Nous franchissons une petite brèche encombrée par un névé, sur la crête d'Ayguebère. Un sentier un peu raide nous permet de descendre sans encombre dans le vallon situé en-dessous de nous au Sud-sud-est. Nous trouvons de très belles et très nombreuses Gentianes acaules. - 11H29 - 1956m (AR20) Nous sortons de la zone rocailleuse pour descendre dans l'herbe vers le fond du vallon de "Lous Mourous", avec le sommet de l'Houratatère juste en face de nous. Nous remarquons quelques pieds de Chardon fausse-Carline. Nous longeons le ruisseau en restant rive gauche, pour contourner un mamelon par le Sud. Au pied de son versant Est, quelques blocs éboulés se trouvent en bordure du ruisseau. C'est là que Beñat déniche entre deux blocs, des structures sédimentaires particulières qui ressemblent au dessin d'un fleur ou d'une roue. Bombées au centre, avec des rayons en relief, ces figures pourraient faire penser à des fossiles. Ce sont des Arenaygues: fleurs de pierre datant du dévonien, dont l'âge dépasse les 350 millions d'années... Découvertes en 1990 par mon frère Jean Pierre, il nous les avait montrées à cette époque, en pensant qu'il s'agissait de fossiles marins... Au fil de ses investigations, ces supposés fossiles se transformèrent en "volcans de sable", des structures circulaires très particulières, connues des géologues depuis le XIXème siècle, comme il en a été trouvées en Australie, au Canada et en Irlande... Effectivement, l'eau emprisonnée sous des couches de sable et d'argile a subi un phénomène de surrection lié à des surpressions provenant de mouvements tectoniques tels que des séismes, fréquents dans le secteur. Les Arenaygues ici présentes sont considérées comme les spécimens les plus caractéristiques et les mieux conservés dans le monde. La dénomination "Arenaygue" a été composée à partir du mot latin "arena" qui signifie sable, et "aygue" qui signifie l'eau en béarnais. La référence au cirque d'Ayguebère n'est pas non plus étrangère au choix de cette appellation par Jean Pierre Dugène, à qui il faut associer Dominique Rossier, qui a été chargé de réaliser les études scientifiques liées à l'identification de ce phénomène. Les éditions du BRGM ont édité en 2104, un géoguide géologique très intéressant décrivant 10 itinéraires de randonnée détaillés dans les Pyrénées Atlantiques, et qui évoque ces superbes fleurs de pierre dans son itinéraire n°10 intitulé : Le lac d'Er et le cirque d'Ayguebère. - 12H37 Nous avons fini de manger, et nous passons rive droite du ruisseau pour monter en direction d'un pierrier situé sur le versant Nord-ouest de l'Houratatère. Nous repérons des Anémones sylvestres et quelques bouquets de Pensées à deux fleurs, qui s'épanouissent dans des failles de rocher. - 12H59 En partie supérieure du pierrier, Christiane s'extasie en découvrant la grande dalle dite "dalle de l'inventeur" dans le document du BRGM. Une multitude de fleurs de pierres affleure à la surface, telle un tableau de maître datant du Dévonien... Nous sommes comblés de voir ici ces superbes Arenaygues, que Jean Pierre nous a décrites avec tant de passion... Nous avons grimpé plus de 1300 mètres de dénivelé, mais notre effort est largement récompensé. Par contre, en rentrant au camping-car tout à l'heure, nous mesurerons ce que 1345m de descente représentent dans les "guiboles" qui s'en souviennent encore trois jours plus tard... Suite à des dégâts constatés sur le site en juillet 2019, j'ai supprimé les cordonnées du site. - 13H07 Après avoir engrangé une belle collection de photos, nous redescendons dans le vallon de Lous Mourous. Il nous faut remonter jusqu'à la petite brèche de la crête d'Ayguebère (13H34 - 2032m (AR19)), alors que le soleil nous rappelle que demain sera le premier jour de l'été... - 13H38 - 1997m (AR23) Nous obliquons à droite pour descendre dans le vallon. - 13H43 - 1945m (AR24) Nous remarquons que le ruisseau qui se trouve sur notre gauche se perd dans une cavité. Nous passons à droite d'un petit lac situé légèrement plus haut, avant de virer à gauche au niveau d'un cairn pour laisser le petit lac suivant sur notre droite. La sente est peu visible, mais elle est cairnée. Il ne nous faut donc pas relâcher notre attention pour rester sur l'itinéraire. - 13H48 - 1932m (AR25) Après un passage rocheux, nous laissons la sente qui file en face de nous, pour descendre dans le vallon sur notre droite (direction Est), où nous trouvons quelques cairns un peu espacés... - 13H52 - 1892m (AR26) Le sentier s'engouffre dans une gorge encaissée où nous trouvons de la Potentille fausse-Alchémille. - 14H00 - 1842m (AR27) Lorsque nous sortons de la partie rocheuse, nous retrouvons le plancher des ... "chèvres" (selon la remarque de Christiane), mais le sentier est bien tracé. - 14H04 - 1804m (AR28) Parvenant à l'extrémité de la zone d'éboulis, nous prenons la sente qui part en face de nous vers le Nord, sans descendre à gauche vers le lac d'Er. Nous trouvons de l'Homogyne des Alpes. - 14H10 - 1783m (AR29) Au creux d'un petit vallon nous appuyons sur la gauche. - 14H12 - 1792m (AR30) Nous empruntons une vire rocheuse sans difficulté sur la droite, qui surplombe le lac d'Er. C'est là qu'ont choisi de s'épanouir les Ancolies et le Rosier des Alpes. - 14H15 - 1772m (AR31) Nous rejoignons le sentier du lac d'Er que nous empruntons en remontant sur la droite, et nous retrouvons à une quarantaine de mètres le point (AR09) , où nous avions fait une pause ce matin. Belle occasion pour en faire une nouvelle. - 14H23 Nous voici repartis pour une descente qui sera, il faut bien le reconnaître, un peu usante pour nos jambes qui ne se révèlent plus vraiment jeunes... - 16H02 Nous voici de retour au point de départ. La douche dans le camping-car sera réparatrice, mais pas miraculeuse pour autant... Nous serons de retour à Bardos vers 19H00.
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