Espagne février 2023
Jeudi 9 Février 2023
Nous partons à 13H30 d'Itxassou et nous prenons l'autoroute A64 à Anglet pour rejoindre la frontière espagnole.
Nous passons Tolosa, Ordizia et Beasain avant de franchir le col d'Etxegarate, puis nous descendons sur Altsasu et poursuivons en direction de Vitoria-Gasteiz. La montagne basque est sous la neige, et le Txindoki, "Cervin du Pays Basque", a vraiment fière allure ! La face Est du massif de l'Aizkorri est bien blanche. Nous voyons également le Gorbea sur notre droite au niveau de Vitoria, qui lui aussi est bien enneigé.
Nous laissons Pancorbo sur notre droite avant de passer à Burgos. Nous apercevons les cimes enneigées des Picos de Europa sur notre droite.
Nous prenons la sortie 32 pour rejoindre la station service CEPSA de Villaquirán où nous faisons le plein de gasoil qui coûte 20 centimes de moins par litre par rapport à la France. Il est 17H10, et nous nous installons sur l'aire de stationnement des camping-cars située à l'arrière de la station (42°13'12" Nord - 3°59'56" Ouest). Le lieu est sans charme mais il est très sécurisant et éclairé la nuit. Tout est parfaitement propre; il y a de l'eau et une aire de vidange gratuite. Il est possible de se raccorder à l'électricité pour 5€ pendant 12H00 avec des jetons disponibles à la station.
Vendredi 10 Février 2023
Lorsque nous nous levons à 7H00, nous constatons qu'il ne fait que -4° à l'extérieur ! Nous faisons la vidange des WC, mais nous constatons que le robinet d'eau de l'aire de services est gelé... Nous prenons la route à 8H00, et profitons des belles lumières du lever de soleil aux environs de Valladolid.
Nous nous arrêtons pour boire un café après avoir dépassé Tordesillas (9H20). Le temps s'est réchauffé puisqu'il fait -2°, mais nous sommes dans le grand beau temps et le rayonnement solaire compense largement la température réelle.
Après avoir dépassé Salamanque, nous commençons à voir de très nombreuses cigognes, aussi bien dans les nids que posées au sol. Nous apercevons également quelques chevreuils, ainsi qu'un faucon crécerelle qui fait le Saint-esprit (vol stationnaire). Les pins parasols prennent progressivement la place des chênes liège et des chênes verts. Il y a également de nombreux troupeaux de vaches, de moutons et de chevaux. Nous voyons la Sierra de Gredos qui est bien enneigée sur notre gauche.
Nous nous arrêtons pour manger sur le parking d'une station service au niveau de Casar de Caceres à 12H20 (39°33'23,6" Nord - 6°24'08,6" Ouest).
Nous reprenons la route vers le Sud à 14H00, et pour 15H15, nous sommes stationnés sur l'aire de camping-cars de Mérida. Nous sommes dans un parc fermé, très calme et en plein centre de Mérida (38°55'08,6" Nord - 6°20'10,0" Ouest).
Mérida est une ville classée au patrimoine de l'humanité qui possède un théâtre romain de plus de 2000 ans… Cette petite cité d'Estrémadure est considérée comme "la perle du Guadiana".
Nous partons immédiatement visiter l'amphithéâtre et le théâtre qui se trouvent à quelques hectomètres de notre bivouac.
L'amphithéâtre qui pouvait accueillir 14000 spectateurs est déja impressionnant, mais le théâtre est splendide. Les vestiges sont relativement bien conservés, ce qui permet d'imaginer facilement les combats de gladiateurs qui s'y sont déroulés. De nombreux panneaux donnent des explications très intéressantes en espagnol et en anglais. Quelques statues, chapiteaux et corniches ouvragées nous donnent une idée de ce que pouvait être la magnificence des lieux à leur apogée. Nous observons attentivement le plan de répartition des spectateurs, et remarquons que les femmes se trouvaient tout au fond, derrière les esclaves et les étrangers...
Nous visitons ensuite la maison romaine de l'amphithéâtre où nous apprécions particulièrement les mosaïques. Les unes ont des formes géométriques, d'autres représentent des poissons ou des crustacés insérés dans des médaillons.
Celle qui nous semble la plus belle représente trois hommes foulant le raisin, avec le vin qui s'écoule en-dessous dans des cuves.
Il fait un peu frais, et le vent nous pousse à revenir au camping-car sans prolonger la visite car les autres sites sont un peu éloignés de nos pénates...
Nous sommes donc de retour au camping-car à 17H00 et la soirée se passe dans le calme. Cependant, alors que nous sommes couchés depuis un bon moment, à 23H00, une cohorte de bus pétaradants rentrent sur le parking qui jouxte l'aire. Il font la queue, moteur ronflant bruyamment, pour faire le plein de carburant, et nous sonorisent pendant une bonne demi-heure... Le reste de la nuit fut heureusement parfaitement calme.
Samedi 11 Février 2023
Nous constatons que le ciel est partiellement nuageux lorsque nous nous levons à 7H30. Nous sommes les premiers à démarrer et payons 12€ pour sortir du parking (+3€ pour l'électricité à payer au préalable).
Nous reprenons la A66/E803 en direction de Séville (D023), jusqu'à la sortie 675 pour rejoindre N-630 en direction de Zafra. Il est 9H30 lorsque nous stationnons sur l'aire de camping-cars de Zafra qui est gratuite et se trouve idéalement placée à l'entrée de la ville (38°25'30,7" Nord - 6°24'38,7" Ouest).
Parfois surnommée "la Petite Séville", Zafra est une petite cité qui possède beaucoup de charme... Elle est située au cœur de la Basse Estrémadure, au pied des rochers escarpés de la Sierra de Castellar. La vieille ville médiévale se structure autour de l'Alcazar qui date du XVème siècle, mais qui est aujourd'hui occupé par un parador de tourisme.
La ville était entourée de remparts en pierre du XVème siècle, dont elle conserve trois portes sur les huit qui existaient à l'époque. Nous irons voir en particulier la porte de Jerez. Une chapelle est intégrée à cette porte, et nous y observons la représentation en azulejos d'un surprenant Christ de l'humilité et de la patience.
Nous passons sur la Plaza Grande, entourée d'arcades, qui occupe le centre de la localité, et qui est reliée par l'Arquillo del Pan (petit arc du pain) à la Plaza Chica, plus petite que la précédente.
Nous parcourons les nombreuses ruelles où nous apprécions les nombreuses maisons décorées de balcons en fer forgé. Des Vierges en azulejos sont placées sur les façades pour protéger les maisons et leurs habitants.
Nous observons longuement la façade d'une pharmacie qui a été déclarée plus belle pharmacie d'Espagne en 2019. Les azulejos qui ornent ses façades évoquent les lieux emblématiques de la ville.
Nous achetons du pain et des viennoiseries pour accompagner un café au retour au camping-car.
Nous choisissons d'oublier l'autoroute pour prendre la route EX-101 (D027) en direction de Fregenal de la Sierra à 10H45. Nous pouvons ainsi apprécier les paysages où paissent des troupeaux de bovins.
Il est 11H45 lorsque nous passons à Fregenal de la Sierra, une cité dominée par un château médiéval qui a appartenu à l'ordre des Templiers entre 1283 et 1312.
Juste après avoir traversé le fleuve "Sillo", un panneau nous indique que nous entrons en Andalousie. Nous passons à Jabugo, capitale du jambon "pata negra". Pourtant, nous n'apercevons aucun cochon à l'horizon...
Il est 13H15 lorsque nous nous arrêtons pour manger avant d'arriver à Valverde del camino. Faisant un petit tour aux abords du camping-car, nous constatons que l'Oxalis des Bermudes et l'Asphodèle rameux sont en pleine floraison.
Nous reprenons la route à 14H00, et pour 15H20, nous sommes installés au camping "La Aldea" de El Rocío, aux portes du Parc National de Doñana, un des principaux objectifs de notre voyage (38°25'30,7" Nord - 6°24'38,7" Ouest). Ce Parc National est l'une des zones humides les plus importantes d'Europe. Créé en 1969, il s'étend sur plus de 54 000 hectares, y compris en zone maritime. On peut y observer deux espèces menacées : le lynx ibérique et l'aigle ibérique... C'est un refuge et un paradis d'hivernage pour plus de 500 000 oiseaux d'eau chaque année... Voici donc toutes les bonnes raisons qui nous ont motivées pour traverser l'Espagne, afin de découvrir ce lieu emblématique pour les amateurs d'ornithologie en particulier.
Nous partons immédiatement à pied en direction du village d'El Rocío. Nous ne nous attardons cependant pas dans le village, mais nous poursuivons en direction du centre de visiteurs de la Rocina.
Nous longeons ainsi une première lagune où nous observons déjà des flamants roses, des chevaliers gambette, des canards souchet et des barges à queue noire.
Un groupe d'Ibis falcinelle prend son envol bruyamment avant de venir se reposer à la surface de la lagune (Charco de la Boca).
Nous atteignons le centre des visiteurs de la Rocina et suivons l'allée aménagée pour rejoindre un poste d'observation.
Nous pouvons observer alors un groupe de spatules blanches, encore quelques flamants roses, des hérons cendrés, des oies cendrées, des échasses blanches, des aigrettes garzettes, un busard des roseaux et de nombreux tariers pâtres...
Le bilan nous semble satisfaisant pour une première approche de la région, et nous sommes de retour au camping pour 18H15.
Dimanche 12 Février 2023
Il est 8H30 pile lorsque Helena vient nous chercher à l'entrée du camping. Helena est une guide ornithologique de la société Wild Doñana auprès de laquelle nous avons fait une réservation par Internet pour une visite privée d'observation des oiseaux dans la zone Nord du Parc National. Dès notre prise de contact, Helena nous annonce que nous resterons à l'extérieur du parc, car elle nous déclare que les zones humides de la zone protégée sont à sec, et que pour voir des oiseaux, nous irons les observer à la périphérie... Cette déclaration est un peu déconcertante, mais nous lui faisons confiance.
C'est ainsi que nous partons dans son véhicule pour un périple de 8H00 qui nous conduira jusqu'au centre d'accueil des visiteurs José Antonio Valverde. Nous parcourons ainsi une trentaine de kilomètres pour rejoindre le secteur de la Dehesa de Abajo. Nous avons alors l'occasion d'observer des faucons crécerelle, des bécasseaux variables, des pluviers dorés, des hirondelles des fenêtres, des cochevis huppés, des aigrettes garzette, des busards des roseaux, de nombreuses cigognes blanches, des canards souchets, des canards chipeau, des canards pilet, des tadornes de Belon, des flamants roses, des nettes rousses, et quelques sarcelles marbrées qui se cachent sous la végétation en lisière de la lagune.
Après cette halte, nous reprenons la route en direction de la lagune de Derramaderos. Nous faisons plusieurs arrêts pour observer la fauvette à tête noire, le chevalier cul blanc et l'échasse blanche...
Il est déja 11H30 lorsque nous avons le plaisir d'observer deux espèces qui nous ont particulièrement marquées : la cigogne noire et la talève sultane. La talève sultane est un bel oiseau bleu au bec et pattes rouges, qui a la taille d'une poule, et qui se faufile dans la végétation en bordure des zones humides.
Nous reprenons la route, observant au passage l'ibis falcinelle, le pouillot véloce et le bruant proyer, tout en longeant le "Caño del Guadiamar".
Nous tournons à droite au niveau de la "Estacion de Bombeo de la Junta de los Caños" où de nombreux pêcheurs d'origine roumaine sont en train de pêcher la carpe. Mais juste après, nous avons le plaisir d'observer de nombreux bihoreaux gris qui sont posés au bord du canal.
Nous rejoignons le centre d'accueil des visiteurs Jose Antonio Valverde où nous prenons le temps de casser la croûte au soleil.
Nous ne manquons pas d'observer la présence de l'Anthémis brunâtre, du Silène coloré, de l'Erodium à feuilles de ciguë et du Soucis des champs.
Avant de quitter les lieux, et pour notre plus grand plaisir, nous avons l'occasion d'observer une nouvelle fois la talève sultane.
L'après-midi se passera sans beaucoup d'observations supplémentaires, si ce n'est un faucon crécerelle tout proche qui semble prendre la pose pour être photographié... Nous avons le temps d'observer longuement une spatule blanche solitaire, toute proche de nous. Nous voyons quelques sarcelles d'hiver, des combattants variés, des gravelots, des chevaliers aboyeurs et des bergeronnettes des ruisseaux.
Tout à coup, survient une rencontre aussi furtive qu'inattendue : une mangouste qui s'enfuie précipitamment devant nous... La Mangouste ichneumon (Meloncillo en espagnol) est la seule mangouste européenne. Elle est présente uniquement dans le Sud-ouest de la péninsule ibérique : la Sierra Morena, le parc national de Doñana et les montagnes de Cadix et de Malaga pour la partie espagnole, ainsi que dans l’Algarve au Portugal. Nous avons vraiment eu beaucoup de chance de croiser sa route...
Il est 16H30 lorsque Helena nous dépose devant le camping après une belle journée d'observation ornithologique où elle a fait le maximum pour nous satisfaire.
Cependant cette journée garde un petit goût amer par rapport à ce que nous avions imaginé voir en projetant ce voyage...
À ce sujet, voici un extrait de ce que l'on peut lire sur Wikipédia au sujet du Parc National de Doñana :
Les premières menaces étaient le tourisme, la chasse et l'urbanisation ; elles sont contrôlées ou encadrées par la création du parc. L'agriculture intensive est devenue une nouvelle menace...
Le parc est en effet maintenant entouré par environ 5 000 ha de culture industrielle de fraise (330 000 tonnes récoltées en 2006, dont 25 % soit 83 000 tonnes, exportées vers la France). Ces cultures se sont fortement étendues depuis les années 1980. En 2006-2007, 40 % d'entre elles étaient illégales (mais tolérées par le gouvernement), selon WWF.
Plus d'une centaine d'hectares de culture de fraisiers ont été illégalement « conquis » sur le territoire théoriquement protégé du parc national de Doñana. Ces cultures intensives y empoisonnent de nombreux organismes vivants par les produits chimiques, et contribuent à l'eutrophisation des milieux et à leur assèchement (en raison des forages illégaux réalisés pour l'irrigation des fraisiers ; ces forages selon le WWF pompent environ 50 % de l'eau qui alimentait autrefois les zones humides du parc).
La monoculture épuise les sols périphériques, diminue le degré de naturalité des paysages, et y favorise la pullulation de parasites des fraisiers, justifiant chaque automne un traitement de stérilisation chimique des sols. Pour ceci, les fraisiculteurs utilisent du bromure de méthyle (poison, gaz à effet de serre, et destructeur de la couche d'ozone, interdit en 2005 – dernière limite – par le protocole de Montréal de 1987) et de la chloropicrine (produit utilisé comme arme chimique lors de la Première Guerre mondiale). De grandes quantités de bâches plastiques (cinq mille tonnes par an) dont le plastique noir couvre-sol, contaminées par les pesticides, sont enterrées ou brûlées à l'air libre. De plus, 2 000 hectares ont été déboisés pour étendre les cultures de fraises. Les lapins et micro-mammifères dont se nourrissent les lynx sont en forte régression, mettant l'espèce un peu plus en péril.
Cet article semble dater d'avant 2010, mais hélas, la situation s'est clairement dégradée depuis cette époque. Au cours de la journée, Helena a stoppé la voiture au milieu d'une lande et nous a dit : ici, il y a trois ans, c'était encore une rivière... Aujourd'hui, il nous est totalement impossible de l'imaginer...
Dans un verdict historique, la Cour de justice de l’Union européenne a déclaré le 24 juin 2021 que l’Espagne a enfreint le droit communautaire dans le Parc national de Doñana...
L’extraction non durable de l'eau dans la région de Doñana pour la culture intensive de fraises (80% du marché européen) porte gravement atteinte à la biodiversité d’un site naturel unique inscrit au patrimoine mondial. Au cours des 20 dernières années, le WWF-Espagne a découvert plus de 1000 puits illégaux et plus de 3000 hectares de cultures illégales dans le Parc national de Doñana.
Juan Carlos del Olmo, Secrétaire général du WWF-Espagne. a déclaré : « L’incapacité de l’Espagne à protéger un site aussi précieux que Doñana, qui appartient à tous les Européens et qui est un patrimoine naturel mondial de l’humanité, nuit gravement à la réputation de notre pays en tant que leader sur le plan environnemental ».
Nous terminons donc notre journée au camping avec un sentiment mitigé... Nous sommes partagés entre le plaisir des observations que nous avons quand même pu réaliser, et une incertitude sur l'état réel de la situation à l'intérieur du parc...
Lundi 13 Février 2023
Nous quittons le camping vers 8H10, et prenons la A-483 vers le Sud, pour tenter d'aller faire une visite complémentaire du parc, avec l'espoir d'observer une zone humide peuplée de quelques oiseaux... Nous nous rendons ainsi au centre d'accueil des visiteurs de l'Acebuche.
Nous quittons donc la route pour nous rapprocher du centre des visiteurs, et nous découvrons un panneau de signalisation routière atypique qui nous indique un danger : le lynx !
Nous avançons donc prudemment, et notre attention est à son maximum... Soudain, sur notre droite, trois silhouettes se détachent dans la brume matinale : un cerf élaphe accompagné de deux biches...
Nous arrivons au parking où nous sommes pratiquement seuls (37°02'41,5" Nord - 6°34'00,3" Ouest) et nous entrons dans le bâtiment d'accueil. Il y a une hôtesse d'accueil, de la documentation, une boutique de souvenirs, une librairie, cinq salles d'exposition, et même un bar qui fait aussi cafétéria... Plusieurs employées s'activent pour nettoyer aussi bien les vitres que le sol...
Nous sortons par la porte opposée qui donne accès à la zone protégée du parc. Des cheminements sont parfaitement aménagés, ils sont constitués de passerelles en bois, légèrement surélevées par rapport au sol naturel. Il y a de nombreux panneaux d'information et il suffit de se laisser guider pour accéder aux divers observatoires...
Quelle n'est pas notre surprise, voire notre déception, si ce n'est notre désarroi, lorsque nous constatons que ces cabanes aménagées pour observer les oiseaux, ne nous permettent de ne voir qu'un paysage de steppe aride... Il n'y a pas une goutte d'eau ! Autant dire qu'il n'y a évidemment pas un oiseau à l'horizon... Le pire, c'est que tous les points d'observation offrent le même spectacle de désolation... Les commentaires sont inutiles, nous avons constaté la mort du Parc National de Doñana !
Heureusement, en revenant en direction du bâtiment d'accueil, nous avons le plaisir d'observer un grand nombres de pies bleues ibériques. On rencontre cette espèce en Espagne sauf dans le Nord et l’Est, ainsi que dans l’Est et le Sud du Portugal.
Il est 10H00 lorsque nous reprenons la route en direction de Séville. Un accident de poids lourd nous fait perdre une bonne demi-heure, mais nous passons Séville et poursuivons sur la A-92 en direction de Granada et Málaga. Nous nous arrêtons pour manger sur une aire de service à 12H30 (37°17'41,8" Nord - 5°42'41,9" Ouest).
Nous reprenons la route une heure plus tard, toujours en direction de Grenade, et nous prenons la sortie 132 pour rejoindre la lagune de Fuente de Piedra à 14H45 (37°08'01,1" Nord - 4°44'32,8" Ouest).
Plusieurs postes d'observation sont aménagés à proximité du bâtiments d'accueil des visiteurs. Nous commençons par la petite lagune où nous observons des flamants roses, des goélands bruns, des goélands cendrés, quelques foulques macroule, une nette rousse et des canards souchet.
Cheminant sous le bâtiment d'accueil, nous repérons des échasses blanches, des cigognes, mais la bonne surprise, c'est que nous retrouvons la sarcelle marbrée que nous pouvons observer dans de bien meilleures conditions qu'à Doñana... La population de la sarcelle marbrée est vulnérable. Le déclin a été très important au siècle dernier. La destruction de son habitat, la chasse et l’empoisonnement par le plomb en sont les causes principales. On la trouve dans le Sud de l’Espagne et en Afrique du Nord, au Moyen Orient jusqu’à l’extrême ouest de la Chine. Migrateur partiel, la sarcelle marbrée se disperse l’hiver dans le bassin méditerranéen, en Afrique du Nord, au Moyen Orient et dans le Nord-ouest de l’Inde. Nous sommes donc très contents de l'observer ici.
Nous voyons ensuite des barges à queue noire, une sarcelle d'hiver, des mouettes rieuses, des choucas des tours et des grues cendrées.
Nous repartons en camping-car pour faire le tour de la lagune, dans un paysage où les oliviers sont omniprésents. Nous pouvons encore ici parler de monoculture intensive...
Nous rejoignons Antequera où nous prenons la route du Torqual (A-343). Il est 17H30 lorsque nous nous installons sur l'aire de stationnement autorisée pour les camping-cars, avec un point de vue surplombant sur la ville et son château (37°00'40,2" Nord - 4°33'45,2" Ouest à 579m d'altitude).
Mardi 14 Février 2023
Nous levons l'ancre à 8H00 et montons en direction du Torqual d'Antequera où nous étions allés en mai 2019. Nous admirons les superbes Iris à feuilles planes qui poussent au bord de la route...
Alors que nous avons laissé le Torcal sur notre droite et que nous descendons en direction de Villanueva de la Concepción, un sanglier détale à toutes jambes en nous voyant arriver...
Nous descendons sur Malaga par la A-45. Malaga : pour nous une horrible concentration d'immeubles sans âme... Nous longeons la côte méditerranéenne par la E-15, et constatons l'étendue des dégâts provoqués par une urbanisation anarchique, qui se mêle à des serres couvertes de plastique, offrant une vision apocalyptique de cette région.
Il est 10H00 lorsque nous stationnons sur le parking des grottes de Nerja (36°45'42,1" Nord - 3°50'48,2" Ouest).
Nous visitons les grottes dont les dimensions sont impressionnantes, mais l'absence d'eau nous procure une sensation étrange. Cette oeuvre magistrale de la nature, véritable cathédrale de pierre, a été créée par le travail de l'eau... Mais aujourd'hui, le changement climatique se manifeste y compris dans ce monde souterrain... Décidément, ce voyage dans le Sud de l'Espagne n'est pas de bonne augure pour l'équilibre climatique de nos régions.
En conclusion, ces grottes sont spectaculaires, en particulier la "cascade centrale", mais l'éclairage est insuffisant pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur... Cependant 26€ pour deux entrées de retraités, QR code ne fonctionnant pas, pas de guide, pas d'audio guide, pas de brochure, cela nous semble trop cher... mais c'est beau quand même.
Nous repartons en direction de Grenade par la A44 à 11H10. Nous prenons la sortie 57 pour aller faire les courses dans un supermarché Mercadona à midi (36°58'27,3" Nord - 3°33'26,8" Ouest). Nous mangeons sur le parking du supermarché avant de repartir en direction de Grenade.
Il est 14H30 lorsque nous nous présentons à l'entrée de l'aire de camping-cars Area Camper Granada, à Cájar (37°25'40,7" Nord - 1°29'34,7" Ouest). Nous avons la chance de prendre la dernière place libre !
Mercredi 15 Février 2023
Nous faisons la vidange et le plein d'eau avant de quitter notre bivouac à 7H30
Il ne nous faut qu'un gros quart d'heure pour rejoindre la parking de l'Alhambra réservé pour les véhicules de gros gabarit, et en particulier les camping-cars (37°10'18,1" Nord - 3°34'47,9" Ouest). Nous constatons d'ailleurs qu'ils sont une quinzaine à y avoir passé la nuit, et le site nous semble effectivement très calme, contrairement à ce que nous aurions pu imaginer...
Nous faisons un petit tour à pied de reconnaissance jusqu'à l'entrée de l'Alhambra, puis dans les plantations d'oliviers au-dessus du parking. Nous observons la présence de nombreux verdiers d'Europe et de fauvettes mélanocéphales.
Nous avons réservé nos places pour une visite en français avec CIVITATIS, une agence spécialisée dans les activités et visites guidées dans le monde entier. Comme prévu, notre guide nous prend en charge à 11H00 devant l'entrée de l'Alhambra. Elle nous fera parcourir l'ensemble du site pendant trois heures au sein d'un groupe d'une quinzaine de personnes. Nous ne regretterons pas d'avoir choisi ce type de visite qui s'avère bien plus intéressante que de parcourir seuls cet ensemble fortifié, joyau de l'architecture islamique.
La visite commence en parcourant les jardins qui nous conduisent jusqu'au Généralife. Ce nom provient de l'arabe « Jannat al-Arif » signifiant « paradis » ou « jardins de l'architecte ». C'était le palais d'été des princes Nasrides. Ils venaient s'y rafraîchir dans les ombrages, près des bassins d'eau.
L'abondance de l'eau dans cette Andalousie dominée par les sommets enneigés de la Sierra Nevada fut pour tous ces princes issus du désert une véritable révélation. L'Alhambra et les jardins du Généralife sont les symboles les plus forts de cette domestication de l'eau qui rafraîchissait chaque cour et jardin. Ces notions prennent un sens tout particulier pour nous au cours de cette visite, après avoir constaté tant de problème d'eau au début de notre périple andalou...
Nous passons ensuite devant le palais de Charles Quint édifié dans le style classique du XVIème siècle, qui lui confère une allure surprenante au cœur de cet ensemble architectural islamique. Sa fonction symbolique était de signifier la mainmise du pouvoir de l'Empereur sur ces terres conquises par les rois catholiques qui l'ont précédé. La construction de ce palais a d'ailleurs été financée par les impôts payés par les morisques, les musulmans qui s'étaient convertis au catholicisme...
Nous pénétrons rapidement à l'intérieur pour voir la grande cour circulaire entourée d'une galerie à deux étages. Nous pouvons dire que nous ne sommes pas vraiment conquis par ce type d'architecture, tout au moins dans ce contexte.
Nous pénétrons dans l'Alcazaba en franchissant la splendide porte du vin qui est probablement l'une des plus anciennes constructions de l'Alhambra. Alcazaba provient de l'arabe « Al Casbah » qui signifie une forteresse ou une citadelle.
Le point de vue sur le quartier de l'Albaicín est splendide.
Nous accédons maintenant aux palais nasrides, un ensemble disposé autour des deux joyaux de l'Alhambra : la Cour des Myrtes et la Cour des Lions.
Les voûtes à stalactites, les coupoles, les stucs gravés les plafonds ouvragés constituent un ensemble éblouissant où le regard a du mal a discerner la profusion des détails exécutés avec une finesse exceptionnelle.
Notre visite se termine à 15H00, et nous prenons immédiatement la route en contournant Grenade, pour rejoindre la A-92 en direction d'Almería.
Nous prenons la sortie 282 pour rejoindre un petit parking situé à côté du barrage qui retient les eaux de l'embalse de Francisco Abellán, où nous avions déja bivouaqué en mai 2019 (37°18'48,0'' Nord - 3°15'07,4'' Ouest à 978m d'altitude). Nous y passerons une nuit très calme en compagnie de cinq autres camping-cars.
Jeudi 16 Février 2023
Nous levons l'ancre à 8H00, et nous reprenons la A-92 afin de rejoindre le désert de Tabernas que nous allons traverser par la N340a. Notre déception est grande en traversant ce désert qui a servi de décor pour le tournage de nombreux films et westerns... Les paysages sont loin d'être aussi caractéristiques que ce que l'on peut trouver dans les Bardenas en Navarre ou dans les Monegros à proximité de Saragosse... De plus l'environnement est très sale, et ne nous encourage qu'à passer notre chemin...
Nous rejoignons la A-7, puis la E-15/AP-7 en direction de Cartagena, et nous prenons la sortie 866 vers D-14/Calabardina/Cabo Cope.
Nous arrivons au pied de la Torre de Cope à 11H00 (37°26'11,9" Nord - 1°29'05,7" Ouest). Nous prenons le temps de manger avant de partir faire une très belle petite randonnée qui nous conduira au Cocón de Cope : 307m de dénivelé et 4,200km aller-retour.
Nous rejoignons la station service "Anibal" d'Águilas à 17H30 (37°23'20,2" Nord - 1°36'56,1" Ouest). Nous y avions dormi pratiquement seuls en mai 2019... Ce soir nous prenons une des dernières places sur le parking arrière, donc plus éloigné de la grande route, ce qui nos convient très bien. Nous sommes plus d'une centaine de camping-cars, mais le calme absolu est surprenant. Sur ce parking arrière, nous ne pourrons pas bénéficier d'un branchement électrique, mais tous les autres services sont absolument parfaits, pour seulement 10€ la nuit tout inclus...
Vendredi 17 Février 2023
Nous faisons toutes les opérations techniques avant de démarrer à 8H45. Nous rejoignons la A-7 au niveau de Lorca avant de laisser Murcia sur notre droite pour continuer en direction d'Alicante. Le paysage est massacré par les bâches de plastique et les dépôts de déchets en tous genres... De plus, la pollution par les produits de traitement phytosanitaires crée un brouillard bleuté qui irrite nos gorges... C'est horrible ! Quel désastre pour les habitants qui doivent subir de telles conditions atmosphériques ! Heureusement, la situation s'améliore en approchant d'Alicante...
En arrivant à Benidorm, nos voyons les gratte-ciel qui rivalisent de hauteur... et de laideur...
Nous nous garons sur le parking qui se trouve à l'entrée du Parc Naturel de la Sierra Helada à 11H30 : 38°34'04,4'' Nord - 0°03'46,9'' Ouest. Nous nous y étions garés pour aller au Phare de l'Albir en 2019. Les Asphodèles fistuleux fleurissent sur les bas-côtés du parking.
Nous faisons une agréable balade jusqu'au sommet de l'Alto del Gobernador, bien que le sommet soit envahi par des antennes de télécommunication. De là-haut, la vue plongeante sur Bénidorm et sa forêt artificielle de gratte-ciel est spectaculaire. Mais il vaut mieux retenir la belle couleur bleue de la Méditerranée et le point de vue sur le Peñon de Ifach direction Est.
Nous reprenons la route à 15H00 en direction de Valence. Nous voulions dormir sur l'aire de Daimus que nous connaissons, mais elle est complète... Nous continuons donc au-delà de Valence pour prendre la direction de Teruel par la A-23, l'autovia mudejar.
Finalement, nous nous arrêtons au camping Altomira de Navajas à 18H15 (39°52'29'' Nord - 0°30'38'' Ouest à 436m d'altitude). Il y a beaucoup de monde, principalement des Hollandais et des Allemands, quelques Anglais, mais très peu de Français... Nous sommes très bien accueillis et passerons une soirée et une nuit aussi calmes qu'agréables.
Samedi 18 Février 2023
Nous démarrons à 8H00 en direction de Teruel, mais nous quittons l'autovia mudejar à Monreal del Campo où nous suivons la direction de Molina de Aragón. La traversée du village de la Yunta est étroite, mais ça passe bien.
Nous arrivons à Gallocanta à 11H15, où nous stationnons sur le parking du centre d'accueil des visiteurs (40°59'36,4'' Nord - 1°30'22,1'' Ouest à 1000m d'altitude).
Nous commençons par manger avant de partir à pied jusqu'à l'ermitage de la Virgen del Buen Acuerdo qui domine la lagune à l'Ouest. Nous continuons jusqu'à l'observatoire de la Ermita, mais nous sommes un peu éloignés de la lagune pour bien observer les oiseaux...
Nous voyons quelques grues cendrées, aussi bien les pattes dans l'eau que par vols bruyants. Il y a de très nombreuses foulques macroules, des tadornes de Belon, des mouettes rieuses, des canards colvert et des canards souchet. Nous pouvons également observer un busard des roseaux qui passe à plusieurs reprises devant nous.
De retour au parking, nous allons visiter l'exposition aménagée dans le centre d'accueil, en nous aidant de notre documentation pour traduire les noms des diverses espèces exposées avec des noms en espagnol et en latin. C'est vraiment très intéressant de pouvoir observer ainsi de tout près ces oiseaux qui ne demande généralement qu'à s'enfuir lorsque nous les rencontrons dans la nature.
En soirée, un autobus arrive, et nous sommes loin d'être seuls pour observer l'arrivée des grues qui viennent passer la nuit dans la lagune. Seul, un vol d'une cinquantaine de grues provoque l'émoi, si ce n'est l'enthousiasme de nos voisins... Nous sommes loin de ce que nous avions vu en novembre 2008. Les comptages de l'époque en dénombraient 12000, alors que nous avons vu dans l'exposition qu'elles ne sont actuellement que 500... Le changement climatique ne se serait-il pas mis à notre poursuite ? Nous avons quand même bien profité du coucher de soleil.
La soirée et la nuit furent parfaitement calmes en compagnie de deux autres camping-cars.
Dimanche 19 Février 2023
Il n'est même pas 8H00 lorsque nous prenons la route en direction de Daroca que nous évitons par la droite. Il est 9H30 lorsque nous stationnons sur l'aire gratuite de camping-cars de Saragosse (41°40'58,4'' Nord - 0°53'25,7'' Ouest).
Nous prenons le tram juste en face, à l'arrêt "Campus Río Ebro", pour rejoindre le cœur du centre historique. Nous arrivons ainsi sans problème sur la Plaza del Pilar où se trouve la cathédrale Nuestra Señora del Pilar. L'extérieur est un peu massif. Sa toiture est ornée de coupoles, certaines recouvertes de tuiles en céramique multicolores. Lorsque nous arrivons à l'intérieur, il y a une messe, et la visite est interdite durant les cérémonies. Nous avançons donc discrètement pour rejoindre les bancs des fidèles, mais nous nous rendons compte qu'il y a de gros travaux en cours et que le chœur est envahi par les échafaudages...
Nous ressortons donc immédiatement, mais nous sommes tout de suite agressés par une sono particulièrement forte, avec des musiciens qui ne semblent jouer que pour eux-mêmes...
Nous nous approchons malgré tout de la cathédrale principale de Saragosse nommée "la Seo"... L'entrée est payante, mais surtout, les photos de l'intérieur que nous observons à l'entrée sont loin de nous attirer tant la décoration semble surchargée.
Heureusement, nous avons projeté une dernière visite : l'Aljafería. Nous partons donc à pied en traversant la ville pour rejoindre ce palais arabe qui se trouve à 2km. Arrivant devant le bâtiment, nous ne faisons pratiquement pas la queue pour acheter les billets d'entrée... Hélas, la guichetière nous annonce que sans réservation, il n'y a pas possibilité de visiter l'Aljafería aujourd'hui... Troisième échec, Saragosse ne nous était pas destinée aujourd'hui...
Nous revenons à pied jusqu'à la Plaza del Pilar qui est maintenant envahie par des enfants et des gens costumés, car ils célèbrent le carnaval... Voila donc la raison de la sono que nous avions entendue ce matin...
Il nous faudra revenir à Saragosse en réservant au préalable nos places pour la visite de l'Aljafería...
Nous rentrons au camping-car avec le tram et mangeons avant de quitter Saragosse à 13h45.
Nous nous installons sur l'aire de stationnement des camping-cars d'Arguedas à 15H30, et nous y passons une fin de journée parfaitement calme (42°10'25,5'' Nord - 1°35'30,5'' Ouest).
Lundi 20 Février 2023
Nous démarrons à 7H45 d'Arguedas pour rejoindre la lagune de Pitillas où nous arrivons à 8H30. Nous stationnons sur le parking (42°24'30,8'' Nord - 1°35'36,8'' Ouest) qui se trouve à côté du centre d'accueil des visiteurs (mais qui est fermé). Nous constatons qu'un camping-car a passé la nuit sur ce parking sans problème...
Nous faisons une promenade à pied en longeant la lagune, mais nous n'observons que des canards souchet. Pourtant, nous avons vu une douzaine d'oies cendrées se poser dans un champ juste avant notre arrivée, et à notre retour au parking, nous avons observé un vol de grues cendrées qui a survolé la lagune, sans pour autant se poser...
Il n'est donc que 10H30 lorsque nous repartons en direction de Pampelune.
Nous nous arrêtons au col d'Otsondo à 12H20 pour manger sur un petit parking bien connu des camping-caristes locaux (43°13'59,8'' Nord - 1°29'55,5'' Ouest).
Vingt minutes plus tard, le repas a été expédié et nous descendons sur Dantxarinea où nous faisons le plein de gasoil et de GPL (43°17'28,7'' Nord - 1°24'26,1'' Ouest).
Nous sommes de retour à Itxassou à 13H30, au terme d'un périple de 3033km.