Ermitages de Tella - Monastère de Leyre

Dimanche 15 octobre 2017

 

Nous prenons la route à 8H30 pour remonter la vallée du río Cinca jusqu'à Hospital de Tella où nous tournons à gauche pour monter jusqu'au village de Tella. Un peu avant d'arriver à Tella, nous stationnons un camping-car sur l'esplanade située sur la gauche de la route, devant le refuge de Santa María (J8P1).

Nous continuons à monter sur la route de Tella, mais nous nous arrêtons pour aller voir le magnifique dolmen de Tella (J8P2), également nommé "Piedra de Vasar". Il est à cette heure ci magnifiquement éclairé, tout comme les falaises du Castillo Mayor qui se trouvent en arrière-plan sur la photo ci-dessous.

Dolmen de Tella

Nous stationnons à l'entrée du village (J8P3).

La plus ancienne trace écrite du village de Tella date de 1210, dans la collection du monastère San Victorián, situé à seulement quelques kilomètres, au Sud-est de la Peña Montañesa. On y apprend qu'à cette époque, Tella comportait sept églises... Tous les édifices religieux du secteur furent détruits ou brûlés en 1938 au cours de la "Bolsa de Bielsa", lors des terribles combats de la guerre civile. Vu sa situation géographique, Tella constituait alors un enjeu stratégique éminemment important pour le contrôle de la vallée du río Cinca.

Nous partons à pied pour faire le tour des ermitages. Cette randonnée de 2,700km pour une dénivelée de 105m est à nos yeux une perle de l'Aragon...

Devant l'église paroissiale San Martín, qui date de 1595, un panneau indique: "Circuito ermitas". Nous dominons le village de Tella, apercevant dans le col à l'Ouest, l'ermitage Virgen de Fajanillas où nous passerons tout à l'heure.

Ermitage Virgen de Fajanillas de TellaNous dominons le village de Tella, apercevant dans le col à l'Ouest, l'ermitage Virgen de Fajanillas

Nous découvrons en premier le superbe ermitage "de los Santos Juan y Pablo" (J8P4). Consacré en 1019 par Monseigneur Borellus, évêque de Roda de Isabena, il est considéré comme l'édifice le plus ancien de la région du Sobrarbe. Son abside à plan outrepassé d'origine wisigothique et sa crypte sont magnifiques de simplicité, et emplissent le visiteur de sérénité... Cet ermitage a été restauré en 1976 par Ricardo Beneded, curé de Lafortunada.

Ermitage "de los Santos Juan y Pablo" de TellaErmitage "de los Santos Juan y Pablo" de TellaSerrure de l'ermitage "de los Santos Juan y Pablo" de Tella

Un panneau nous explique que San Juan y Pablo étaient des serviteurs de la fille de l'empereur Constantin, à ne pas confondre avec les apôtres. Il furent décapités le 26 juin 362 par l'empereur Julien l'Apostat (1/2 frère d Constantin) car ils refusaient d'abjurer leur religion.

San Juan y Pablo

La vue sur las Tres Marias et les magnifiques falaises du Castillo Mayor, est exceptionnelle.  Nous bénéficions en prime d'une magnifique mer de nuages sur la vallée du Cinca.

Nous passons ensuite à l'ermitage de la Virgen de Fajanillas qui fut consacré en 1509 (J8P5). Il est composé d'une nef unique et d'une abside semi-circulaire. Fajanillas évoque les "fajas", nombreuses en Aragon, dont la Virgen de Fajanillas serait la protectrice.

Ermitage de la Virgen de Fajanillas de TellaErmitage de la Virgen de Fajanillas de Tella

Nous montons à l'ermitage Virgen de la Peña qui date du XIIIème siècle (J8P6).

Ermitage Virgen de la Peña et au fond l'ermitage de la Virgen de FajanillasErmitage Virgen de la Peña de Tella

Nous dominons le village de Tella et la vue sur la Peña Montañesa est superbe, alors que la Punta Llerga se trouve juste en face de nous à l'Est.

Nous revenons au refuge de Santa María pour manger avant de reprendre la route à 14H30.

Nous revenons à Ainsa où nous tournons à droite en direction de Boltaña par la N-260.

Nous faisons une petite halte en passant au mirador de Janovas qui se situe dans un défilé spectaculaire.

À la sortie de Fiscal, nous tournons à gauche dans un rond-point pour franchir un pont sur le río Ara afin de prendre la direction de Sabiñanigo.

Nous faisons la vidange et le plein d'eau en passant à Jaca (J8P7).

Nous suivons la direction de Pampelune par la N-240. Nous traversons le río Aragón à Puente la Reina de Jaca avant de longer l'embalse de Yesa.

Nous aurions souhaité nous arrêter à Tiermas pour aller voir les résurgences thermales qui sont accessibles lorsque le niveau de l'embalse de Yesa est suffisamment bas (J8P8). Nous apercevons les thermes, mais hélas, il y a une telle foule qu'il est impossible de s'arrêter avec deux camping-cars ! Voici cependant quelques photos prises le 26 octobre 2005...

Embalse de Yesa : thermes de Tiermas le 26-10-2005Embalse de Yesa : thermes de Tiermas le 26-10-2005Embalse de Yesa : thermes de Tiermas le 26-10-2005Embalse de Yesa : thermes de Tiermas le 26-10-2005

18H00 Nous rejoignons le parking du monastère de Leyre où nous passerons la nuit (J8P9). On peut noter que nous sommes de retour en Navarre.

Le premier témoignage de l'existence du  Monastère de Leyre remonte aux IXème siècle. Les grottes des "golochos" (combes) de la sierra étaient alors habitées par des ermites. En 848, Saint Euloge de Cordoue séjourne à l'abbaye et y découvre une florissante communauté de moines ainsi qu'une imposante bibliothèque. Aux Xème et XIème siècles, ce monastère fut le Siège de la Cour du Royaume des Pyrénées et le panthéon royal des monarques vascons. C'est pendant le règne du roi Sanche le Grand qu'il acquiert toute sa splendeur: ses biens sont incalculables. À cette époque, le Monastère de Leyre contrôle les mouvements spirituels, politiques et culturels de la Navarre ainsi que les passages pyrénéens empruntés par les pèlerins de Compostelle. C'est au cours de cette période que le Monastère de Leyre entreprend d'introduire la discipline de Cluny dans les Pyrénées. Au XIIIème siècle, le roi Teobaldo I adopte la réforme cistercienne et la prépondérance du Monastère commence à décroître. La loi de sécularisation décrétée en 1836 fait disparaître la vie monastique de Leyre.

Au XXème siècle, la Diputación Foral de Navarra a entrepris d'importants travaux de restauration et, en 1954, un groupe de moines bénédictins de Santo Domingo de Silos a repris possession des lieux. La vie monastique reprend alors à Leyre. Les activités de cette communauté de bénédictins reposent sur la culture du chant grégorien, de la liturgie et sur les études de recherche.

Nous visitons le monastère en commençant par la magnifique crypte qui fut consacrée en 1057. Cette crypte recèle différents styles de chapiteaux: les uns sont ornés de stries gravées suivant un tracé oblique, les autres présentent des formes géométriques ; certains sont ornés de différentes combinaisons de stries et de volutes, agrémentées de boules pendantes représentant des bulbes ou des fruits. Le diamètre des piliers très inférieur aux chapiteaux et aux colonnes qu'ils supportent est très surprenant.

Crypte du monastère de Leyre

Nous allons voir derrière la crypte, la statue de San Virila, ancien abbé de Leyre. La légende raconte qu'il resta 300 ans durant à écouter le chant d'un rossignol. Il est possible d'aller jusqu'à la fontaine située dans la forêt à proximité du monastère en suivant un itinéraire parfaitement balisé.

Nous poursuivons notre visite en profitant d'une belle lumière sur le portail Ouest de l'église. Les sculptures supérieures représentent le jugement dernier présidé par le Christ et les Apôtres. Sur le tympan, les personnages qui entourent le Seigneur sont, de gauche à droite: un Scribe (S. Paul), Saint Pierre, Marie, Saint Jean Évangéliste et deux statues en mauvais état. Les archivoltes sont décorées de masques caricaturaux et d'animaux monstrueux.

Portail Ouest de l'église du monastère de LeyreTympan du portail Ouest de l'église du monastère de Leyre

Archivoltes du portail Ouest de l'église du monastère de LeyreArchivolte du portail Ouest de l'église du monastère de Leyre

Nous avons parcouru aujourd'hui 191km, soit 1262km depuis Bardos.

 

Visualisation du tracé interactif grâce au travail de

Jean Pierre Guyon

 

Jour suivant Navarre - Aragon 2017

Nos sorties

Camping-car

jpdugene.com