Vallée des Roses - Ouarzazate - Vallée du Drâa
Lundi 18 mars 2024
Départ en direction de Boulemane à 8H15.
Aujourd'hui nous allons traverser la Vallée des Roses (que nous ne verrons pas car elles ne sont pas encore en fleurs) par la route des Mille Casbahs qui doit son nom aux nombreuses forteresses en pisé nichées dans les palmeraies, dont la magnifique casbah d'Ameridil qui se trouve à la sortie du village de Skoura.
Nous y arrivons un peu avant 11H00 et nous nous y arrêtons pour la visiter. Il s'agit d'une petite ville fortifiée du XVIIème siècle qui illustre parfaitement le mode de vie traditionnel, avec presse à huile d'olive, coffrage pour réaliser les murs en pisé et fours à pain. Nous prenons l'entrée de droite et optons pour faire la visite guidée avec Patrick et Catherine. Les détails et anecdotes données par le guide sont réellement intéressants. Nous y apprenons énormément de choses sur les casbahs, les ksars et la façon d'y vivre. Le bâtiment se structure en trois niveaux plus une terrasse.
Au rez-de-chaussée se trouvaient les animaux, au premier étage la cuisine et la salle à manger, et au second les chambres. Nous remarquons en particulier la structure en bambous qui constitue les plafonds.
En prime, la vue panoramique sur la palmeraie est très belle.
La visite a duré environ une demi-heure, alors nous prenons le temps de manger au restaurant qui se trouve juste à côté. La cuisine est moyenne, mais nous sommes au calme et au frais, sans compter que l'accueil est agréable.
Un bruant du Sahara vient récupérer quelques miettes autour des tables. Nous avons mangé à deux pour 250 dirhams y compris le pourboire…
En arrivant sur Ouarzazate, nous apercevrons le grand barrage d'El-Mansour, mais nous loupons la route pour aller voir le parc solaire qui se trouve sur la droite.
Il n'est que 14H30 lorsque nous nous installons au camping de Ouarzazate où nous sommes parqués dans la poussière... Nous changeons finalement de place pour être un peu plus à l'aise, et nous pouvons ainsi déployer notre store dans un environnement de véhicules plus ou moins abandonnés. C'est aussi cela le Maroc…
Mardi 19 mars 2024
Nous nous levons tranquillement à 7H45 car nous ne roulerons pas aujourd'hui.
Nous partons à pied jusqu'à la magnifique casbah de Taourirt, une construction monumentale en pisé, symbole de la ville qui incarne la porte d'entrée vers le grand Sud. La casbah de Taourirt est considérée pour son importance, son architecture et sa décoration, une des plus belles du Maroc. Véritable ville fortifiée, elle dresse au-dessus de la vallée son extraordinaire entassement de constructions de pisé flanquées de tours carrées, percées de petites ouvertures et dentelées de créneaux. Hélas le tremblement de terre de 2023 l'a sérieusement endommagée, et des travaux de restauration sont en cours. Elle est donc actuellement fermée et nous ne pouvons donc pas la visiter.
À défaut, nous prenons un guide pour visiter le quartier berbère et le quartier juif qui n'est accessible que par une seule porte. Nous passons devant le hammam destiné aux habitants qui l'utilisent très régulièrement. Mais depuis quelques années, en raison de la sécheresse qui sévit dans la région, il n'ouvre plus tous les jours de la semaine. Aujourd'hui il est fermé.
Nous allons voir le four à pain collectif qui se trouve à l'extérieur de l'enceinte de la vieille ville
Nous allons rendre visite à la coopérative artisanale financée par Jamel Debbouze. Elle est destinée à soutenir les femmes divorcées, veuves ou seules avec des enfants à charge. Nous y sommes très courtoisement accueillis en buvant un thé à la menthe servi par le gestionnaire de l'établissement qui ne peut le partager avec nous car c'est le ramadan. Nous achetons pour 430 dirhams un petit tapis en poils de chameau qui conviendra parfaitement pour l'entrée dans notre camping-car.
Nous allons manger à la pâtisserie Habous qui se trouve en plein centre ville. Nous payons 93 dirhams pour manger à deux !
Nous passons au marché qui se trouve juste à côté pour acheter quelques légumes, avant d'aller au Carrefour-Market pour prendre des laitages. Nous achetons du pain à un petit commerçant au bord de la route et rentrons à pied vers 15H30. Nous avons ainsi marché une dizaine de kilomètres dans la journée, sous un soleil de plomb.
La soirée se termine par un somptueux repas : soupe harira, pastilla de pigeon, couscous à la viande et gâteaux secs. L'animation par un groupe de percussions traditionnelles, accompagné de femmes qui dansent en chantant, est d'excellente qualité. Les exécutants ont un réel plaisir à partager leur culture, et nous ressentons une véritable authenticité dans l'esprit de cette soirée.
Mercredi 20 mars 2024
Nous démarrons à 8H30 après avoir fait le plein de gasoil chez Total-Energie. Nous montons en direction du col de Tizi-n-Tiniffift, avec un superbe point de vue sur les montagnes sur notre gauche. Nous faisons une halte à 1648m d'altitude pour observer un arbuste aux feuilles épaisses et arrondies, c'est un Arbre à soie, également appelé Pommier de Sodome.
Nous sommes intrigués par le fruit d'une plante rampante, il s'agit de Coloquintes. Le Liseron buissonnant attire également notre attention, ainsi qu'une autre plante buissonnante à fleurs jaunes ligulées : Anvillea garcinii.
Après avoir franchi le col de Tizi-n-Tinififft (à 1660m d'altitude), nous suivons les indications du panneau qui nous indique la cascade de Tizgui sur la gauche. Nous faisons halte au bord de cette petite route à 10H15 pour boire un café avec Catherine et Patrick, en profitant d'une superbe vue sur les montagnes de l'Anti-Atlas.
Il est 11H00 Lorsque nous stationnons sur le parking situé au départ du sentier qui conduit à l'oasis et à la cascade de Tizgui.
Il nous suffit de 5 minutes de marche pour descendre jusqu'à la cascade, un véritable petit coin de paradis niché aux creux d'un petit canyon.
Entourée de palmiers et figuiers, la cascade ne fait pas plus de 3m de haut, et ne s'écoule que faiblement, mais elle mérite vraiment le détour dans cette région semi-désertique. Quelques petits poissons frétillent dans la mare au pied de la cascade, et il y a un bar avec terrasse fort sympathique.
La Capillaire de Montpellier pousse à profusion et nous relevons même la présence de plusieurs pieds de Scrofulaire aquatique.
Nous reprenons la route à 11H30 en direction de la vallée du Drâa. Il est midi lorsque nous passons à Agdz, où nous faisons une photo d'un sommet qui pointe sur notre gauche, c'est le Djebel-Kissane, également appelé dans la région : le "Tajine", et qui culmine à 1485m d'altitude.
Un quart d'heure plus tard, nous voyons le Ksar de Tamnougalt qui se trouve sur notre gauche. C'est l'un des plus anciens ksours encore en bon état au sein de la vallée du Drâa. Il fait partie de ces trésors qui, surplombant la vallée du Drâa, dominent l'oasis de toute leur magnificence depuis le XVIème siècle.
Le ksar de Tamnougalt avait à cette époque où les rivalités entre tribus amazighes étaient vives, une double fonction, défensive pour protéger la vallée du Drâa contre les attaques de groupes adverses, et commerciale, étant situé sur la route des caravanes allant de Marrakech à Tombouctou.
Notre route longe ensuite de nombreuses palmeraies et des dizaines de ksours qui se succèdent jusqu'à Zagora.
Près de chaque village, nous remarquons les curieux cimetières berbères avec leurs pierres dressées. Aucune tombe, ni aucun nom n'est mentionné, et lorsque les familles se rendent au cimetière, c'est pour prier pour l'ensemble des défunts et non pas pour ceux de leur famille en particulier.
Nous passons le défilé de l'Azlag à 14H20.
Il est 15H00 lorsque nous nous installons au camping de Zagora.
En soirée, nous alignons les tables et mangeons tous ensembles selon le principe de l'auberge espagnole.