Tarifa - Meknès
Vendredi 8 mars 2024
Nous démarrons en convoi (21 camping-cars) à 7H30 pour nous présenter sur le port d'Algésiras vers 8H10. L'embarquement est extrêmement long avant de faire la traversée.
En arrivant à Tanger-Med, les formalités de police et de douane sont infiniment longues et nous ne quittons le port que vers 16H00… Nous commençons par nous approvisionner en dirhams à la sortie du port.
Alors que notre route suit le littoral de l'Atlantique, nous faisons une petite halte botanique. Nous trouvons un joli petit Iris : l'Iris faux Sisyrhinque et des Centaurées bordées de noir, ainsi que de l'Arctothèque.
Moutons, vaches et chèvres pâturent au bord de la route, parfois accompagnés de bergers. Nous passons notre première nuit marocaine à Briech.
Le repas nous est offert dans un restaurant où nous mangeons du poisson frais, mais avec beaucoup d'arêtes… En fin de repas, nous dégustons notre premier thé à la menthe.
La nuit est ventée et pluvieuse : rien à voir avec ce que nous avions imaginé pour arriver au Maroc !
Samedi 9 mars 2024
Nous étions un peu inquiets d'être stationnés dans l'herbe pour sortir, mais nous nous extrayons sans encombre de notre emplacement. Nous faisons les vidanges et prenons la route dès 8H00 sous une pluie battante. La route est parfois inondée sous 40cm d'eau au cœur des villages…
Nous passons par Assilah et Larache avant de passer à Ksar-el-Kebir où nous avons la chance d'apercevoir un ibis.
Tout au long de notre route, il y a beaucoup d'Oxalis des Bermudes, mais compte-tenu des conditions météorologiques, toutes les fleurs sont fermées. Nous voyons quelques Coquelicots et des Soucis étoilés d'une belle couleur orangée.
Après Souk-el-Arba, nous passons Mechra-Ben-Skiri où se déroule le marché. Les habitants des environs sont majoritairement venus avec des charrettes tirées par des chevaux ou des ânes.
Nous passons Sidi-Kacem et montons jusqu'au col de Zeggota où nous traversons encore un village très animé.
Nous avons la chance de bénéficier d'une courte éclaircie en arrivant au-dessus de Volubilis, pour profiter d'une vue d'ensemble du site.
Nous stationnons sur le parking de Volubilis à 12H15, alors que la pluie a repris de plus belle. Nous commençons par manger dans le camping-car avant de partir visiter le site à 14H00, accompagnés par un guide particulièrement compétent. Inutile de dire que les ponchos sont de rigueur…
Volubilis était un avant-poste de l'Empire Romain fondé au IIIème siècle avant JC. Ce site archéologique d'une importance exceptionnelle est classé au patrimoine de l'Unesco en 1997. Il est implanté sur des terres fertiles au pied du djebel Zerhoun. C'est le plus important du Maroc avec ses 40ha dont 18 accessibles au public. Tout n'est pas en très bon état, mais l'ensemble est particulièrement intéressant par ses dimensions, et pour les nombreuses demeures dont la distribution des espaces est invariablement identique.
Les colonnes en marbre blanc de la basilique et la silhouette altière de l'arc de triomphe de Caracalla témoignent de l'importance que devait avoir à l'époque cette cité romaine.
Plusieurs maisons ont conservé de belles mosaïques, mais certaines mériteraient à minima un bon coup de nettoyage…
Nous observons également les restes d'un moulin à huile.
Incorrigibles, nous dénichons encore quelques fleurs telles que le Soucis des champs, le Soucis étoilé, le Réséda blanc, le Narcisse blanc, le Laser du Gargano et l'Urosperme de Dalechamps.
Soucis des champs | Soucis étoilé | Urosperme de Dalechamps | ||||
Narcisse blanc | Réséda blanc | Laser du Gargano |
Au Nord, les monts boisés des montagnes du Zerhoun cernent la ville de Moulay Idriss que nous voyons très bien, et dont la blancheur des maisons fait un contraste saisissant avec le paysage environnant. Moulay Idriss est l'un des lieux de pèlerinage les plus célèbres du Maroc. Cette ville sainte est implantée sur deux pitons rocheux, Khiber et Tasga qui forment deux quartiers distincts. Les maisons serrées les unes contre les autres sont séparées par un lacis de venelles qui dévalent jusqu'au creux d'une conque où est implanté le mausolée d'Idriss Ier, le "Père du Maroc", créateur de Fès.
Hélas, compte tenu des conditions météo, nous n'avons pas le courage d'aller la visiter… Nous rejoignons donc directement notre camping à Sidi Ali… Le sol est détrempé, mais nous parvenons cependant à nous installer correctement.
En soirée nous mangeons un repas tajine accompagné d'une animation musicale.
Dimanche 10 mars 2024
La nuit fut très calme : pas de pluie, pas de vent, la meilleure depuis notre départ d'Itxassou. Comme c'est le premier jour du ramadan, nous reculons nos montres d'une heure pour passer à l'heure solaire. Nous nous levons donc à 6H45…
Nous prenons la route de Meknès à 7H45 et nous bénissons Thellier Voyages qui nous a fourni un road-book d'une qualité irréprochable pour rejoindre la place du marché où nous avons rendez-vous. Nos places de parking sont réservées, et un guide particulièrement érudit va nous accompagner durant toute la visite de la ville.
Nous partons en calèche pour visiter la ville impériale de Meknès en franchissant la Porte Bab-el-Khemis.
Nous franchissons plusieurs enceintes fortifiées pour rejoindre le mausolée de Moulay Ismail (1672-1727), le 3ème souverain de la dynastie alaouite, qui fut le premier à unifier le pays sous une seule autorité. Son mausolée est un des rares sanctuaires du Maroc ouvert aux non musulmans.
Nous y pénétrons en franchissant une splendide porte décorée d'entrelacs surmontée d'un auvent très ouvragé. Nous traversons une suite de patios pour rejoindre la cour aux ablutions, d'où nous pouvons voir la salle du Mausolée. Nous apprécions en particulier la riche décoration du plafond en bois de cèdre coloré.
Nous visitons un atelier de damasquinerie et de broderies où nous succombons à la tentation en achetant une nappe...
Nous mangeons ensuite dans un excellent restaurant qui se trouve juste à côté.
Nous jetons un œil au splendide golf investi par les cigognes qui, étonnamment se trouve au cœur de la ville.
Nous franchissons la porte Moulay Ismail pour sortir de l'enceinte fortifiée de la ville.
Nous achetons du pain en passant au marché couvert où se mêlent parfums et couleurs. C'est notre premier contact direct avec la population locale.
Nous reprenons la route pour rejoindre le camping de Fès où il faut bien le reconnaître nous pataugeons un peu dans la boue, malgré la qualité de ses installations. La pluie est cependant très appréciée par les autochtones qui subissent de plein fouet les vicissitudes du changement climatique, avec un déficit hydrique de plus en plus difficile à surmonter…