Fès - Zaida

Lundi 11 mars 2024

Il est 5H00 lorsque nous sommes réveillés par l'appel à la prière du muezzin…

À 8H45, un autocar privé nous prend à l'entrée du camping pour faire une visite guidée de la ville impériale de Fès, accompagnés par un excellent guide francophone.

Nous commençons par nous rendre sur un site panoramique qui nous offre un splendide point de vue sur l'ensemble de la cité.

FèsFès

Nous descendons ensuite vers la ville basse, la plus ancienne. C'est la médina Bab-Boujloud où nous pénétrons. Elle est considérée comme la médina la plus authentique du pays avec ses différents métiers artisanaux, dinandiers, tanneurs... Nous nous faufilons dans un labyrinthe de ruelles inextricable, où il est totalement inenvisageable de se retrouver pour un étranger à la médina… Il y a beaucoup de monde, y compris quelques ânes et quelques mulets qui transportent les charges lourdes, car aucune voiture ne peut circuler ici.

Médina de FèsMédina de FèsMédina de Fès

Nous voyons également quelques très belles portes, souvent luxueuses, mais aussi parfois très rustiques...

Médina de FèsMédina de FèsMédina de Fès

Médina de Fès

Nous Visitons la tannerie Chouwara, certainement le lieu le plus célèbre de la ville dont les photos illustrent la majorité des dépliants touristiques. À l'entrée, une personne nous donne une branche de menthe pour nous permettre de masquer l'odeur qui émane des cuves où travaillent les ouvriers. Leur travail est extrêmement pénible car ils foulent le cuir avec les pieds, plongeant ainsi leurs jambes dans les bains de teinture. Cependant ils n'utilisent ici que des pigments naturels issus de minéraux ou de végétaux, et un simple rinçage leur permet de se laver. Ces bains ne sont donc pas nocifs pour la peau, du moins selon ce que l'on nous déclare… Nous apprenons à reconnaître le cuir véritable, teinté avec des pigments naturels. Il suffit de le passer à la flamme avec un briquet. Il ne fond pas et la couleur reste stable. Dans le cas contraire, c'est du faux…

Distribution de menthe à l'entrée de la tannerie de Fèz

Tannerie de FèsTannerie de FèsTannerie de Fès

Tannerie de FèsTannerie de FèsTannerie de Fès

Tannerie de FèsTannerie de FèsTannerie de Fès

Nous parcourons ensuite de nombreuses ruelles, parfois couvertes avec des canisses en bambous, où s'activent divers artisans comme les dinandiers, les couturiers ou même les prothésistes dentaires…

Médina deFèsMédina de FèsMédina de FèsMédina de FèsMédina de FèsMédina de Fès

Médina de FèsMédina de FèsMédina de FèsMédina de Fès

Médina de FèsMédina de Fès

Nous visitons avec stupéfaction une splendide maison dont la décoration est totalement insoupçonnable dans un tel dédale de ruelles. C'est une coopérative artisanale de tapis où l'on nous offre du thé à la menthe avant de nous présenter de très nombreux tapis. On nous explique très bien comment ils sont réalisés et avec quel type de laine. On peut les payer en dirhams, en euro, avec carte bleue et ils peuvent même être livrés à domicile à la date de notre choix… Il est clair qu'il y a de très belles pièces, mais nous nous contentons de les admirer…

Médina de FèsMédina de FèsMédina de Fès

Notre déambulation dans la médina se poursuit pour notre plus grand plaisir, bien que le passage devant certains étals, tels que celui du boucher, nécessitent d'avoir le cœur bien accroché....

Médina de FèsMédina de FèsMédina de Fès

Médina de FèsMédina de Fès

Nous allons manger dans un super restaurant aménagé dans un ancien palais, où l'on nous sert des salades de légumes variés en entrée, suivi d'un excellent tajine. Le repas est animé par un groupe de musiciens et de danseurs qui nous offre une représentation d'excellente qualité.

Repas FèsRepas Fès

Musociens FèsDanseurs fèz

Nous sommes enrôlés (sur recommandation discrète de Michèle) pour être habillés en costumes traditionnels. Christiane est prise en charge par deux femmes qui lui font revêtir un costume de mariée : tout un programme ! Tout ceci finit sur la scène en dansant dans un esprit tout à fait sympathique.

La mariée de FèzMariage à Fès

Avant de quitter le restaurant, nous montons en terrasse pour profiter d'un splendide point de vue sur la médina.

FèsFès

Un peu plus loin, la visite de la poterie s'éternise, mais nous y apprécions en particulier le travail des artistes qui réalisent les décorations au pinceau.

Poterie de FèsPoterie de Fès

Poterie FèsPoterie de FèsPoterie de Fès

Nous reprenons le bus et passons devant le Palais Royal avant de revenir à la porte bleu, à l'entrée de la médina, pour faire quelques courses alimentaires.

Le Palais RoyalPorte du Palais RoyalPorte du Palais Royal

La porte bleue de la médina de Fès

Nous sommes de retour au camping vers 18H30 pour y passer une seconde nuit.

Mardi 12 mars 2024

Nous faisons les vidanges et quittons le camping dès 8H00 en direction du Moyen Atlas.

La route qui nous conduit jusqu'à Imouzer nous donne vraiment l'impression d'être en Aragon. Il y a des oliviers et l'herbe y est même plus verte… Seuls, quelques minarets nous rappellent que nous sommes sur le continent africain.

Une large et très belle route nous permet de rejoindre Ifrane vers 9H30, où nous faisons une halte pour photographier la statue du Lion de l'Atlas. La statue commémorerait le dernier lion de l’Atlas, abattu près d’ici dans les années 1920.

De nombreuses cigognes ont élu domicile à Ifrane, une station de ski implantée à 1738m d'altitude, mais où nous ne percevons aucune trace de neige…

Le lion de l'AtlasCigogne à Ifrane

Nous sommes dans une région surnommée " La Suisse marocaine ", où la végétation est luxuriante et l'eau abondante… C'est dans ce secteur que se trouve la plus grande forêt de cèdres du Maroc.

Les cèdres de l'Atlas poussent entre 1600 et 2000m d'altitude, et peuvent atteindre plus de 50m de hauteur. Certains sujets ont une circonférence de 10m au niveau de la souche, et il vivent en moyenne 1500 ans. Au Maroc, le cèdre est considéré comme un «trésor national», mais hélas, il a fait son entrée dans la liste rouge des espèces menacées de disparition établie en 2013 par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, car il est maintenant victime de la sécheresse due au changement climatique. Le déficit hydrique et la chaleur, favorisent souvent l’installation et la prolifération d’insectes ravageurs, mais d' autres menaces pèsent sur lui. Un mètre cube de cèdre se vend près de 1300 euros, et chaque année, des milliers d’arbres, dont certains vieux de plusieurs siècles, sont abattus illégalement avec la complicité notamment de quelques gardes forestiers... Le sur-pâturage contribue également à sa disparition car le système de transhumance pratiqué jadis par les tribus des montagnes n’existe plus en raison de la sédentarisation. Le cheptel pâturant en forêt est estimé à 10 millions de têtes, soit 40% du cheptel national.

Nous prenons le temps d'herboriser aux environs du parking, où nous trouvons des Soucis suffrutescents, du Séneçon à feuilles de Margueritte, de la Gagée de Granatelli, des Becs de grue de Chios, de la Paronyque à feuilles de Renouée et une très jolie petite fleur ressemblant à une Campanule : la Romulée bulbocode.

Soucis suffrutescent Séneçon à feuilles de Margueritte Gagée de Granatelli
Souci suffrutescent Séneçon à feuilles de Margueritte Gagée de Granatelli
Becs de grue de Chios Paronyque à feuilles de Renouée Romulée bulbocodium
Becs de grue de Chios Paronyque à feuilles de Renouée Romulée bulbocode

Nous buvons un café avant de reprendre la route à 10H20.

En traversant la splendide forêt de cèdres, nous voyons de nombreux singes magot qui attendent que les passants leur jettent de la nourriture (ce qui est fortement recommandé de ne pas faire, au même titre que de distribuer des bonbons aux enfants qui quémandent parfois avec insistance sur notre passage). Également appelé "macaque de Barbarie", ou "macaque berbère", c'est le seul macaque vivant sur le continent africain, à l'état sauvage dans les forêts méditerranéennes ou montagnardes du Maroc et de l'Algérie, ainsi que sur le rocher de Gibraltar, où il a été introduit il y a plusieurs siècles et représente avec l'humain (Homo sapiens) le seul primate d'Europe en liberté. L'espèce figure sur la liste rouge des espèces menacées d'extinction. Complètement disparue en Tunisie, elle est en déclin en Algérie et au Maroc.

Singe magotSinge magot

Nous traversons une zone de hauts plateaux désertiques où les familles berbères vivent dans des habitations sommaires, faites de terre, de cailloux, de planches et de plastique. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour distribuer des vêtements à ces personnes qui semblent manquer de tout. Leur sourire nous va droit au cœur, mieux que des remerciements qu'ils ne savent pas formuler car ils ne parlent que le berbère…

Nous nous arrêtons à 12H15 pour manger au col du Zad, à 2 178 mètres d'altitude. Nous sommes au cœur du Moyen-Atlas, dans un paysage désertique et minéral.

Col du ZadCol du Zad

Nous redescendons sur un plateau désertique pour rejoindre notre camping à Zaida (14H30), qui se trouve à environ 1500m d'altitude. Nous sommes très bien installés sous les arbres, et le sol est sec…

Jean Paul part à pied avec Pascal pour aller voir un petit lac qui se trouve à environ 1km du camping. En chemin, nous croisons la route de plusieurs tortues d'Hermann. Dans le lac, nous voyons également des tortues d'eau et il y a même un canard qui barbotte…

Tortue d'Hermann

Les sommets tabulaires environnants nous rappellent l'Ouest américain.

Nous mangeons au restaurant du camping. Christiane prend une truite et Jean Paul des côtelettes d'agneau.

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