Mystra - Mycènes - Nauplie - Thermisia
Vendredi 4 Avril 2025
Il est 8H30 lorsqu'un autobus vient nous prendre pour rejoindre le site de Mystra que nous allons visiter avec une guide francophone.
Mystra fut bâtie en amphithéâtre autour de la forteresse élevée en 1249 par Guillaume II de Villehardouin pour protéger la ville de Sparte. Reconquise par les Byzantins, puis occupée par les Turcs et les Vénitiens, la ville fut entièrement abandonnée en 1832. Seul demeure un ensemble saisissant de ruines médiévales dans un paysage d'une grande beauté. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1989, cette cité est un témoignage majeur de l’histoire byzantine et de l’architecture médiévale en Grèce.
La colline de Mystra se partage en trois zones réparties entre 310 et 621m d'altitude. Le château des Villhardouin domine l'ensemble, et la cité en contrebas est partagée en deux quartiers cernés chacun par une enceinte : la ville haute et la ville basse.
Ville fantôme, placée en sentinelle au-dessus de Sparte, Mystra ne ressemble plus qu'à une belle endormie lorsque la lumière du matin tente de venir la réveiller.
Nous ne parcourons que la ville basse en commençant par le monastère de Pandanassa qui est encore occupé par quelques religieuses.
L'intérieur de l'église dédiée à la Vierge de Pandanassa (qui signifie reine de tous) est couvert de fresques.
Nous allons voir deux autres églises byzantines Saint Théodore et Odigitria (la Vierge qui montre le chemin), mais les peintures intérieures sont très dégradées.
Nous rentrons au camping pour manger dans le camping-car, mais auparavant nous avons repéré le Séneçon luisant et l'Euphorbe raide.
Nous démarrons vers 13H30, et parcourons une jolie route dans un paysage montagneux qui nous rappelle beaucoup l'Aragon. Nous longeons ensuite la côte découpée de la baie de Nauplie, pour arriver au camping de Mycènes à 15H45.
Nous avons parcouru 121km dans la journée, soit 2695km depuis Itxassou.
Samedi 5 Avril 2025
Nous commençons la journée en allant visiter le site de Mycènes dès 8H00 du matin. Centre de la civilisation mycénienne qui domina la Méditerranée du XVème au XIIème siècle avant Jésus Christ, elle fut le théâtre du massacre des Atrides, l'un des épisodes les plus sanglants de la mythologie grecque. Homère en fit le royaume d'Agamemnon, chef des Achéens lors de la guerre de Troie. Ses puissantes murailles aux murs cyclopéens et les vastes tombeaux circulaires de ses souverains sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1999.
Nous entrons sur le site par la célèbre porte des Lionnes. Percée dans la muraille au XIIIème siècle cette porte est constituée d'un linteau posé sur deux pieds droits, surmonté d'un triangle de décharge orné de deux lionnes étêtées, dressées sur leurs pattes arrières, autour d'une colonne.
Juste après avoir franchi cette porte, nous trouvons sur notre droite le cercle royal, la première nécropole mycénienne. Délimitée par un cercle de dalles fichées en terre, cette nécropole comprenait 6 sépultures dans lesquelles furent inhumées en position fœtale, 19 personnalités royales, des rois et des membres de leur famille.
Nous cheminons en passant devant l'acropole, mais il n'en reste pas grand chose. Cependant, le point de vue sur les environs est intéressant. Nous sommes accompagnés par un traquet oreillard qui semble nous suivre de pierre en pierre.
Nous apprécions tout particulièrement le tombeau de Clytemnestre où l'on accède par un corridor creusé dans le tumulus, et consolidé par des murs dont la taille des blocs est impressionnante. L'intérieur du tombeau est circulaire, surmonté d'une splendide voute de 13m de hauteur.
À 500m environ du site proprement dit, nous allons voir le trésor d'Atrée, comparable au tombeau précédent. Nous sommes déjà impressionnés par le couloir d'entrée de 36m de long, dont les murs sont constitués de blocs qui nous rappellent les murs incas que nous avions vus à Cusco en particulier...
C'est la plus majestueuse des tombes à coupole découvertes à Mycènes, la seule à être constituée de deux pièces attenantes. Le linteau monolithique qui surplombe la porte d'entrée mesure 9m de long et pèse 120 tonnes. À l'intérieur, la splendide coupole présente un assemblage de 33 rangs de pierres disposées en encorbellement jusqu'au sommet qui culmine à plus de 13m de haut. Alors que la sépulture royale se trouvait au centre de la pièce principale, un ossuaire se trouvait dans la pièce plus petite.
Nous reprenons la route, mais à l'entrée d'Argos, Jean Paul s'arrête pour faire des provisions dans une boulangerie gourmande (Ρολόι Καφέ : 37°38'59.6'' Nord - 22°43'44.8'' Est) : un véritable lieu de perdition ! Il en ressort avec du pain, deux énormes chocolatines, et 6 gâteaux... Nous faisons une halte au bord de l'eau avant Nauplie pour manger les chocolatines (et non pas les pains au chocolat ! ) au bord de la mer (37°34'51.7'' Nord - 22°44'20.5'' Est).
Avant d'arriver à Nauplie, nous découvrons l'îlot fortifié de Bourdzi, tel un navire ancré dans la rade de Nauplie. Il a été construit par les Vénitiens en 1473 pour défendre Nauplie.
Nous stationnons sur le parking du port de Nauplie et partons aussitôt à l'assaut de la citadelle de la Palmède.
Construite par les Vénitiens entre 1711 et 1714 à 216m d'altitude, la citadelle de Palamède domine la cité et la baie de Nauplie. C'est l'une des plus impressionnantes de Grèce avec ses 8 bastions.
Nous avons compté 835 marches pour atteindre la billetterie qui se trouve à l'entrée de l'enceinte fortifiée... L'escalier que nous avons emprunté depuis la place des Trois Amiraux a été réalisé en 1690. Mais il faut encore escalader plus d'une centaine de marches pour visiter le site...
Une fois arrivés au sommet, nous bénéficions d'un point de vue époustouflant sur le golfe d'Argolide. On ne peut rêver d'un meilleur panorama sur la ville et la mer Égée.
En visitant la chapelle Agios Andreas, nous remarquons qu'aucun Grec ne manque d'allumer une bougie.
Nous allons voir également une lugubre cellule carcérale où fut emprisonné le général Theodoros Kolokotronis en 1833, l'un des héros de la lutte pour l'indépendance grecque, mais qui fut par la suite accusé de haute trahison sous la régence du jeune roi Othon...
Nous observons la présence de nombreux pieds de Figuiers de Barbarie, mais aussi de l'Orobanche rameuse et de la Vesce très élevée.
![]() |
![]() |
![]() |
Orobanche rameuse | Figuier de Barbarie | Vesce très élevée |
Mais ce n'est pas tout... Il nous faut encore redescendre pas loin d'un millier de marches d'escaliers pour retrouver notre camping-car !
Nous quittons Nauplie vers 12H30 et nous nous arrêtons pour manger vers 13H00.
Il est 14H30 lorsque nous arrivons sur le site des dolines de Didyma : deux cratères étranges et imposants créés par des processus naturels d'érosion. Ces effondrements auraient été provoqués par l'explosion de bulles de méthane souterraines il y a des milliers d'années, bien que la tradition locale évoque une improbable chute de météorite.
Nous commençons par apercevoir la plus grande doline, en face de nous. Elle est spectaculaire mais difficilement accessible.
Par contre, nous stationnons juste à côté de la seconde, qui est plus petite, et qui ne se remarque pas au premier abord... Elle mesure 80m de diamètre et 30m de profondeur environ.
Nous y accédons en empruntant un surprenant escalier creusé en tunnel dans le rocher, dont l'entrée est protégée par un portail, mais qui, heureusement est ouvert...
Nous arrivons ainsi à mi hauteur de la paroi, et pouvons descendre jusqu'au creux par un autre escalier. Une végétation luxuriante se développe dans ce microcosme très particulier. Nous y découvrons par exemple, beaucoup d'Ortie à pilule, une plante que nous n'avions jamais rencontrée jusqu'à aujourd'hui.
Mais la belle surprise, c'est que deux petites chapelles byzantines sont construites en pied de falaise.
Nous commençons par aller voir sur notre droite, l'église de Saint George qui conserve quelques peintures murales assez dégradées.
Nous suivons un petit sentier qui longe la périphérie de la cavité pour rejoindre l'église de la Transfiguration de Jésus.
Nous arrivons à 15H45 au camping de Thermisia.
Nous avons parcouru 127km dans la journée, soit 2822km depuis Itxassou.