Gythion - Monemvasia

Campanule d'Andrews

Onosma arbustif (Onosma frutescens)

Chrysanthème à couronnes

Ptilostémon (Ptilostemon chamaepeuce)

Concombre d'âne

Lavatère arborescente

Scrofulaire luisante

Nous avons quitté le camping à 8H50 sous un beau ciel bleu, et nous faisons très rapidement une halte à Areópoli pour faire un petit tour dans le village où nous visitons en particulier deux chapelles orthodoxes. La première est jolie extérieurement, alors que la seconde est avant tout superbement décoré de fresques murales à l'intérieur, y compris au plafond.

Le début de la visite se fait en bateau, puis nous cheminons sur environ 500m dans des galeries constellées de stalactites et de stalagmites de couleur blanche. Des draperies de pierre et des cristaux étincelants forment un ensemble vraiment très beau qui méritait la visite.

Pour revenir jusqu'au camping-car, nous cheminons en bord de mer tout en observant la flore. Nous trouvons en particulier des Sérapias langue en grande quantité, des Scrofulaires heterophylla, de la Matthiole à trois pointes et de l'Epiaire (Stachys spinulosa).


Sérapias langue	Scrofulaires heterophylla subsp. laciniata	Matthiole à trois pointes	Epiaire (Stachys spinulosa)

Nous redémarrons à 11H00 et arrivons à 11H30 à Geroliménas, un paisible petit port de pêche niché au fond de la splendide baie éponyme. L'activité devait être ici beaucoup plus intense au XIX^ème siècle : isolé depuis toujours par les hautes montagnes du Taygète, le Magne s’ouvrit au commerce avec le reste du monde, exportant jusqu’à Marseille des millions de cailles vivantes au départ de Geroliménas et de Port Kayo (plus au Sud) !

Pendant que Christiane prépare le repas, Jean Paul part faire un petit tour à pied dans le village et découvre une chapelle qui présente une splendide iconostase, un mur d'icônes et de peintures religieuses séparant la nef de l'autel. Le mot "iconostase" vient du grec "eikonostási", encore couramment utilisé en Grèce et à Chypre, qui signifie « support d'icône ». Dans la tradition orthodoxe orientale, seuls les hommes peuvent accéder à l'autel situé derrière l'iconostase. Cependant, on peut trouver des femmes servant derrière l'iconostase dans les monastères féminins.

Après avoir pris notre repas dans le camping-car, nous partons faire une petite randonnée digestive, sur un sentier abondamment balisé à la peinture blanche qui s'élève à l'Ouest du village. Nous franchissons ainsi un dénivelé d'une centaine de mètres sur ce chemin parfois escarpé mais très bien aménagé, pour obtenir une vue imprenable sur le village et la baie de Geroliménas.

Nous avons comme d'habitude observé la flore et avons trouvé des Oeillets à trois points (Dianthus tripunctatus), Campanule topalienne (Campanula topaliana) et la Centaurée radis (Centaurea raphanina).


Oeillets à trois points (Dianthus tripunctatus)	Campanule topalienne (Campanula topaliana)	Centaurée radis (Centaurea raphanina)

Nous reprenons la route à 13H30 pour continuer à parcourir la péninsule du Magne, en observant de nombreux villages hérissés de tours qui se détachent souvent sur les lignes de crête.

Ces tours fortifiées, omniprésentes dans la péninsule du Magne, ont été bâties entre 1770 et 1880 par les "Maniots", puissants groupes ethniques organisés en petites colonies, souvent juste formées de quelques familles. Érigées sur un sol solide ou sur des rochers, leur position était toujours stratégique avec une vue imprenable sur la mer et l'arrière-pays. Elles ont servi à contrôler la région, exclure ou chasser les opposants, défendre les colonies et leurs biens et étendre la propriété foncière. Les Maniots n'ont jamais été sous occupation ottomane et ont aidé la Grèce à obtenir son indépendance en 1832.

Le Magne compte près de 200 villages et hameaux fortifiés constellés de surprenantes maisons-tours. Il y en eu jusqu’à 800 tours dans la région.

Nous faisons une halte pour boire le café avec Chantal et Jean Pierre, et Régine et Joseph à Lagia. Nous en profitons pour aller visiter l'église dont les murs intérieurs sont entièrement couverts de fresques en parfait état. Il est très surprenant de découvrir que l'iconostase se trouve au niveau inférieur par rapport à l'entrée. Un panneau d'information explique que cette église a été construite il y a 200 ans par des hommes et des femmes du village à partir de matériaux collectés dans les montagnes environnantes et rapportés à dos d'homme. Cette construction avait pour objectif principal la réconciliation et la paix entre les familles du village à une époque où les conflits, les confrontations, les disputes et la vendetta étaient monnaie courante dans la région.

Nous faisons une brève halte photo à la sortie du village, pour garder un cliché d'une superbe petite chapelle byzantine, perdue dans la nature...

Environ 5 kilomètres plus loin, nouvel arrêt pour observer le village de Spira, hérissé de nombreuses tours, juché au sommet d'une colline sur notre droite.

Au cours de cette halte, nous en profitons pour photographier un pied de Fenouil sauvage atteint de gigantisme !

Après une nuit bien arrosée, nous démarrons à 8H00, et arrivons à Géfyrasur pour 10H00. Aucun problème de stationnement : nous sommes seuls sur le parking du marché (36°41'17.9'' Nord - 23°02'12.7'' Est).

Nous rejoignons à pied la cité médiévale de Monemvasia qui se trouve sur une île reliée au continent par une digue, mais qui n'est pas visible depuis le parking. Résolument tournée vers la mer, Monemvasia était une plaque tournante du commerce méditerranéen. Stratégiquement située entre l’Europe et l’Orient, elle était au carrefour des civilisations et d’échanges nombreux. Au XVII^ème siècle, Monemvasia comptait 15000 habitants, mais il n'en reste que moins d'une centaine à ce jour qui vivent dans la ville basse fortifiée du Moyen-âge.

Fondée en 588 par l'empereur byzantin Justinien, elle devint la plus puissante forteresse de l'empire d'Orient. Résistant à tous les envahisseurs, elle ne fut jamais prise par la force, mais seulement cédée par tractations. Elle resta l'un des rares bastions byzantins après la chute de Constantinople en 1453, avant de se donner aux Vénitiens, puis aux Ottomans jusqu'en 1821.

Elle ne subit plus aujourd'hui que les assauts des touristes, mais les voitures sont bannies, seuls les ânes ou les mulets se faufilent dans les ruelles étroites de la cité.

Nous pénétrons par une porte dans la partie basse de la ville fortifiée appelée "Kastro". Les ruelles pavées sont étroites, et les maisons en pierres avec des portes en ogive ont du cachet, mais l'omniprésence des commerces gâche un peu l'ambiance...

La place centrale où se trouve l'église est agréable. L'église "Christos Elkoménos" (église du Christ-aux-Liens) a été édifiée au XIII^ème siècle à l'emplacement d'un ancien monastère byzantin, alors que son campanile est une construction séparée qui date du XVII^ème, Nous remarquons sur le linteau de la porte d'entrée de l'église, deux paons faisant la roue...

Nous enchaînons les ruelles pentues et les escaliers pour monter en direction de la partie supérieure des fortifications. Cette montée est rendue délicate car les pierres humides sont très glissantes, à tel point que nous avons failli renoncer. Nous sommes finalement rejoints par Marlène et Alain.

Nous regrettons de n'avoir pas pu visiter l'église Sainte-Sophie située qui se trouve au sommet, car elle est fermée le mardi...

De retour "le continent" dans la localité moderne de Géfyrasur, nous allons manger d'excellents chipirons à l'encre chez Mateo, avec quelques autres équipages participant au voyage Thellier.

C'est sous un soleil voilé que nous reprenons la route pour retourner au camping de Gythion où nous allons passer une seconde nuit.

Au moment de l'apéro, nous fêtons l'anniversaire d'Annie. Nous dégustons à cette occasion des tomates cerises trempées dans du caramel au beurre salé tiédi au micro-onde, et saupoudré de grains de sésame : un délice !

Myriam et Patrick nous ont préparé un repas avec en particulier des rougets, hélas un poisson qui a beaucoup d'arêtes ! Je découvre au cours du repas, que Eric a couru comme moi les 100km de Belvès dans sa jeunesse... C'est une coïncidence qui contribuera à faire mieux connaissance avec lui et Michèle, mais aussi avec Marie claire et Jean Jacques avec qui ils sont très amis. De nombreux liens commencent progressivement à se tisser dans le groupe, et l'ambiance déjà très bonne ne cessera de s'améliorer jusqu'au terme de ce voyage.

Il n'est que 11h00 lorsque nous arrivons à Sparte, où nous stationnons à proximité du site archéologique que nous allons visiter en suivant... Heureusement que l'entrée est gratuite, car la mauvaise surprise c'est qu'il n'y a rien à voir ! Il ne reste que quelques gradins démantelés de l'ancien grand théâtre, dont les pierres furent utilisées pour la construction de Mystra. De plus des engins de chantier et des matériaux divers sont plus ou moins abandonnés sur le site.

Nous allons voir la statue de Léonidas qui se trouve devant l'entrée du stade, avant de revenir au camping-car pour manger

Nous allons visiter le musée de l'olive qui retrace l'évolution des techniques de fabrication de l'huile d'olive en Grèce, depuis l'époque post byzantine jusqu'à la première moitié du XIX^ème siècle. Des panneaux (en anglais) nous renseignent sur la culture de l’olive, ses usages et sa place dans les traditions grecques. Nous observons en particulier des vieux pressoirs, mais on peut voir également des lampes à huile, des amphores et des céramiques antiques.