Des Pyrénées à l'Islande
Dimanche 1er juillet 2018
Nous devions décoller de Biarritz à 9H20 pour atterrir à Orly, mais notre avion est annulé... Nous embarquons donc à 11H00 pour Orly, où nous constatons à notre arrivée que le vol Icelandair est annulé...
Nous devons donc rejoindre Roissy et acheter un billet de la compagnie Wowair pour nous envoler à 18H30 en direction de l'Islande. Après 3H30 de vol, nous atterrissons sur l'aéroport de Keflavik à 20h00, heure locale (il y a 2H00 de décalage horaire).
Nous sommes pris en charge pour rejoindre notre guest-house à Reykjavik (qui se trouve à 50km) et nous allons nous restaurer dans la pizzeria voisine en compagnie de Marie Claude et Franck.
Thingvellir - Geysir - Gullfoss - Seljalandsfoss - Skógafoss - Vik
Lundi 2 juillet 2018
Il est difficile de dire que nous avons passé une bonne nuit dans la mesure où le jour est permanent en Islande en cette saison. Nous nous levons de bonne heure, et il nous reste donc du temps entre le petit-déjeuner et le rendez-vous avec le groupe. Nous en profitons donc pour aller voir l'église Hallgrimskirkja qui se trouve à proximité de notre hébergement. Érigée à la mémoire du révérend Hallgrimur Peturson, elle fut achevée en 1986. Son architecture très particulière est inspirée de la structure des orgues basaltiques caractéristiques du paysage islandais. Nous remarquons la superbe porte principale conçue et fabriquée par Leifer Breidfjord.
Devant l'église, trône la statue d'un fier viking Leifur Eiriksson, le fils d'Éric le Rouge, qui découvrit l'Amérique vers l'an 1000, soit cinq siècles avant Christophe Colomb. Cette statue fut offerte au peuple islandais par les Américains en 1930 à l'occasion du millénaire de l'Althing, le premier parlement démocratique du monde créé en Islande en l'an 930.
Ensuite nous allons voir la sculpture "Sölfarid" qui se trouve sur les quais de Saebraut. Ce nom signifie "Le Voyageur du Soleil". Il s'agit d'un drakkar en aluminium stylisé qui est implanté au bord de la baie de Reykjavik. Il a été réalisé en 1990 par Jón Gunnar Árnason, un sculpteur islandais de Reykjavik.
Notre guide "Snorri" vient nous rejoindre devant la porte de notre hébergement à 9H00. Il ne nous faut parcourir que quelques centaines de mètres pour aller jusqu'au parking situé à côté de l'église Hallgrimskirkja, où nous faisons connaissance avec notre chauffeur "Goumi" et son impressionnant camion jaune tout-terrain.
Nous prenons la route pour Thingvellir, la "vallée du Parlement", un site superbe qui se trouve à proximité du lac Thingvallavatn (Arrivée 10H05).
Thingvellir fut le berceau de la démocratie islandaise en l’an 900 et c'est ici que fut constitué le premier parlement en Europe. Il n’y a eu aucune construction sur le site, tout se passait donc en plein air : les séances parlementaires, les séances de vote, les tribunaux avec de grands moments comme en l’an 1000 quand l’Islande a décidé de devenir un peuple chrétien. Ce parlement avait le pouvoir judiciaire et législatif, il n'a cessé d’être utilisé tel quel qu'à la fin du 18ème siècle pour plusieurs raisons :
- l’éruption du volcan Laki en 1783 (une des plus grosses éruptions volcaniques de l’humanité) qui a détruit le système écologique de l’Islande et détérioré le site.
- La suppression des assemblées quand l’Islande est devenue colonie norvégienne, puis danoise.
- L’écartement régulier de la fosse du à la dérive des continents.
Cependant, c’est ici à Thingvellir que L’Islande a proclamé son indépendance en 1944.
Le paysage se caractérise par un immense champ de lave recouvert par une plaine verdoyante. Nous sommes sur une faille (rift) qui se trouve à la jonction des plaques tectoniques américaine et eurasiatique. Ici, les deux continents se séparent à la vitesse de 3mm par an ! Le parcours à l'intérieur de cette faille est impressionnant, et nous donne déjà une idée de ce que l'Islande nous réserve sur le plan géologique.
Nous avons le plaisir de voir quelques oiseaux tels que la grive mauvis, le fuligule milouinan, l'huîtrier pie et le magnifique plongeon catmarin qui arbore un cou particulièrement coloré.
Nous avons le plaisir de constater que la flore est beaucoup plus abondante et variée que ce que nous avions imaginé... Nous relevons la présence du Géranium des forêts, Thym précoce (appelé aussi Thym rampant ou Serpolet couché), de la Rhodiole rose, de l'Alchémille des Alpes, de l'Ombilic des rochers, des Silènes acaules, de la Dryade octopétale, de la Benoîte des ruisseaux, de la Grassette commune, de la Bartsie des Alpes, de l'Angélique sauvage et de la Populage des marais. Nous avons également constaté que le Lupin de Nootka est omniprésent depuis que nous avons posé le pied sur le sol islandais. Il a été implanté depuis 1945 par le service des "Eaux et Forêts" islandais, dans le but d'enrayer la désertification de certaines zones.
Il est 10h45 lorsque nos arrivons à Geysir, le site qui a donné son nom à toutes les fontaines de vapeurs jaillissantes du monde : les geysers. "Geysir" vient du verbe islandais "gjósa" signifiant « jaillir ».
Immédiatement, nous remarquons que l'eau fume dans les fossés du bord de la route... Snorri nous indique qu'elle est à une température avoisinant les 80° ! En approchant du site, nous constatons qu'une odeur de soufre enveloppe l'atmosphère. Il y a de nombreuses fumerolles, et pourtant la végétation semble parfaitement s'accommoder de ce biotope particulier. Nous voyons du Trèfle blanc, du Plantain maritime, des Silènes à une fleur et des Platanthères hyperboréales (endémiques d'Islande).
Le geyser qui est actuellement le plus actif se manifeste toutes les 5 à 8 minutes environ. La mare d'eau tiède ceinturée par un cordon de touristes est facile à repérer. Quelques mouvements de convection se produisent à la surface, puis une bulle se forme progressivement au centre avant de se rétracter brièvement. Une gerbe bouillonnante et fumante de 5 à 20 m de hauteur environ jaillit tout à coup sous le regard admiratif des visiteurs qui doivent prendre garde à se placer dans la direction opposée au vent pour éviter de se faire arroser... Il ne reste alors plus qu'à attendre quelques minutes pour tenter de réussir une photo de ce phénomène géologique impressionnant, provoqué par le contact de l’eau avec la roche elle-même chauffée par le magma volcanique.
Nous montons un peu plus haut pour prendre du recul, et nous nous plaçons au bord d'un petit bassin au centre duquel l'eau est d'un bleu profond. Cette couleur provient de la lumière qui se réfléchit sur les particules de silice contenues dans l'eau.
Le temps est humide, donc Snorri nous emmène manger à l'abri sous un auvent en bois, niché au cœur de la forêt. Un site magique qu'il aurait été bien difficile de dénicher sans notre guide et notre chauffeur qui font déja l'unanimité dans le groupe !
Il est 13H30 lorsque nous arrivons sur le site de Gullfoss : "la chute d'or en islandais", où les flots de la rivière forment une double cascade de 11 + 20 mètres de hauteur. Le vacarme est véritablement impressionnant, et le débit de 110 à 130m3/s en moyenne classe les chutes de Gullfoss parmi les plus puissantes d’Islande. Cependant, son débit peut atteindre 2000m3/s lors de crues exceptionnelles. Les gorges de Gullfoss s'étendent sur 2,500km de longueur et ont une profondeur pouvant atteindre les 70m. La rivière Hvítá a creusé son lit lors de gigantesques crues à la fin de l'ère glaciaire.
Le nom de Gullfoss provient probablement des reflets dorés du crépuscule qui se posent sur l'eau glacée. Une autre hypothèse est qu'il provient de l'arc en ciel qui se forme dans les embruns de la chute. Mais dans le guide du voyage de Sveinn Pálsson, on apprend qu'un riche fermier appelé Gýgur vivait à la ferme Gýgjarhóll. Il possédait de l'or, mais ne pouvait supporter qu'à sa mort il puisse appartenir à quelqu'un d'autre. Il jeta donc son coffre-fort dans la chute, et depuis, celle-ci porte son nom...
En revenant en direction du camion, nous remarquons la présence de l'Armérie maritime, de la Renouée vivipare et du Saule laineux.
Vers 16H15, nous voici arrivés à Seljalandsfoss, une chute d'eau de 65m de hauteur derrière laquelle nous allons passer. Il est certain que la douche est assurée, mais le spectacle en vaut la peine... Située sur la bordure occidentale du volcan Eyjafjöll, cette cascade provient de la rivière Seljalandsá, qui naît de la fonte des glaces de l’Eyjafjallajökull.
Nous poursuivons cette visite en continuant environ 600m vers le Nord sur un sentier parfaitement entretenu, pour aller voir une nouvelle cascade : Gljúfrabúi (en islandais « occupant de la grotte »), qui se situe précisément dans une grotte !
Tout au long de ce parcours, nous avons pu constater l'abondance des Linaigrettes à feuilles étroites et des Populages des marais.
Une nouvelle cascade nous attend à 17H30 : Skogafoss. Nous l'observons depuis les abords du parking, alors que les plus courageux escaladent le chemin escarpé qui grimpe sur la droite. Il s'avère que le point de vue le plus intéressant est celui que nous avons eu depuis le bas... La rivière Skógá se jette du sommet de la falaise et tombe de 62 mètres en formant une chute d'une largeur de 25 mètres. Cette chute est l'une des plus célèbres et des plus visitées d'Islande.
Selon la légende, un coffre a été déposé derrière la cascade par le Viking Þrasi Þórólfsson. Un enfant trouva le coffre quelques années plus tard... Cependant, le poids conséquent du trésor et peut-être une malédiction l’empêchèrent de le prendre et il ne put ramener qu’une poignée du coffre. Celle-ci est aujourd'hui exposée au musée tout proche du petit village de Skógar qui ne compte qu'une trentaine d’habitants.
Nous rejoignons l'auberge de jeunesse de Vik vers 18h30 après avoir parcouru environ 300km dans la journée.
Vik vit sous la menace d'une prochaine éruption du volcan Katla. En 2010, le village a déjà été victime de l'éruption de l'Eyjafjallajökull, avec des pluies de cendres qui l'ont paralysé et qui ont engendré d'importants dommages sur les cultures.
Depuis notre hébergement, nous apercevons en bord de mer, quelques aiguilles de lave sculptées par la mer : les "Reynisdrangar". Selon la légende locale, il s'agit de deux trolls qui auraient tenté de tirer un navire à trois mâts jusqu’à la terre ferme. Mais ils auraient été pétrifiés lorsqu'ils ont été surpris par le lever du soleil dont les rayons sont mortels pour eux...
En soirée, Snorri nous fait découvrir ses talents de cuisinier en nous préparant un excellent loup de mer.