Bardos - Morbihan / Plougoumelen - Le Bono

"La petite église" de Cahire.

Samedi 1er août 2009

Nous quittons Bardos et partons par Bidache où nous faisons le plein de gasoil. Nous prenons vraiment la route à Bidache à 9H15 en ce jour qualifié de noir par Bison Futé... Nous passons par Peyrehorade, Orthez, Hagetmau, Saint-Sever, Grenade-sur-Adour, Villeneuve-de-Marsan, Roquefort, Captieux et Bazas, avant de traverser la Garonne à Langon. Il est 12H30 lorsque nous trouvons un coin d'ombre pour manger dans les vignes au bord de la D672.

Nous continuons par Sauveterre-de-Guyenne, Castillon-la-Bataille, Lussac, Coutras, Montguyon, Jonzac et Pons avant de s'arrêter pour la pause café à 15H30.

Nous passons Saintes et Saint-Jean-d'Angély pour rejoindre Coulon dans le marais poitevin. Nous poursuivons par Coulonges-sur-l'Autize, Moncoutant et Cerizay. Environ 5km après Cerizay sur la D744 en direction de Mauléon, nous tournons à gauche en direction du château du Vieux Deffend. Après être passé devant le château, nous prenons deux fois à droite pour rejoindre le logis du Vieux Deffend. Cette demeure, qui date du XVème siècle, est entourée de douves aujourd'hui asséchées. Sa cour intérieure donne sur un verger et un potager, et peut se visiter gratuitement du 1er juillet au 10 août, de 10H00 à 16H00... Pour ce qui nous concerne, il est déjà 19H30, et nous nous contentons de nous installer sur le bas-côté de l'allée ombragée qui donne accès à cette demeure. Nous y passons une soirée et une nuit parfaitement calme sans voir une seule voiture jusqu'à notre départ...

Le logis du Vieux Deffend

Dimanche 2 août 2009

Nous repartons par Mauléon, Mortagne-sur-Sèvre, Clisson et Vallet, pour traverser la Loire à Ancenis. Nous passons Nort-sur-Erdre, Blain et Saint-Gildas-des-Bois pour rejoindre la N165 après avoir traversé Missillac. Nous arrivons ainsi en fin de matinée à Vannes où nous retrouvons notre fille Maylis. Pour nous, le week-end noir de Bison Futé s'est passé sans un seul bouchon, ni un seul ralentissement...

Lundi 3 août 2009

Après avoir fait la grasse matinée, nous partons pour Plougoumelen, et nous allons nous stationner à proximité du moulin de Kervilio. Alors que nous sommes encore dans le camping-car, un Ibis falcinelle nous laisse tout juste le temps de l'observer avant de prendre son envol.

Le moulin de Kervilio.

Ce moulin à marée, destiné à produire de la farine, a été reconstruit au début du 19ème siècle à l'emplacement d'un moulin édifié en 1455 par les seigneurs de Pontsal et de Kervilio, à l'extrémité et sur le flanc aval d'une digue à parement de moellons en granit, qui sert aujourd'hui d'assise à la D101e qui va du Bono à Plougoumelen.

Ce moulin était équipé de deux roues hydrauliques externes, verticales, à arbres de bois et à palettes, placées en dégradé. Il comptait trois paires de meules, affectées au seigle, au froment et au mil.

Servant aussi de logement pour le meunier, le moulin a cessé toute activité vers 1960. Il est à ce jour occupé par un ébéniste...

Nous partons à pied sur le sentier côtier, pour remonter la rive gauche de la rivière du Bono. Nous voyons des mouettes tridactyles, un courlis, des aigrettes et de nombreux goélands argentés. Deux pics verts s'envolent à notre arrivée. Il y a de belles Centaurées jacées et de beaux parterres de Massette à larges feuilles.

La rivière du Bono

Mouette tridactyleUn goéland argenté.

Après avoir longé l'anse de Lann-Vihan, lorsque le sentier rejoint la route, nous remontons jusqu'au village de Plougoumelen.

Double croix celtique de Plougoumelen

Nous observons, sur la place de l'église, la double croix celtique.

Son origine n'est pas clairement définie, mais elle semblerait dater du 16ème siècle...

Double croix celtique de Plougoumelen

Nous faisons un petit crochet par la chapelle Notre Dame de Bequerel, située sur le territoire de la commune du Bono, mais qui se trouve rattachée à la paroisse de Plougoumelen.. En effet, le Bono était un quartier de Plougoumelen avant de devenir une commune à part entière en 1948.

Reconstruite en pleine nature à la fin du XVIème siècle, cette chapelle domine une fontaine moussue alimentée par une source miraculeuse qui jaillit de dessous l'autel du sanctuaire. Elle a été classée à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du 30 juin 1925. Nous ne pourrons hélas, pas la visiter car elle est fermée... En été, les dimanches après midi, la chapelle est ouverte de 14 h à 18 h; on peut également contacter Mme de NOUE  au 02 97 57 81 02 pour faire la visite.

La chapelle Notre Dame de Bequerel

Comme dans de nombreux édifices religieux du Pays d'Auray, sa voûte est en forme de carène renversée puisque ce sont des charpentiers de marine qui en avaient la charge. La chapelle est couverte d'une charpente aux entraits décorés de têtes de crocodiles et aux sablières finement sculptées de diverses scènes: un singe jouant de la bombarde, un porc se vautrant, un sanglier joueur de cornemuse, un chasseur sortant de sa coquille, un grotesque tirant à l'arc, un personnage dans une posture indécente...

Dans le chœur, on peut admirer une Vierge en bois polychrome datant du XVIème siècle, Saint-Cornély et Saint-Pierre, ainsi que deux maquettes de trois-mâts, en bois peint du XIXème siècle, que des marins du Bono ont offert pour avoir bénéficié de la protection de la sainte.

Fontaine de la chapelle Notre Dame de Bequerel

L'eau de la source était réputée pour les maux (et les mots) de bouche, de dents, et même pour les extinctions de voix frappant les femmes bavardes et calomniatrices de Plougoumelen disant du mal du recteur. Ce dernier leur donnait comme pénitence le nettoyage de la chapelle! Un singe sculpté masquant sa bouche avec une patte nous rappelle cette réputation...

Nous revenons sur nos pas pour repasser rive droite de l'étang de Kervilio, et nous rejoignons camping-car par le sentier balisé. Après manger, nous repartons sur le sentier côtier qui passe devant le moulin de Kervilio, en direction du Bono. Nous observons la Lavande de mer, ainsi qu'une jolie fougère omniprésente: le Polypode commun. Un martin pêcheur prend son envol, nous laissant que quelques secondes pour l'identifier. Le bleu iridescent de son dos est magnifique!

Le moulin de KervilioSur le sentier côtier en direction du Bono.

Nous arrivons ainsi jusqu'au Bono, observant au passage quelques belles maisons de pierre, qui sembleraient sortir d'une carte postale...

En Thy Nuhuy, sur la rive droite de la rivière du Bono.Belle maison de pierre au Bono, qui semblerait sortir d'une carte postale...

A l'entrée du Bono par le sentier côtier, nous passons sous le vieux pont suspendu qui fut mis en service le 1er octobre 1840. Réparé à maintes reprises, cet ouvrage de 96 mètres de longueur est l'un des derniers représentants de ce type de construction en France, et à été inscrit à ce titre, à l'inventaire des Monuments Historiques. 

Le nouveau pont "Joseph Le Brix", situé un peu en aval de l'ancien, a été construit en 1969. Ouvrage métallique de 320 mètres de longueur, son impact dans le paysage ne peut laisser indifférent...

Né à Baden le 22 février 1899, Joseph Le Brix était fils d’officier de marine. Après l’Ecole Navale, sa passion de l’aviation le conduit à l’école des officiers de l’aéronautique en 1924, où il obtient son brevet de pilote l’année suivante.

En 1927, il se lance dans l’Aventure qui le conduira à la gloire. Avec Dieudonné COSTES, à bord d’un BREGUET BR 19 "le NUNGESSER et COLI", il effectue la première traversée de l’Atlantique Sud, sans escale (3400 km), entre St Louis du Sénégal et Natal (Brésil), en 18 h 05 le 14 octobre 1927. Les deux pilotes bouclent ensuite le tour du monde, par étapes, avant de rejoindre Le Bourget, le 14 avril 1928, où ils sont accueillis triomphalement.

En 1931, Joseph Le Brix bat 9 records du monde de distance et de durée.

Le 11 septembre 1931, avec ses équipiers MESMIN et DORET, il tente le raid " PARIS TOKYO " avec un appareil D 33 DEWOITINE " Le Trait d’Union ".

Le 12 septembre, vers 6 heures, par très mauvais temps, l’avion s’écrase dans les montagnes de l’Oural...

Le vieux pont suspendu du Bono.Le port du Bono.

Nous continuons à avancer jusqu'au port avant de faire demi-tour et de revenir au camion par le même itinéraire.

Avant de revenir passer la soirée devant chez Maylis à Vannes, nous faisons un petit crochet par le village de Cahire où nous apprécions les nombreuses maisons traditionnelles au toit de chaume qui constituent un ensemble remarquable, rappelant les caractéristiques de l'habitat rural du Morbihan aux XVIIème et XVIIIème siècles.

A la fin de la Révolution, le village de Cahire fût le foyer d'une minorité d'irréductibles menés par l'abbé Joseph de Leuch. Installé à Cahire en 1810, il refusait les sacrifices consentis par l'Église pour obtenir le rétablissement du culte dans le pays, et il eût tôt fait de convertir tout le village à ses idées. S'étant bien gardé de demander des pouvoirs à l'évêque nommé par Napoléon, le prêtre officiait dans sa propre maison située à l'entrée du hameau, et que l'on nomme "la petite église".

Une maison de Cahire

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