Taroudant - Aït-Benhaddou - Marrakech
Mardi 26 mars 2024
Ce matin comme cette nuit, le ciel est nuageux, il y a des averses éparses et il ne fait que 15°. Nous décidons donc de ne pas faire la visite de Taroudant en calèche comme on nous le propose.
Nous prenons donc la route vers 9H00 en direction de Taliouine en traversant encore une région plantée d'orangers.
Nous nous arrêtons à Taliouine, capitale du safran, à 11H45. C'est ici qu'est produit 90% du safran marocain. Il fait vivre 1500 familles, travaillant dans une vingtaine de coopératives. Nous visitons une coopérative de production où nous sommes très gentiment accueillis. Nous y apprenons que la safran est rouge, mais devient jaune au contact de l'eau. Il est amer et non pas sucré… Dans le cas contraire, aucun doute : c'est du faux ! Nous regardons une vidéo qui nous explique l'ensemble des étapes de la production réalisée entièrement à la main. Les fleurs doivent être ramassées à l'aube, une à une… Les pistils sont ensuite détachés et séchés. Nous voyons des femmes qui le conditionnent en petits pots de un gramme. Nous en achetons un petit peu pour ramener quelques saveurs marocaines au pays. Nous en profitons également pour visiter le petit musée.
Nous nous arrêtons pour manger au niveau du col Tizi-n-Taghatine, à 1886m d'altitude. Il ne fait que 5° et nous sommes sous la pluie…
Finalement le ciel se dégage et nous reprenons la route à 14H35.
Nous traversons des paysages de montagnes splendides aux environs de Kourkoude.
Nous franchissons le col de Tizi N'Bachkoum dans un environnement minéral de toute beauté. Hélas, depuis le col, nous devinons la base du Toubkal qui est enneigée, mais le sommet est complètement caché par d'épais nuages…
Plus bas, les jeux de lumières créés par le soleil qui alterne avec les nuages sont superbes. Les contrastes de jaune, de bleu et de rose nous émerveillent.
Un peu plus loin, quelques falaises nous font un peu penser aux Mallos de Riglos (toujours en Aragon)…
Quelques villages superbement éclairés ponctuent encore notre itinéraire, pour le plus grand plaisir de nos yeux.
Au terme de notre étape, nous rejoignons la magnifique ville fortifiée en pisé d'Aït-Benhaddou à 16H45.
Il ne fait pas vraiment chaud, et après le briefing, Michèle et Joël ont l'excellente idée de nous offrir un vin chaud en guise d'apéritif. Cette judicieuse attention est particulièrement appréciée par l'ensemble du groupe, et nous les en remercions encore.
Nous allons manger dans un petit restaurant situé juste à côté de notre lieu de bivouac.
Mercredi 27 mars 2024
Nous nous levons à 6H45 pour aller voir le magnifique ensemble fortifié d'Aït-Benhaddou dans la lumière du matin. Ce village constitué de bâtiments de terre aux tourelles crénelées est le symbole de la culture amazighe, il est classé au patrimoine de l'Unesco.
Nous rencontrons Icham, un commerçant hors pair, mais également empreint de beaucoup d'humanité. Nous passons un long moment en sa compagnie, à l'intérieur de sa véritable caverne d'Ali baba… Nous lui achetons finalement deux bricoles et nous le quittons en lui promettant de lui faire de la publicité…
Mais pour en revenir au sujet principal, la lumière du matin sur les maisons en terre rouge nous offre un magnifique spectacle. Elle met particulièrement en valeur les décorations sur les murs des habitations. De plus, en arrière-plan, nous pouvons voir de nombreux sommets enneigés.
Il est 8H30 lorsque nous partons visiter le village en compagnie d'un guide. Finalement, l'intérieur a peut-être un peu moins d'intérêt que la vue d'ensemble depuis l'extérieur. Cependant, la vue à 360° depuis le sommet où est implanté un grenier fortifié vaut vraiment le coup d'y monter, d'autant que les sommets de l'Atlas sont enneigés. Hélas, le grenier fortifié lui-même a été gravement endommagé par le dernier tremblement de terre…
De là-haut, nous remarquons en particulier un marabout. Le guide nous explique qu'il s'agit du tombeau d'un homme saint.
En cours de visite, nous voyons des aquarellistes qui font des peintures avec des pigments naturels. Ils chauffent à la flamme l'envers du papier pour révéler les couleurs, et font apparaître leur dessin comme par magie…
Nous voyons également, dans le recoin d'une ruelle, quelques briques en pisé en cours de séchage.
Nous décidons de gravir un tertre marneux situé au Sud du village pour bénéficier d'une dernière vue d'ensemble sur ce site somptueux, incontournable dans les reportages diffusés sur la Maroc.
Il est 10H30 lorsque nous reprenons la route en direction de Marrakech. Nous montons en direction des cimes enneigées du Haut Atlas pour passer le col du Tizi'n-Tichka, plus haut col routier du Maroc qui culmine à 2260m d'altitude. Hélas, les vendeurs de pierres colorées particulièrement insistants sont omniprésents et nous empêchent de nous arrêter tranquillement pour profiter du paysage. Nous faisons donc la pause repas sur un parking isolé à 2086m d'altitude. Il y a quand même un homme qui tente de nous demander quelque chose mais sans trop d'insistance… Il se rabat finalement sur le camping-car hollandais à côté de nous qui se laisse plus facilement apitoyer.
La circulation devient de plus en plus intense, mais surtout de plus en plus anarchique en se rapprochant de Marrakech, où il n'est pas très facile de se repérer pour rejoindre notre camping où nous arrivons à 16H00.
En soirée nous partons en bus pour aller manger sur la célèbre place Jemaa-el-Fna. Nous avons la sensation qu'elle a perdu de son caractère depuis notre passage en 2002.
Nous mangeons au second étage d'un restaurant dominant la place et revenons au camping en autobus.