Marrakech - Essaouira
Jeudi 28 mars 2024
Un autocar vient nous chercher au camping pour une journée de visite guidée de Marrakech, en compagnie d'un guide francophone.
Nous commençons par faire un tour dans les quartiers européanisés avant d'aller visiter les jardins de Majorelle, du nom d'un peintre français qui vécut ici de 1922 à 1962. Nous sommes dans Marrakech, mais ici tout est paisible et la végétation est luxuriante. Bambous géants, daturas, philodendrons, bougainvilliers, palmiers et papyrus côtoient des cactus et des plantes succulentes autour des bassins où les grenouilles font un véritable concert, posées sur les feuilles de nénuphars.
La maison d'un bleu profond (le bleu Majorelle), les pergolas et les kiosques ponctués de fontaines constituent un décor inattendu dans cette ville où la sécheresse sévit inexorablement.
Nous rejoignons ensuite le bassin de la Menara, entouré d'une oliveraie. Depuis le grand bassin qui sert à alimenter le système d'irrigation des oliviers, nous avons un splendide point de vue sur la chaîne du Haut-Atlas enneigé, et plus particulièrement sur le Toubkal qui culmine à 4167m d'altitude. C'est le point culminant d'Afrique du Nord. Nous l'avions escaladé il y a une vingtaine d'années…
Nous reprenons le bus pour aller voir la Koutoubia. C'est le minaret d'une mosquée où se réunissent des milliers de fidèles pour la prière du soir, en particulier pendant le ramadan. Chef d'œuvre de l'art hispano-mauresque, elle fut édifiée au XIIème siècle, et culmine à72m de hauteur. La hauteur des constructions à Marrakech est limitée à trois étages, car aucune ne doit être plus haute que la Koutoubia… Pour se représenter une idée de ses dimensions, il faut savoir que la boule inférieure placée à son sommet, mesure 2m de diamètre. Elle représente le ciel, la seconde boule représente la terre (1,50m de diamètre), et la troisième l'esprit. Autrefois, le muézin grimpait avec son âne par une rampe intérieure pour atteindre le sommet où il plaçait un drapeau pour annoncer l'heure de la prière, ou pour allumer des lampions si il faisait nuit. Cette rampe a été endommagée par le tremblement de terre de l'automne 2023.
Nous passons dans un marché couvert aux stands colorés où l'ambiance est véritablement authentique
Nous allons manger dans un restaurant où le repas qui nous est servi se révèle très moyen. De plus, l'animation par un groupe folklorique est manifestement ratée…
Nous entamons l'après-midi par la visite du palais de la Bahia, dont la riche décoration des plafonds nous émerveille. Un dédale de couloirs tortueux nous conduit dans une succession de cours entourées de pièces de réception ou de chambres destinées aux épouses légitimes du vizir. La grande cour d'honneur était quant à elle réservée aux concubines. Les jardins plantés d'orangers, de pamplemoussiers, de citronniers, de daturas et de jasmins sont de véritables havres de paix et de fraîcheur.
Tout ce luxe offre un contraste étonnant avec le tumulte de la ville dans lequel nous nous replongeons dès que nous quittons l'enceinte du palais. Voitures, taxis, scooters et mobylettes, fiacres, charrettes tirées par des ânes ou des mulets se mélangent dans un marasme de circulation totalement anarchique, accompagné d'un niveau sonore assourdissant. Il faut ajouter à tout cela, un niveau de pollution atmosphérique alarmant !
Nous sommes conduits ensuite chez un herboriste qui nous fait étalage de toute la panoplie de ses poudres et de ses huiles aux multiples vertus. Nous achetons quelques épices et des huiles essentielles censées nous protéger sans faille contre les insectes, y compris le moustique tigre… La démonstration traîne un peu en longueur, et nous n'avons donc pas le temps d'aller voir les souks où travaillent diverses corporations d'artisans. Par contre, nous traversons une rue où se mêlent quelques voitures, des voitures à cheval, des vélos et des cyclomoteurs qui se faufilent au travers d'une foule dense qui se presse devant les étals des commerçants. Les fruits et les légumes sont imprégnés de poussière et de pollution, tout comme les gâteaux, le pain, les épices et autres produits en tous genres…La pollution et l'anarchie sont poussées ici à leur paroxysme !
Nous rentrons au camping avec des images plein les yeux, et de la pollution plein les narines… Les abords du camping sont constitués d'un immense terrain vague jonché de détritus : c'est le Maroc où il y a encore de gros progrès à faire en terme d'hygiène et d'environnement. Par contre, à la périphérie du camping, le décor est tout autre avec les bougainvilliers qui sont en pleine floraison.
Vendredi 29 mars 2024
Nous faisons la grasse matinée jusqu'à 8H30 car nous avons aujourd'hui journée que nous allons mettre à profit pour nous reposer d'autant que la matinée est arrosée et que la météo annonce du vent pour cet après-midi…
Nous avions pensé que c'était l'occasion de faire un aller-retour jusqu'à l'Oukaïmeden pour voir les peintures rupestres, mais il est tombé 60cm de neige durant les derniers jours.
Nous avions également imaginé d'aller voir les cacades d'Ouzoud, réputées pour être les plus belles du Maroc, mais la météo ne s'y prête pas. Dommage, car il était possible de partir en bus ou en voiture depuis le camping…
La journée s'écoule donc lentement, ponctuée de parties de Scrabble, de Qwirkle et de Yams.
Nous passons donc une troisième nuit au camping de Marrakech.
Samedi 30 mars 2024
Nous prenons la route dès 8H00 en direction d'Essaouira.
Nous faisons une pause café à 9H45 à la sortie du village de Lamzoudia. Il fait beau, la température avoisine les 20°, mais il y a beaucoup de vent qui soulève le sable. Au niveau de la circulation les vélomoteurs sont nombreux, mais il y a aussi beaucoup de charrettes tirées par des mules ou des ânes.
Nous nous arrêtons à 11H45 pour manger à la sortie d'El Hanchane, où se trouve une coopérative d'huile d'argan. Nous sommes au bord de la route, au milieu des arganiers, et le vent souffle en rafales. Nous essuyons même une belle averse.
Nous arrivons au camping qui se trouve à une bonne quinzaine de kilomètres d'Essaouira. Les averses et les éclaircies alternent avec les rafales de vent. Nous pensons qu'ainsi, notre prochain voyage en Norvège programmé pour le mois de juin nous rappellera le Maroc…
Dimanche 31 mars 2024
Un autobus vient nous prendre au camping à 10H00, pour nous conduire jusqu'au port d'Essaouira où nous pourrons profiter d'une journée libre.
Bâtie sur une presqu'île rocheuse, entourée de Mimosas et de genêts pour fixer les dunes, Essaouira, l'ancienne Mogador, surprend par son isolement… Propre et accueillante, elle a la réputation d'être une des villes les plus sympathiques du Maroc…
Nous commençons par nous promener sur le port, où les bateaux sont amarrés en rangs serrés. Les petits embarcations des pêcheurs côtoient les chalutiers, et l'ensemble de cette flottille nous rappelle celle que nous pouvions voir à Saint-Jean-de-Luz il y a quelques décennies…
Une aigrette garzette tente de trouver quelques poissons pour se restaurer.
Nous longeons le mur d'enceinte de la médina par l'intérieur, et nous découvrons ainsi les échoppes de marqueterie de thuya, avec parfois quelques artisans qui travaillent au fond de leur boutique.
Nous montons sur les remparts pour voir la houle qui déferle, avant de revenir à l'intérieur de la médina.
Le passage à la halle aux poissons est un moment spectaculaire, où il vaut mieux avoir le cœur bien accroché… Nous ne savons pas si ce sont les poissons, les goélands où les chats qui parfument à ce point l'atmosphère !
Nous parcourons le quartier juif où les maisons ont un soubassement coloré en jaune, en gris ou en bleu, et où nous observons quelques belles portes.
Nous déambulons dans les rues commerçantes où l'on trouve de tout : légumes, pain, pâtisseries, babouches, vêtements, bijoux, paniers, épices et autres objets hétéroclites.
Nous mangeons très bien dans un modeste petit restaurant, d'où nous pouvons observer un monsieur qui tente sans succès de vendre des ballons de baudruche. Il est accompagné de son petit-fils, qui lui témoigne inlassablement des marques d'affection. Cette complicité attendrissante valait bien le prix d'un ballon que nous lui avons donné en sortant de table.
Nous buvons un café dans une pâtisserie toute proche, accompagné de délicieux gâteaux.
Les nuages se dissipent et c'est sous un grand ciel bleu que nous reprenons notre déambulation dans cette cité où nous nous sentons très à l'aise. L'après-midi se révèle encore plus animée que le matin. Nous faisons quelques emplettes , en particulier nous achetons une boite magique pour notre petite fille, et des babouches pour Jean Paul.
Les maisons blanches à volets bleus se marient parfaitement avec la couleur du ciel, et nous revenons progressivement en direction du port.
L'autobus vient nous reprendre à 17H00 pour rentrer au camping.