Aglou plage - Tafraoute - Taroudant
Samedi 23 mars 2024
Nous disposons aujourd'hui d'une journée libre au bord de l'Atlantique.
Nous descendons à pied en direction du port, et nous commençons par voir les barques de pêche alignées sur le sable
Nous continuons à avancer pour aller voir les cabanes troglodytes des pêcheurs.
Nous en profitons pour herboriser un peu. Nous trouvons de la Cousteline de Tanger, des Anthémis à rameaux tournés d'un même côté, des Griffes de sorcière, de la Giroflée à pétales longs, de la Bugrane très ramifiée, de l'Héliotrope très ramifié, de la Fagonie de Crête, du Tabac arborescent, de la Statice sinuée, de l'Astérolide imbriqué et une belle Euphorbe buissonnante aux fleurs jaunes : Euphorbe du roi Juba. Juba II était un berbère, roi de Numidie de 30 à 25 avant J.-C. puis de Maurétanie, de 25 avant J.-C. à 23 après J.-C. Outre son règne très réussi, c'était un érudit et un auteur très respecté. C'est en son honneur que ce nom à été attribué à cette espèce d'Euphorbe. Mais, de plus, à l'origine, c'est lui qui nomma l'Euphorbe du nom de son médecin personnel grec "Euphorbos".
Nous observons également un écureuil indien (funambulus palmarum) à la queue allongée et des rayures blanches sur le dos. La partie supérieure (ou avant) de son corps est de couleur marron et tend vers le gris à l'arrière.
Nous prenons ensuite le camping-car pour partir en direction de Mirleft.
Nous nous arrêtons pour manger dans un excellent restaurant nommé "Un thé au bout du monde" qui se trouve sur la gauche 8km avant Mirleft (29°38'48,9'' Nord - 9°59'42,2'' Ouest). Il y a beaucoup de place pour garer nos camping-cars et nous sommes très bien accueillis par la patronne. Nous y dégustons une délicieuse côte de dromadaire, une viande à la texture presque fondante qui se rapproche de celle du veau et qui était parfaitement bien cuite. Les desserts sont faits maison, et en particulier la crème brûlée à la verveine de Jean Paul était exquise. Tout ceci pour un prix extrêmement raisonnable.
La patronne nous conseille de poursuivre notre route au-delà de Mirleft environ 30km depuis le restaurant), pour aller jusqu'à la plage de Legzira. Cette plage est nichée aux creux d'une crique rocheuse. La roche est rouge, mais il y a en particulier deux rochers qui nous rappellent les jumeaux de la plage d'Hendaye.
A l'opposé, une presqu'île s'avance dans la mer, percée d'une arche naturelle. Il nous faudrait marcher le long de la plage pour nous en approcher, mais nous devons revenir au camping pour 17H00 car un électricien doit nous réparer le branchement du poste de radio qui fait également caméra de recul et GPS.
En revenant vers Aglou, la côte ressemble beaucoup à la corniche basque entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye.
Nous faisons une courte halte botanique pour observer le Statice sinué qui pousse au bord de la route.
Finalement, comme c'est le ramadan, l'électricien doit rentrer pour être à l'heure pour la prière et nous donne rendez-vous pour le lendemain matin à Tiznit.
Dimanche 24 mars 2024
Nous quittons le camping à 8H30 pour retrouver notre électricien à 9H00 à Tiznit. Il nous répare le branchement du poste et change l'interrupteur pour 80 dirhams (8€)…
Nous reprenons la route à 9H30 pour monter par une splendide route jusqu'au col du Kerdous où nous faisons une halte à 11H00.
Le temps nuageux avec éclaircies nous offre de splendides contrastes de lumière sur les paysages. La végétation qui pousse de façon clairsemée sur les flancs de montagnes donne l'idée à Christiane de les nommer : "montagnes léopard"...
Nous nous arrêtons à plusieurs reprises dans la descente pour observer les fleurs : Erodium guttatum, Mouron bleu, Lavande dentée, Colchicum gramineum et Vipérine à grandes fleurs.
Il est 11H45 lorsque nous nous arrêtons pour manger à 1135m d'altitude.
Nous reprenons la route à 13H20, en direction de Tafraoute.
Nous avons beaucoup de mal à traverser le village d'Adaï, car la route est défoncée par des travaux qui durent depuis 5 ans selon ce que nous a affirmé un habitant… Pourtant ce village splendide est niché dans un environnement spectaculaire, où la montagne est constituée de blocs de granit rose tels qu'on les trouve en Bretagne, à Ploumanac'h en particulier… Là aussi nous observons l'étonnant cimetière avec ses pierres plantées dans le sol. Le superbe minaret rouge de la mosquée tranche sur la roche rose.
Il est 14H45 lorsque nous nous installons au camping de Tafraoute. Tafraoute bénéficie d'une très belle situation au pied de falaises de granit rose.
Michèle et Joël nous font observer la montagne qui nous domine et qui nous laisse deviner une tête de lion…
Nous enfourchons nos vélos et partons en direction de Aït-Omgas.
Il y a de nombreux arganiers tout au long de notre route. Nous prenons le temps d'observer leurs fruits, appelés “affiaches”. Ils sont charnus et ressemblent à une olive allongée et pointue. Ils prennent une couleur brune en séchant et mesurent environ 3cm de long. La petite épine qui se trouve à l'extrémité tombe au cours de la maturation qui a lieu entre avril-mai et septembre-octobre. La noix, très dure, renferme 2-3 amandons qui sont pressés pour extraire la fameuse huile d'Argan.
Nous prenons une route sur la droite à l'entrée du village pour escalader une série de dix lacets qui nous permettent de nous élever au-dessus du village de Tamaloukte.
Nous parcourons ensuite une route spectaculaire où il serait impossible de monter en camping-car...
Nous arrivons au village de Tagdicht, niché à 1370m d'altitude dans un splendide cirque de montagnes (29°47'01,2'' Nord - 9°00'31,5'' Ouest). C'est le village le plus haut perché de la région.
L'appel à la prière que nous entendons en arrivant rajoute encore plus de caractère à ce site somptueux.
Incorrigibles, nous repérons quelques pieds de Muscari à toupet.
Nous avons franchi environ 500m de dénivelé et parcouru une petite dizaine de kilomètres pour atteindre ce village.
Pour 17H00 nous sommes de retour au camping.
Repas au restaurant du camping : une soupe harira, kalia (tajine à la viande et au yaourt) et une salade de fruit, le tout pour 130 dirhams par personne…
Lundi 25 mars 2024
Nous prenons la route à 8H30 pour traverser la vallée verte des Amein, dominée par les croupes abruptes du Jbel Lekst qui culmine à 2374m.
Très vite, nous voyons le village d'Oumesnat sur notre gauche. Les maisons se confondent avec la montagne, seul le minaret blanc se détache de l'ensemble. Hélas, beaucoup de celles qui étaient construites en pisé sont effondrées...
Les villages suivants sont tout aussi beaux avec leurs maisons de couleur ocre ou rose, et souvent le minaret blanc qui tranche au-dessus de la palmeraie. Ils semblent hélas avoir subi eux aussi de plein fouet les conséquences du tremblement de terre de l'automne dernier…
Il est 9H10 lorsque nous passons le col de Tizi N'Tarakatine.
Un peu plus loin Douar Taourit, Sid M'Zal et quelques autres villages continuent à nous faire voyager dans un décor de carte postale.
Il est 9H50 lorsque nous nous arrêtons pour visiter le ksar de Tizourgane. Juchée sur un éperon rocheux, cette forteresse datée du XIIIème siècle, abrite encore quelques familles et des maisons d'hôtes. Elle servait à l'origine de refuge en temps de guerre pour les personnes et pour les provisions de céréales en particulier.
Nous parcourons les ruelles et admirons quelques belles portes en bois, sculptées de motifs géométriques polychromes. Les travaux de restauration qui ont été réalisés respectent parfaitement l'architecture des lieux.
La position dominante de cette enceinte fortifiée nous permet de surplomber les environs, et de voir de nombreuses aires de battage de blé ou autres céréales. Elles sont généralement circulaires, mais aussi parfois rectangulaires.
Il est 11H40 lorsque nous nous arrêtons pour manger à la sortie d'Aït-Baha.
Au-delà, nous traverserons un secteur de vergers d'agrumes et de bananeraies, mais qui ne présente pas grand intérêt par rapport à la première partie de notre étape.
Nous arrivons à 15H00 au camping de Taroudant.