Athènes - Delphes

Mercredi 9 Avril 2025

Il est 8H00, tout le monde est prêt pour monter dans l'autobus qui va nous emmener à Athènes. On nous annonce que c'est jour de grève nationale, et qu'il va donc falloir improviser le programme en fonction des événements. Notre guide, excellente pédagogue, nous explique dans un français impeccable, les motivations des grévistes, avant d'enchaîner sur ce que nous allons visiter aujourd'hui. Il s'avèrera qu'il y aura très peu de monde aujourd'hui à Athènes, et que nous pourrons ainsi visiter les monuments dans les meilleures conditions...

Nous commençons donc la journée sans encombre en visitant l'Acropole, énorme vaisseau de pierre qui domine la cité.

Nous voyons tout d'abord le théâtre de Dionysos, dieu des arts dramatiques. Il est considéré comme le berceau du théâtre grec antique et de la tragédie. Ici furent joués tous les chefs d'oeuvre du répertoire classique : ceux d'Eschyle, de Sophocle, d'Euripide et d'Aristophane... Mais, nous ne pourrons pas le visiter.

Nous accédons à l'esplanade supérieure en traversant les Propylées, mais nous voyons sur notre droite, le temple d'Athéna Nikè, érigé en l'honneur de la déesse de la victoire. Les citoyens y vénéraient la déesse dans l'espoir d'obtenir la victoire dans leur longue guerre, tant terrestre que maritime, contre Sparte et ses alliés.

Le Parthénon se dresse ainsi en face de nous. Commandé par Périclès, ce temple à la gloire de la déesse Athéna et de sa cité fut réalisé de 447 à 438 avant Jésus Christ. Avant son bombardement par les Vénitiens en 1687, l'édifice a servi d'église, de cathédrale, puis de mosquée.

Nous prenons le temps d'observer l'Érechthéion, chef d'oeuvre de l'art ionique, et plus particulièrement les Caryatides, six statues de jeunes femmes qui soutiennent le plafond d'une tribune. (Ce sont des copies, car les statues originales sont conservées au musée de l'Acropole).

Notre guide nous conduit ensuite au pied de l'Acropole, dans le quartier de Plaka, constitué de ruelles pittoresques, mais envahies par les commerces et les restaurants. Nous y mangeons en compagnie de trois autres équipages, avant de repartir en direction du stade panathénaïque.

Le Stade panathénaïque est un stade antique d’Athènes, qui a été rénové pour y organiser les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne, en 1896. La visite se fait avec un audioguide en français qui permet d'en faire le tour en une heure environ.

Les Panathénées étaient des festivités religieuses qui se tenaient chaque année et qui revêtaient une plus grande importance tous les quatre ans. Lors de ces célébrations, on célébrait la déesse Athéna à travers différentes compétitions comme l'équitation, l'athlétisme, la lutte ou les courses de chars, ainsi que des concours de musique ou de beauté. Le premier stade qui a été construit à cet endroit a été bâti en bois, en l'an 330 avant Jésus Christ, pour accueillir des compétitions sportives qui avaient lieu pendant les Panathénées. C'est pour cette raison qu'on le nomme aujourd'hui stade panathénaïque... Les panathénées étaient ainsi baptisées car elles s'adressaient à tous les Athéniens (le suffixe "pan" signifiant "tout").

Lors des championnats du monde d'athlétisme 1997, il a été utilisé pour la cérémonie d'ouverture et pour l'arrivée du marathon. Après avoir été à nouveau restauré, il a accueilli lors des XXVIII^èmes Jeux olympiques de l'ère moderne les épreuves de tir à l'arc et l'arrivée des deux marathons, le 29 août 2004. Il peut contenir jusqu'à 70000 spectateurs.

Le stade est implanté entre deux collines, et sa piste de forme allongée est typique du stade antique : d'une longueur de 200 m environ, avec des virages très serrés... Les gradins sont en marbre blanc, ce qui lui donne un aspect absolument magnifique.

Comme je me l'étais promis lors de mon opération cardiaque, fin 2024, je fais un tour de piste en courant, symbole pour moi d'une véritable renaissance !

Nous visitons le musée du stade auquel nous accédons par un tunnel : le "diodos", passage souterrain utilisé par les athlètes de l’antiquité pour entrer dans le stade.

Dans le musée, nous pouvons voir le miroir qui sert à allumer la flamme olympique, car c'est ici que les organisateurs des Jeux Olympiques se voient remettre tous les deux ans la flamme des jeux d'été ou d'hiver.

Nous voyons également de nombreuses affiches officielles des Jeux Olympiques, ainsi que la torche qui a servi à transporter la flamme des jeux de Paris 2024.

Avant de quitter le stade, nous montons jusqu'en haut des gradins pour prendre la mesure des lieux. Là, une bonne surprise nous attend : un splendide point de vue sur le Parthénon...

Nous retrouvons nos compagnons de voyage pour reprendre l'autobus qui va nous ramener au camping pour 17H00.

Après le repas du soir pris individuellement dans nos camping-cars, Patrick nous offre d'excellentes (mais très riches) bananes flambées.

Jeudi 10 Avril 2025

Nous attendons que le portail du camping soit ouvert pour démarrer à 8H50.

Nous traversons une zone où les incendies ont ravagé la végétation, puis voilà une grande plaine cultivée. Nous voyons des bâtiments industriels abandonnés qui alternent avec des complexes flambant neufs, que nous imaginons financés par des fonds européens.

Une route de montagne superbe nous conduit ensuite jusqu'à une ligne de crête hérissée d'éoliennes.

Voici enfin la forêt de sapins et l'auberge que Patrick nous a recommandée. Il est midi, mais elle est fermée...

Nous rejoignons donc directement le monastère d'Osios Loukas, et nous en faisons immédiatement la visite.

Le monastère a été construit en 1011 dans un site isolé, planté d'oliviers, d'amandiers et de cyprès. Il fut fondé par le "Vénérable Luc", un ermite et saint grec du XX^ème siècle, connu pour ses talents de guérisseur et de prophète. Toujours occupé par quelques moines orthodoxes, il est considéré comme l'un des plus beaux monastères byzantins de toute la Grèce, tant pour son architecture originale que pour l'extraordinaire richesse de ses mosaïques, de ses fresques, et de ses pavements de marbre polychrome.

Dès l’entrée, dans le narthex et sur le tympan de la porte royale qui ouvre vers la nef, une mosaïque du Christ sur fond d’or traduit une impression de puissance ; le Christ tient l’Évangile ouvert, où est écrite la formule célèbre, « Je suis la lumière du monde », et désigne le livre d’un geste de la main. On trouve aussi dans le narthex les mosaïques du Lavement des pieds et de l’Incrédulité de Thomas.

Dans l'église principale, le "catholicon", le regard est attiré par la coupole qui s'élève à 18m de haut. Elle est ornée d'un Christ Pantocrator, et autour, une Vierge à l'enfant et le baptême du Christ où les eaux du Jourdain ondulent comme des bandes de dentelle. On trouve également dans les trompes d'angle, la Présentation au temple et la Nativité.

Nous quittons le parking du monastère pour aller nous installer environ à 1,350km sur une petite plateforme en bord de route pour manger. Nous découvrons qu'il y a autour de nous, de nombreux pieds d'Orchis géants, d'Orchis d'Italie et d'Ophrys fer à cheval.

Orchis géant	Orchis d'Italie	Ophrys fer à cheval

Il est 15H30 lorsque nous arrivons au camping de Delphes. Nous bénéficions d'un point de vue splendide sur le village de Crissa qui se trouve à nos pieds, et sur une véritable mer d'oliviers, qui s'étend jusqu'à Itea que nous apercevons sur la rive du golfe de Corinthe en face de nous. Il y a 400 000 oliviers, dont les fruits sont pressés dans des moulins actionnés par les eaux du Pleistos.

Ce n'est donc pas un hasard si les propriétaires du camping, qui sont francophones et fort sympathiques, ont nommé "Mer des Oliviers" la marque de l'huile qu'ils produisent. Leur marque a été reconnue aux "2025 NYIOOC World Olive Oil Competition", remportant une médaille d'argent. Cet événement prestigieux est l'un des concours d'huile d'olive les plus importants et les plus respectés au monde, mettant en avant la qualité et l'excellence des huiles d'olive du monde entier. Ils produisent leur huile d'olive vierge extra avec des olives provenant des oliveraies historiques d'Amfissa. Vieilles de plus de 3000 ans, ces oliveraies comptent parmi les plus anciennes oliveraies connues au monde.

Nous avons parcouru 254km dans la journée, soit 3325km depuis Itxassou.

Après le briefing, nous fêtons l'anniversaire de Marie Claire, c'est le 8^ème que nous fêtons depuis le début du voyage.

Pour 20H00, nous approchons du restaurant du camping où nous attend un véritable repas gastronomique.

Nous commençons par une dégustation d'huile d'olive sur du pain de mie, plus 3 sortes d'olives et 2 tapenades accompagnées d'un apéritif local.

Nous continuons avec des feuilles de vigne farcies accompagnées de tzatziki, puis une côte d'agneau avec des pommes de terre et du riz.

Pour dessert nous avons le choix entre un baklava (une pâtisserie alternant de fines feuilles de pâte phyllo et de mélanges de noix hachées, le tout imbibé de sirop de miel parfumé à la cannelle et au clou de girofle), ou un fromage blanc au miel ou à la bergamote.

Un groupe de musicien anime le repas, et un couple de danseurs les rejoignent à la fin du repas. Ils font participer les volontaires à leurs danses.

Pour son 1000ème voyage, Patrick veut encore marquer le coup, et offre à chaque équipage un panier garni de produits locaux avec en particulier un échantillonnage de la marque "Mer des oliviers de Delphes" produite par Vassili et Vassili.

Vendredi 11 Avril 2025

Nous  partons en autobus depuis le camping pour visiter le site archéologique de Delphes, où nous sommes accompagnés par une excellente guide francophone. Il faut dire, tout d'abord, que le splendide environnement montagneux amplifie la beauté de ce remarquable site archéologique qui s'étage entre 500 et 650m d'altitude. Mais ceci veut aussi dire que pour monter jusqu'au stade, il nous faudra faire chauffer les mollets...

De part et d'autre de la voie sacrée que nous empruntons pour la visite, une vingtaine de cités et colonies grecques ont érigé leur "maison du trésor". Ces édifices en forme de temple abritaient les ex-voto les plus précieux de chaque ville. Nous observons plus particulièrement les trésor des Athéniens, un petit temple dorique qui avait été construit après la bataille de Marathon. C'est le seul qui a pu être entièrement reconstitué.

Nous passons devant un imposant mur de soutènement; long de 83m, et constitué de pierres polygonales parfaitement ajustées, qui lui ont permis de résister aux nombreux séisme qu'il a subi. Construit au VI^ème siècle avant Jésus Christ, il matérialise la frontière entre l'espace sacré primitif et la terrasse du temple d'Apollon qui se trouve au-dessus. Notre guide nous fait observer de nombreuses gravures sur les pierres, qui furent très précieuses pour documenter les découvertes archéologiques de Delphes.

Nous parvenons au temple d'Apollon. Seules, six colonnes doriques sont encore dressées, mais une seule est complète. Il date du VII^ème siècle avant Jésus Christ, et s'étendait sur 60.30m de long et 23,80 de large. L'intérieur abritait l'oracle d'Apollon, mais aussi l'Omphalos, dont nous reparlerons en évoquant la visite du musée.

Nous voici maintenant devant le théâtre, contemporain du temple d'Apollon, mais qui fut remanié au II^ème siècle après Jésus Christ, pour accueillir jusqu'à 5000 spectateurs. Les épreuves musicales des jeux pythiques (cithare, flûte et chant) se déroulaient ici, et lors des fêtes religieuses, on y jouait le drame sacré opposant Apollon à Python.

Un sentier relativement raide nous permet de rejoindre la partie supérieure des gradins, d'où nous bénéficions d'un splendide point de vue sur le théâtre et le temple d'Apollon.

Il nous faut encore faire un effort pour rejoindre le stade, construit à partir du V^ème siècle avant Jésus Christ pour accueillir, tous les 4 ans, les épreuves athlétiques des jeux pythiques. La tribune Nord a été taillée dans la roche, et s'étire sur 178m. Il pouvait recevoir jusqu'à 6500 spectateurs.

Mais la visite se termine par le splendide musée archéologique de Delphes. Nous y admirerons en particulier, le Sphinx, des représentations d'Apollon et d'Artémis, ainsi que les fameuses danseuses de Delphes, qui inspirèrent Debussy pour composer l'un de ses Préludes.

Nous pouvons également observer l'Omphalos, ici sous la forme d'un œuf évoquant la fécondité, et recouvert d'une résille censée symboliser la voie lactée. Pierre sacrée, l'omphalos se trouvait à l'intérieur du temple de Delphes. Zeus avait envoyé deux aigles (ou deux cygnes), l'un vers l'occident, l'autre vers l'orient, et l'omphalos indique leur point de rencontre à Delphes, considéré comme le nombril du monde, le centre de la Terre...

Nous terminons par une salle uniquement dédiée à l'Aurige de Delphes, une splendide statue en bronze, qui représente grandeur nature un conducteur de char. C'est le vainqueur de la course des quadriges (chars montés sur deux roues et attelés à quatre chevaux disposés de front), aux jeux olympiques de 473 avant Jésus Christ. Ceinte du bandeau du vainqueur, sa tête est remarquablement conservée, en particulier sa chevelure. Une vitrine représente l'ensemble de l'oeuvre originale, telle qu'on peut l'imaginer...

Nous rentrons au camping pour manger dans le camping-car.

L'après midi, nous descendons à pied par un petit sentier jusqu'au village de Crissa, et rentrons en faisant une jolie boucle de 6km et 200m de dénivelé environ, sous un chaud soleil de printemps.

Bien entendu, nous relevons tout au long de notre boucle la présence de quelques nouvelles espèces de fleurs telles que l'Orcanette grecque, l'Asphodèle bâton de Jacob et l'Ornithogale de Narbonne.

Orcanette grecque	Asphodèle bâton de Jacob	Ornithogale de Narbonne