Luosto - Sodankylä - Tankavaara
Mardi 18 juin 2024
Nous nous levons sous un grand soleil, qui, de fait, n'a cessé de briller toute la "nuit"...
Dès 8H15, nous prenons la route de Sodankyla, avant de tourner à droite au niveau de Torvinen en direction de Luosto.
Arrivant à Luosto, quelle n'est pas notre surprise en découvrant que le parking où nous avions prévu de nous arrêter est totalement investi par un troupeau de rennes...
Nous parvenons cependant à stationner, et après avoir pris de nombreuses photos de ces envahisseurs, nous partons pour une randonnée en boucle de 5,300km avec 252m de dénivelé. Nous rejoignons ainsi Ukko Luosto, le belvédère de la région, qui est une station de ski en hiver, et au sommet duquel est implantée une station météorologique dont la structure nous fait beaucoup penser au relais de l'aviation civile qui se trouve chez nous, au sommet de l'Artzamendi.
Nous nous sommes équipés pour nous protéger des hordes de moustiques qui nous assaillent au départ de notre balade. Mais, la bonne surprise, c'est qu'en prenant de l'altitude, ils sont beaucoup moins nombreux.
Une nouvelle surprise nous attend à la descente: il nous faudra descendre 575 marches d'escaliers ! En fait, même si ce nombre de marche semble annoncer un calvaire, il s'agit d'un ouvrage parfaitement bien aménagé, qui nous permettra d'effectuer un retour confortable, sans avoir à parcourir une zone d'éboulis qui semble relativement instable. Dans tous les cas, ce parcours spectaculaire valait vraiment la peine d'être connu.
On peut préciser que Patrick Thellier, notre accompagnateur nous avait proposé d'aller visiter la mine d'améthyste de Luosto, mais nous avait prévenu que la visite se ferait en anglais. De plus, les commentaires mitigés sur le net nous avait poussés à programmer à la place cette randonnée. En fait, nos compagnons qui ont fait la visite de la mine en sont revenus enchantés car voyant qu'il y avait de nombreux visiteurs français, un employé francophone leur a permis de faire une visite passionnante. Selon les recommandations faites à cette occasion, Patrick ne manquera pas, au cours de ses prochains voyages d'avertir les gérants du site, pour que ses clients puissent profiter de cet avantage.
Nous mangeons dans le camping-car avant de reprendre la route, pour rejoindre Sodankylä à 15H30.
Nous commençons par visiter le modeste musée du patrimoine de Sodankylä, qui se révèle être très intéressant. Nous avons même la chance de faire la visite en nous aidant d'une brochure en Français vendue 2€, alors que l'entrée est gratuite... Il retrace la vie locale au début du XXème siècle. À l'intérieur des bâtiments, rien ne semble avoir changé depuis cette époque. Nous avons l'impression d'arriver à l'improviste, et non pas de découvrir un amoncellement d'objets. Parmi les structures, on trouve la Maison Kuukkeli, construite en 1906 et transférée au musée en 1962 depuis Riesto (maintenant submergé par une retenue d'eau). Autour de cette maison principale, se déploie une cour typique de l'époque avec des entrepôts, un sauna, des abris, des granges, des greniers, un atelier artisanal, une maison laponne et une cabane pour le séchage du grain, pour un total de 13 bâtiments. Certains ont été construits sur place selon des méthodes traditionnelles, tandis que d'autres ont été transférés de différentes parties de Sodankylä.
Nous nous garons en suite sur un parking à côté de la vieille église de Sodankylä, et observons une statue en bronze représentant un Sami capturant un renne.
Nous visitons l'église qui date de 1689, et qui a miraculeusement échappé à l'incendie qui a ravagé le village au cours de la seconde guerre mondiale. On considère que c'est la mieux conservée de Finlande. La toiture est faite de bardeaux de bois, et trois mâts en bois décorés supportant un fanion sont implantés au-dessus du faîtage.
L'intérieur est en bois clair mais la décoration est très sobre. Nous avons l'impression de nous trouver dans la coque renversée d'un navire.
On peut observer un tableau vieux de 300 ans qui représente la Cène, dans un style relativement naïf.
Nous rejoignons le camping de Sodankylä, mais hélas la soirée se termine sous la pluie.
Mercredi 19 juin 2024
Il a plu toute la nuit, et ça continue ce matin. Nous allons faire quelques courses au supermarché avant de repartir vers le Nord à 10H20.
Nous avons parcouru une centaine de kilomètres pour arriver au village de l'or de Tankavaara à 12H45. Nous nous trouvons plongés dans un décors de film américain, et nous ne serions pas surpris de voir surgir un cow-boy au coin de la rue.
Nous mangeons dans le camping-car en attendant 14H00, car nous avons rendez-vous pour visiter le musée de l'or.
Tankavaara est un village fondé par des chercheurs d’or. L’histoire dorée de Tankavaara a commencé dans les années 1930, lorsqu’un vieux Sami, Aleksanteri « Sauva-Aslak » Peltovuoma, a trouvé de l’or le long du ruisseau Hopiaoja.
Après la ruée vers l’or initiale, Tankavaara a de nouveau attiré des chercheurs d’or à la fin des années 1960, cette fois des professionnels. Ils eurent la bonne idée de commencer à chercher de l’or dans les poches des touristes plutôt que dans la terre... C’est ainsi que le site d’orpaillage touristique a été fondé à Tankavaara en 1970.
Ce Musée est né du désir de préserver la tradition de la prospection de l’or pour les générations futures, et il a été construit par des bénévoles. C'est ici qu'ont été créés les championnats de Finlande et les championnats du monde d’orpaillage.
Nous faisons une très intéressante visite avec une personne passionnée et très pédagogue. Il nous partage ses connaissances sur l'orpaillage en Laponie mais également dans le monde, et nous apprenons même, entre autres choses, qu'il y a de l'or dans l'Adour, tout près de chez nous... Nous découvrons ainsi les dures conditions de vie des chercheurs d’or de l’époque, les techniques utilisées localement, mais aussi dans le monde.
Nous terminons la visite en réalisant une batée qui permet à chacun de récupérer un peu de poussière d'or. La quantité récoltée, et que nous avons pu conserver dans des petits flacons n'a que peu d'importance, mais l'expérience de cette collecte nous a permis de mieux appréhender cette méthode d'extraction. L'organisation a été parfaite, car, compte-tenu de la météo, nous avons réalisé cette opération à l'intérieur du musée (à l'abri de la pluie... et des moustiques).
Voilà le type même de visite que nous n'aurions jamais faite par nous même. Le fait de partir en voyage accompagné avec une agence qui connaît bien le terrain d'une part, et les bons interlocuteurs d'autre part, est vraiment un atout pour découvrir des facettes insoupçonnées des pays que nous traversons.
En fin d'après-midi, nous observons les aller-venus incessants d'un couple de bergeronnettes grises qui viennent nourrir leur progéniture dans un nid implanté à côté de notre camping-car.
Le soir Thellier-Voyages nous a réservé le souper au restaurant, et on peut dire que le repas fut largement au niveau de la visite que nous avions réalisée l'après-midi. En entrée, la soupe aux champignons était délicieuse, suivie d'une tranche de rôti de porc particulièrement fondante, accompagnée d'une bonne sauce et d'excellentes pommes de terre. La crème servie au dessert était également très bonne. Nous avons particulièrement apprécié ce repas au terme d'une journée pluvieuse, mais riche en découvertes.