Alta - Sandnesfjord
Lundi 24 juin 2024
Il pleut et nous sommes dans le brouillard lorsque nous prenons la route à 8H45.
Nous commençons par aller vidanger les eaux noire sur le parking où nous étions stationnés hier pour partir en vélo, car ça bouchonne un peu à cette heure-ci sur l'aire de vidange du camping. Nous en profitons pour nettoyer la cassette des WC dans la machine automatique...
Nous revenons environ 6km en arrière pour prendre la route de Alta, et nous nous arrêtons pour boire un café sur un autre parking, lui aussi équipé de toilettes, en bordure de la rivière Repparfjor. Il s'agit en fait d'un fleuve de 62km de long qui traverse le comté de Finnmark, et se jette dans le fjord que nous avons longé hier pour aller à Klubbukt en vélo. Son cours est tumultueux, ponctué de chutes, et nous constatons qu'il y a de nombreux pêcheurs. Elle est considérée comme la meilleure rivière à saumons de Norvège, et les prises peuvent largement dépasser les 10kg.
Nous ne sommes pas pêcheurs, mais observateurs... Nous observons donc une grive litorne qui picore dans l'herbe, et nous sommes d'autant plus contents que nous ne l'avions jamais observée.
Nous rejoignons Alta où nous commençons par aller faire le plein de gasoil et de GPL (69° 57' 59" Nord - 23° 21' 24" Est).
Nous allons voir la splendide cathédrale de Alta, dite "cathédrale des aurores boréales", qui a été consacrée en 2013. L'extérieur est revêtu de 40 000 plaques de titane, et se présente comme une spirale pointée vers le ciel.
Nous commençons par descendre au sous-sol pour visionner un film superbement réalisé sur les aurores boréales. On peut souligner qu'il est d'une bien meilleure qualité que celui que nous avons vu au Cap Nord. Il faut également préciser que les aurores boréales ne sont visibles que durant la nuit polaire, et qu'il nous a donc été impossible de les observer directement.
Nous visitons ensuite l'intérieur de la cathédrale, où une échelle de Jacob dorée est placée au-dessus de l'entrée, à l'intérieur de la spirale qui forme le clocher.
Dès que nous entrons dans la nef, l'imposante statue en bronze du Christ semble nous accueillir pour nous accompagner vers le ciel.
L'orgue comprenant 29 registres et 1800 tuyaux se fond dans le décor superbement réalisé par des panneaux verticaux fixés aux murs, offrant une belle et chaleureuse lumière.
Les fonts baptismaux sont splendides. Ils sont constitués d'un cube de couleur bleue, avec un bassin en verre transparent incrusté d'un poisson en or et d'une étoile de Bethléem.
Il n'est que 13H00 lorsque nous arrivons les premiers au camping de Alta. Les suivants se garent consciencieusement à côté les uns des autres pour ne pas prendre trop de place car le secteur qui est réservé pour notre groupe n'est pas très grand... Cette façon de stationner ne convient pas du tout au patron du camping qui nous demande de laisser 4 mètres entre nos véhicules. Comme il ne donne pas la raison de cette exigence, les chauffeurs n'obtempèrent pas aussitôt à ses recommandations. En fait, c'était pour faire respecter les normes de sécurité norvégiennes qu'il avait cette exigence. Ce mal entendu fut réglé à l'arrivée de Myriam et Patrick, dans la mesure où ils nous ont expliqué le problème. Mais le patron irascible ne semble pas vouloir revoir les prochains voyageurs de chez Thellier. Nous sommes désolés pour Patrick, car personne ne souhaitait créer ce genre de problème parti d'un malentendu.
Comme nous sommes très en avance, nous profitons d'une éclaircie pour faire un tour à pied en longeant la rivière Altaelva. Ce que nous n'avions pas anticipé, c'est que la zone est infestée de moustiques, et nous avons laissé nos chapeaux avec filet de protection au camping-car. Il y a beaucoup de Pyrole à feuilles rondes mais nous trouvons aussi de la Parisette à quatre feuilles.
En soirée, nous allons manger une excellente soupe de renne chez les Sami. Il s'agit d'une famille d'éleveurs qui tient un restaurant à proximité du camping, et qui dispose d'une exposition très intéressante sur leur façon de vivre. Myriam nous traduit les nombreuses et très intéressantes explications du monsieur sur le mode de vie des Sami.
Nous allons voir la partie du troupeau qui reste dans l'enclos à côté de leur habitation, et nous pouvons leur donner directement à la main, des poignées de lichen dont ils raffolent.
En fin de soirée, alors que nous sommes sous une grande tente autour d'un feu de bois, le monsieur nous chante un "joik", suivi par son petit fils. Le joik est le chant traditionnel du peuple autochtone sami. Issu des traditions chamaniques, le joik est d’avant tout un chant à vocation spirituelle avant de devenir un mode d’expression du peuple sami depuis la fin du XXème siècle. Ce chant, qui peut prendre des formes extrêmement variées, laisse une large place à l’improvisation. Il a pour fonction de décrire l’essence d’une personne, d’un lieu ou d’un animal. Ainsi, chaque homme ou femme sami possède sa mélodie qui est en quelque sorte son « portrait musical ».
Nous lui répondons en chantant un chant basque : "Astiria garazin" qui évoque l'histoire d'un berger exilé en Argentine, mais qui n'en reviendra pas.
Voici une nouvelle fois, une rencontre extrêmement enrichissante, authentique et riche en émotions, que nous n'aurions pas pu connaître sans l'organisation de Thellier Voyages... Nous sommes passés à Alta en 2017 sans soupçonner un seul instant la possibilité de ce genre de rencontre !
Mardi 25 juin 2024
Nous commençons la journée par la visite des gravures rupestres de Alta. Le guide francophone est un passionné et passionnant. Il nous permet donc de faire une visite particulièrement intéressante de ce site.
Il est étonnant d'apprendre que la découverte du site d’Alta ne date que de l’après-guerre, lorsqu’un paysan labourant son champ à Langenes, à l'embouchure de l’Altafjord, met au jour en 1950 un petit bloc de pierre gravé. Les découvertes se sont multipliées au cours des années 1970, et au cours les décennies suivantes, des milliers de gravures et de peintures ont été découvertes.
Les pétroglyphes d’Alta ont été réalisés au cours d’une période comprise entre le Vème millénaire avant Jésus Christ et 500 avant Jésus Christ. Ils sont l’œuvre d’un peuple vivant de chasse et de pêche, et mettent en évidence certaines de leurs croyances et de leurs rites. Ces gravures servaient probablement à symboliser des mythes ou des légendes concernant le monde des esprits.
La faune représentée est d’une grande richesse : rennes, élans, ours, chiens ou loups, renards, lièvres, canards, cygnes, cormorans, saumons, baleines… Les gravures sont par conséquent une aide précieuse pour la compréhension de l’environnement de l’époque et des ressources dont disposait cette culture.
D’autres gravures montrent des hommes, des bateaux, des scènes de chasse ou de pêche ainsi que des personnes se livrant à des danses et des cérémonies rituelles.
Nous prenons la route en direction de Narvik, mais nous faisons un petit crochet sur la droite pour aller voir le glacier Oksfjordjokelen. Au bout de la route, le parking est minuscule, mais nous arrivons tout de même à stationner tous les camping-cars de ce qui ont fait le choix de venir ici.
Comme il est midi, nous commençons par manger avant de partir à pied sur un sentier inconfortable en forêt qui longe le fjord. La pluie se met de la partie, alors nous préférons faire demi-tour pour observer le glacier depuis le parking. Nous repérons au passage de nombreux pieds de Violette des chiens.
Nous reprenons la route à 15H20, et arrivons au camping vers 17H00, où nous sommes très gentiment accueillis par la gérante. Elle nous suggère d'allumer le feu sous la grande tente qu'elle met à notre disposition pour que nous puissions passer une soirée agréable. Ça change de l'accueil du camping précédent, et nous l'invitons même à prendre l'apéro avec nous à la fin du briefing.