Nécropoles de la Rioja et de Castilla y León

Jeudi 13 février 2020

Nous partons de Bayonne à 13H30, et nous prenons l'autoroute pour franchir la frontière à Biriatou. Nous passons par Tolosa, Altsasu et Vitoria pour rejoindre San Vicente de la Sonsierra où nous nous installons sur le parking réservé pour les camping-cars en-dessous du village, juste à côté d'un superbe pont médiéval qui enjambe l'Èbre (42°33'39,9'' Nord - 2°45'35,3'' Ouest). Il y a un point d'eau et de vidange, une aire de jeux, des tables de pique-bique, des braseros pour pouvoir faire des grillades, et le stationnement est gratuit, mais limité à 48H00.

San Vicente de la SonsierraSan Vicente de la SonsierraSan Vicente de la Sonsierra

Nous montons à pied par un petit chemin jusqu'au village. Nous passons sur la place centrale où est implantée une belle fontaine, juste devant la mairie.

Pont médiéval sur l'EbreLa place centrale de San Vicente de la Sonsierra où est implantée une belle fontaine, juste devant la mairie.

Remontant en direction de l'église et du château, nous observons trois fresques murales qui illustrent des lieux et des traditions locales. La première évoque le "Chozo de Larra", une des nombreuses petites constructions en forme d'obus, destinées à servir d'abri dans les vignes. A la place de "chozo", on peut utiliser aussi une expression un peu plus évocatrice : "guardaviñas". La seconde fresque représente l'ermitage et la nécropole de "Santa Maria de la Piscina", qui se trouve au Nord-est du village et que nous irons visiter demain. Enfin, la troisième évoque les "Disciplinantes", une confrérie religieuse dont les membres s'auto-flagellent le dos lors des processions de la Semaine Sainte.

Fresque "Chozo de Larra"Fresque "Santa Maria de la Piscina"Fresque "Los Disciplinantes"

Nous montons jusqu'à l'église de Santa María la Mayor qui fut construite au début du XVIème siècle dans l'enceinte fortifiée du château. À l'intérieur, l'immense retable qui date des années 1550-1560, présente des dimensions impressionnantes. Nous apprécions également un superbe orgue à la décoration polychrome.

Rétables église de Santa María la MayorUn superbe orgue à la décoration polychrome.

Les fonts baptismaux de style gothique populaire très primitif, datent du XIIIème siècle, et proviennent probablement d'un temple antérieur situé au même emplacement. Ils se composent d'un pied cylindrique nervuré et d'une coupe conique tronquée divisée en deux zones ; celle du bas est ornée de dix arcs trilobés avec des personnages en dessous (moines, clergé et guerriers) et des oiseaux dans les arcatures ; la zone supérieure est une frise répartie sur toute la circonférence de la cuve avec des carrés, à l'intérieur desquels on trouve alternativement, des fleurs de lys et des étoiles à six branches inscrites dans des cercles.

Les fonts baptismaux de l'église de Santa María la Mayor de San Vicente de la Sonsierra

Nous observons également un gisant particulièrement expressif avec une Vierge des douleurs placée au-dessus.

Mater dolorosaGisant du Christ

 Nous découvrons aussi des genres de podiums équipés de brancards qui sont transportés en procession à dos d'hommes durant la semaine sainte. Ils représentent la cène, la flagellation du Christ et le reniement de Judas.

La cèneLa flagellation du ChristLe reniement de Judas

Nous montons ensuite au Mirador de la Torre Mayor qui se trouve à une altitude de 555 mètres, et qui domine la vallée de l'Èbre. Cette tour a été construite par Ferrant Moro, en représentation de Sancho VI de Navarre au XIIème siècle, pour servir de tour de guet et d'abri pour une petite garnison. Elle a été réutilisée au XIXème siècle ; d'abord, comme lieu de sépulture, lorsque le cimetière local a été installé dans l'enceinte supérieure (1814-1890) ; puis comme siège de garnison pendant les guerres carlistes. Une échelle hélicoïdale en métal nous permet d'accéder jusqu'au sommet de la tour pour profiter d'une magnifique vue panoramique. Nous voyons Labastida à l'Ouest, avec le massif du Toloño sur la droite, tandis qu'au Nord-est, les parois de calcaire blanc du Palomares dominent un paysage planté de vignes. Le joli château de Davalillo se détache au sommet d'une butte, direction Sud-est.

LabastidaMassif du Toloño

PalomaresPalomaresCastillo de Davalillo

Nous serons seuls pour passer la soirée sur l'aire de stationnement des camping-cars, et malgré la proximité de la route, la nuit fut particulièrement calme.

Aire camping-cars de san Vicente de la Sonsierra

Vendredi 14 février 2020

Il est 10H00 lorsque nous enfourchons nos vélos pour longer la rive gauche de l'Èbre sur une toute petite route. Nous commençons par aller voir le "Chozo El Bosque" (42°33'32.6" Nord - 2°46'40.3" Ouest) qui se niche au milieu des Cerisiers des oiseaux qui sont déjà en fleurs.

Chozo El Bosque

Nous passons au pied de l'ermitage Nuestra Señora de la Peña, et faisons une nouvelle halte pour aller voir le "Chozo del Muerto", devant lequel a été implantée une croix (42°33'32.6" Nord - 2°46'40.3" Ouest).

Chozo del MuertoChozo del Muerto

Il nous faut traverser la route LR-124 en laissant Laguardia sur notre gauche, pour rejoindre la nécropole du Bardallo (42°35'20.4"Nord - 2°46'16.6" Ouest). Ce site très émouvant est constitué de 116 tombes anthropomorphes creusées dans le rocher, comprenant aussi bien des sépultures d'adultes, que de jeunes ou d'enfants, si ce n'est de nourrissons...

Nécropole du BardalloNécropole du BardalloNécropole du Bardallo

Nous revenons jusqu'à la route LR-124 que nous empruntons jusqu'à un rond-point où nous tournons à gauche pour rejoindre la nécropole du Couvent San Martin de Pangua (42°35'11.4"Nord - 2°45'16.0" Ouest). Le site comprend 45 tombes de typologies et de tailles différentes toutes orientées à l'Est, de telle sorte que les défunts regardent vers le lever du soleil, reflet d'un symbolisme étroitement lié à l'idée chrétienne de la résurrection. La plupart de ces sépultures sont des fosses anthropomorphes, toujours taillées dans le rocher. Nous remarquons qu'une des tombes est encore couverte d'une grosse dalle de fermeture de section plus ou moins triangulaire.

Nécropole du Couvent San Martin de PanguaUne des tombes est encore couverte d'une grosse dalle de fermeture de section plus ou moins triangulaire.

À l'extrémité nord du site, un rocher a été creusé pour constituer un bassin pourvu d'un orifice d'évacuation. S'agissait-il d'une vasque destinée à accomplir des rites, ou comme nous l'apprendrons plus tard à la nécropole Santa Maria de la Piscina, est-ce un bassin servant à presser le raisin en le foulant avec les pieds ? La réponse reste en suspend...

Un bassin pourvu d'un orifice d'évacuation

Nous revenons jusqu'au rond-point et continuons en face pour revenir à San Vicente de la Sonsierra où nous allons manger au chaud dans notre camion, au terme d'un parcours vélo de 18km.

Paysage de vignes dans la Rioja

Nous reprenons nos vélos à 14H00 pour continuer à visiter les environs de ce magnifique village niché au cœur des vignes de la Rioja-Alavesa. Nous revenons au rond-point où nous tournons à droite pour emprunter la LR-124 sur un petit kilomètre, avant de tourner à gauche pour rejoindre la nécropole de San Andres (42°34'28"Nord - 2°44'38" Ouest). Ce site implanté sur un promontoire rocheux au-dessus de la piste nous paraît exceptionnel. Il comprend environ 70 tombes, et une piscine rituelle taillée dans le rocher. Les vestiges d'un ermitage et deux caves troglodytiques sont beaucoup moins bien conservés.

Nécropole de San AndresNécropole de San Andres

Nécropole de San AndresNécropole de San AndresNécropole de San Andres

Aux alentours du site, nous prenons le temps d'observer la flore et nous trouvons : des Soucis des champs, des Pâquerettes vivaces, du Crépis fétide et de la Gagée des champs. Nous relevons aussi l'omniprésence de l'Arabette des sables dans les parcelles de vigne.

Crépis fétideArabette des sablesGagée des champs

Il nous faut reprendre la LR-124 sur un peu plus de 500m avant de tourner encore à gauche en direction du village de Peciña, afin d'aller voir le site de Santa María de la Piscina (42°34'41"Nord - 2°43'33" Ouest). L'ermitage de Santa María de la Piscina est considéré comme l'édifice roman le plus complet et le plus beau de la Rioja. Les fenêtres sont décorées de damiers, de boules, de fleurs inscrites en cercles et de chapiteaux végétaux. Seuls, deux modillons sculptés subsistent, mais ils sont très dégradés.

Santa María de la Piscina

Juste à côté de l'église se trouve encore une nécropole datée du Xème au XIVème siècle. Au cours des trois campagnes de fouilles, 53 tombes ont été découvertes, 39 creusées dans la roche calcaire de la colline et 4 à côté du mur Est de l'église. Nous pouvons observer au milieu des sépultures, un bassin circulaire taillée dans la roche, qui pourrait être une piscine de baptême, et qui semble constituer le seul reste d'un prétendu temple antérieur à la nécropole et au temple actuel. Un panneau d'information évoque l'utilisation de cette excavation circulaire pour le pressage du raisin avec les pieds...

Nécropole de Santa María de la PiscinaCuve circulaire de la nécropole de Santa María de la Piscina

Il nous faut continuer encore 300m (depuis le parking) en direction du village de Peciña pour aller voir sur la gauche, le dolmen de la Cascaja. Il a été découvert par Domingo Fernández de Medrano le 5 août 1954. Au cours des fouilles, des restes d'ossements humains et d'animaux ont été trouvés, ainsi que des silex, des fragments de céramique et une pointe de flèche en bronze.

Dolmen de la Cascaja

Nous revenons en direction de San Vicente de la Sonsierra en faisant quelques petits détours pour aller voir quelques "guardaviñas" : Chozo de la Rad (42°33'57.2"Nord - 2°44'00.1" Ouest), Chozo El Sacramento (42°33'47.1"Nord - 2°44'39.4" Ouest)  et Chozo El Bombón (42°33'30.4"Nord - 2°44'37.7" Ouest).

Chozo de la RadChozo El SacramentoChozo El Bombón

Il est 17H00 lorsque nous sommes de retour au camping-car pour passer une seconde nuit sur le site. Nous avons parcouru 21km en vélo cet après-midi, soit un total de 39km dans la journée.

Samedi 15 février 2020

Nous prenons la route après avoir vidangé les eaux usées, et nous faisons une halte à Haro pour acheter du pain. Nous rejoignons Pancorbo en empruntant la N-232, puis nous prenons la AP-1 jusqu'à Burgos où nous prenons la  N-234 en direction de Soria. Nous passons à Salas de los Infantes pour rejoindre Quintanar de la Sierra par la CL-117. Nous laissons Quintanar de la Sierra sur notre gauche pour rejoindre 3km plus loin, l'Ermitage de Revenga qui se trouve sur la gauche de notre route. Nous allons nous installer sur le parking qui se trouve à côté d'une aire de jeux pour enfants, en face d'un bâtiment d'architecture moderne : la Casa de la Madera : 41°57'29'' Nord - 3°00'47,9" Ouest. Il y a un bar-restaurant à proximité, mais il est fermé en cette saison.

Bivouac RevengaBivouac RevengaCasa de la Madera

Après manger, nous partons à pied sur la route, direction Nord-est, pour aller voir la magnifique nécropole de Revenga qui se trouve à seulement 250m de notre bivouac (41°59'28.5"Nord - 2°59'46.1" Ouest). Située sur un petit promontoire rocheux, cette nécropole a une superficie de 2 000 mètres carrés, et comprend 133 sépultures de différentes tailles. Les sépultures des enfants et des femmes ont la forme d'une baignoire, tandis que celles des hommes sont anthropomorphes. Une fois encore, nous remarquons un orifice circulaire qui a été taillé au cœur de la nécropole, peut-être s'agit-il d'un petit bassin rituel...

Nécropole de RevengaNécropole de RevengaNécropole de Revenga

Nous reprenons nos vélos à assistance électrique (qui ont été rechargés durant le trajet grâce au convertisseur et à la batterie au lithium), et nous partons par la route qui passe devant la nécropole de Revenga, pour rejoindre celle de Cuyacabras. Rapidement la route devient piste, avant de retrouver le goudron un peu pus loin. Au bout de 4km environ, après avoir laissé sur notre droite deux étranges rochers en forme de champignons jumeaux, nous prenons une piste sur la droite.

Deux étranges rochers en forme de champignons jumeaux 

1,800km plus loin, un panneau "Necropolis" nous indique de prendre la piste sur la droite. Nous laissons nos vélos 500m plus loin sur le bord de la piste, et nous empruntons un chemin sur la droite pour aller découvrir 200m plus loin, la plus belle nécropole de notre périple, celle de Cuyacabras (42°59'28.5"Nord - 2°59'46.1" Ouest). Ce n'est pas pour rien qu'elle est considérée comme l'une des nécropoles les plus intéressantes de toute la péninsule ibérique...

Datée du Xème siècle, cette vaste nécropole comprend 183 tombes creusées dans la roche. Certaines sont anthropomorphes, d'autres sont rectangulaires, et quelques-unes (une douzaine) sont en forme de niches latérales dans la paroi Est du site. Une fois encore, nous sommes impressionnés par le nombre de tombes d'enfants et de nouveaux-nés. La mortalité infantile était de toute évidence très importante à cette époque, et nous imaginons à quel point les conditions de vie devaient être rudes pour toutes ces personnes qui vécurent puis furent enterrées ici entre le IX et le XIIème siècle.

Nécropole de CuyacabrasNiches de la nécropole de Cuyacabras

Nécropole de CuyacabrasNécropole de Cuyacabras

Nécropole de CuyacabrasNécropole de CuyacabrasNécropole de Cuyacabras

La nécropole était dominée par une église semi-rupestre, dont on devine l'emplacement et quelques marches de l'escalier d'accès.

Il n'est que 15h15 lorsque nous sommes de retour au camping-car, mais nous restons sur place pour passer la soirée.

Dimanche 16 février 2020

Nous décollons à 9H00 en revenant à Quintanar de la Sierra pour prendre la route de Neila (BU-822). En arrivant au col, avant de redescendre sur Neila, nous tournons à gauche en direction des Lagunes de Neila. Nous parcourons alors 2,800km sur une petite route de montagne, au cœur d'une magnifique pinède,  pour rejoindre le parking des Lagunes de Neila 42°02'44.7'' Nord - 3°02'06,3" Ouest, car nous comptons bien revenir pour faire une randonnée dans ce secteur.

Nous redescendons au col, et rejoignons le village de Neila avant de passer Villavelayo, en suivant la gorge formée par le río Neila. Nous longeons ensuite l'embalse de Mansilla pendant près de 9km pour continuer dans la profonde vallée du Río Najerilla. Mais quelle n'est pas notre surprise, lorsque nous découvrons une curée de vautours. Ils se disputent le cadavre d'un cheval sous le regard interloqué de ses anciens congénères... La scène se déroule dans un champ au bord de la route, et nous avons tout le temps de nous arrêter pour les observer.

Vautours fauvesVautours fauvesVautours fauves

Vautours fauvesVautours fauves

Nous apprécions beaucoup l'environnement montagneux du village d'Anguiano, avant de rejoindre l'autovia del Camino de Santiago (A-12). Nous passons à Logroño, puis nous laissons sur notre gauche, Villamayor de Monjardín et le château éponyme où nous étions montés en octobre 2015.  Lorsque nous passons au niveau d'Estella, nous voyons sur notre droite, le versant Nord très escarpé d'Urramendi (Montejurra) où nous étions également allés en septembre 2001. Après avoir passé Puente la Reina, nous prenons la sortie 18 (Puente la Reina Nord). Au rond-point, nous prenons la direction de Santa Maria de Eunate (NA-601), et nous allons nous installer à 12H30 pour manger sur le parking de la chapelle Santa Maria de Eunate.

Cette église romane est datée de 1170, et se trouve perdue dans la nature en bordure du chemin de Saint Jacques de Compostelle : (42°40'20,6'' Nord - 1°45'41,4'' Ouest). Sa forme octogonale entourée d'un cloître pourrait faire penser à une origine templière, mais elle provient plutôt des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem ou Hospitaliers, qui assuraient le gîte des pèlerins de Saint Jacques. Pendant le repas, nous voyons passer de grands vols de grues qui repartent déjà vers le Nord.

Santa Maria de EunateVol de grues

Nous contournons Pampelune par le sud et l'Est pour rentrer par la col de Velate afin de rejoindre l'autoroute à Béhobie.

Nous sommes de retour à Bardos à 15H45, mais il nous est impossible de faire la vidange des eaux usées et des eaux grises sur l'aire dédiée aux camping-cars, car il y a un match de rugby, et le parking est investi par les voitures qui ne respectent pas l'emplacement du point de vidange...

 

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