Prats de Mollo - Saint Génis des Fontaines - Banyuls.
Jeudi 27 octobre
Nous commençons la journée en visitant Prats de Mollo, encore une ville fortifiée par Vauban, nichée sur la rive gauche du Tech, dans un écrin de verdure, à 737 m d'altitude sur le versant sud du Massif du Canigou.
Les remparts du XVIIème siècle sont quasiment intacts et nous parcourons avec curiosité le chemin de ronde. Nous pouvons encore voir les quatre portes fortifiées assorties d'échauguettes et de grilles, qui contrôlent le dispositif défensif de la ville. A l'Est, la porte de France qui s'ouvre sur le "Firal" où se tiennent les foires depuis 1308; au Sud, la porte d'Espagne qui débouche sur la rive gauche du Tech; à l'Ouest, la porte du Verger; et au Nord, derrière l'église, la porte de la Fabrique, en face de laquelle s'amorce la chemin couvert qui donne accès à Fort Lagarde.
Nous remarquons le pont fortifié qui enjambe la Guilleme, petite rivière qui sépare la ville basse, siège des commerces et des activités, de la ville haute, véritable dédale à l'allure moyenâgeuse.
C'est avec un réel plaisir que nous parcourons les ruelles pavées en forte pente, les escaliers et les petites places de cette cité bien vivante, qui a su préserver toute son authenticité. Au grès de notre visite nous remarquons un beau cadran solaire déclinant, et au sommet d'un escalier à proximité de l'église, une très belle croix aux outrages.
Nous allons voir l'église Saintes Juste et Ruffine, construite sur les bases d'un église primitive de 982 qui précéda une église de 1245, et qui fut reconstruite de 1649 à 1681. De l'ère médiévale (1245), elle conserve une magnifique porte à ferrures, ainsi qu'un grand clocher-tour quadrangulaire qui domine la cité.
Nous sommes très étonnés par un étrange ossement scellé dans le mur extérieur, à droite de la porte d'entrée. Un employé municipal nous indique qu'il s'agit d'une côte de baleine qui a été trouvée dans les fondations de l'édifice...
Dans la ville basse, nous visitons avec curiosité la chapelle Saintes Juste et Ruffine. Elle a été construite par un particulier au XVIIème. Nous y observons les peintures et les vitraux contemporains de M. Jean Lareuse.
A l'entrée de la cité, à l'extérieur de la porte de France, est édifié un joli monument évoquant la sardane.
Dominant la cité fortifiée, le Fort Lagarde, d'une capacité d'une centaine de soldats, fut construit en partie par Vauban à la fin du XVIIème, autour d'une ancienne tour à signaux médiévale, dite de "La Guardia". Il est relié à la ville par une étonnante voie de repli militaire composée d'un chemin couvert et d'un souterrain, séparés par une redoute. Nous ne pourrons pas le visiter car il est exceptionnellement fermé pour la journée...
Il est 9H45 lorsque nous redescendons sur Amélie- les-Bains où nous trouvons de très nombreux camping-cars stationnés à l'entrée de la ville sur la gauche. Nous nous arrêtons pour faire le plein au robinet d'eau des toilettes, indiqué par les camping-caristes stationnés là. La police municipale arrive, et me fait savoir qu'il est interdit de prendre de l'eau. Je propose d'arrêter immédiatement mais ils me laissent finalement terminer... Vérification faite, aucun panneau ne signifie cette interdiction! On nous indique qu'il faut aller vidanger à la sortie de la ville sur une aire à l'extérieur du camping, ce que nous faisons. La position du point de vidange oblige à de nombreuses et délicates manœuvres, et obligent à bloquer totalement l'accès de l'aire pour vidanger... Camping-caristes, à Amélie-les-Bains, passez votre chemin...
Nous prenons la direction d'Argelès-sur-mer pour rejoindre Saint Génis-des-Fontaines. Nous allons voir le linteau du portail de l'abbaye, qui fut exécuté, selon le texte qui y est gravé, en 1020. C'est la sculpture romane datée la plus ancienne de France.
Voici la traduction du texte figurant sur ce linteau :"la 24ème année du roi Robert, Guillaume Abbé par la grâce de Dieu, ordonne de faire ce monument en l'honneur de Saint Génis du monastère des fontaines."
A droite du portail, un cartouche représente un Christ de facture naïve, et les modillons au dessus de la porte représentent d'étranges personnages grimaçants...
Cinq kilomètres plus loin, à Saint André-des-Fontaines, nous allons voir le linteau de l'église, contemporain du précédent, et qui en reprend les thèmes iconographiques, mais d'une facture plus évoluée. Le linteau est surmonté d'un chrisme dans le tympan, et au-dessus, on peut voir une belle fenêtre dont les montants et l'appui sont très ouvragés. D'étranges représentations animales complètent la décoration de cette façade...
Il est 12H45, lorsque nous prenons à droite à l'entrée de Collioure, en direction de la tour de la Madeloc. Un peu plus loin, nous stationnons pour manger, sur le superbe parking au dessus du cimetière, d'où nous surplombons Banyuls, face au Fort Saint Elme, avec vue sur la côte en direction d'Argelès-sur-mer (66km).
Tout au long de la route côtière, nous remarquons avec étonnement la présence de nombreux pieds de figues de Barbarie
Nous passons à Banyuls où nous avons l'intention d'acheter du "Banyuls" à la Cave Tambour que nous avions visitée lors de notre dernier passage. Hélas la cave est fermée. Nous observons au passage l'église Saint Jean l'Évangéliste, dite de la Rectorie, et plus particulièrement son portail roman composé de trois très belles archivoltes. Il conserve quelques décorations sculptées sur l'arche extérieur, représentant des animaux, des personnages et des objets divers. Le clocher-mur a trois niches et deux cloches, plus une troisième cloche au sommet. Cette église apparaît pour la première fois dans les documents en 1197. La Rectorie est un hameau qui s'est constitué au XVIIIème siècle à proximité de Banyuls. Il possédait une douzaine de maisons construites autour de l'église du même nom, construite en schiste à l'appareillage grossier.
Nous poursuivons jusqu'au Cap Cerbères, constatant au passage que Cerbère est un site totalement défiguré, autour d'une gare internationale... AFFREUX!
Nous repassons par Collioure et suivons le bord de mer jusqu'à Argelès sur mer. Nous passons à Elne (belle cathédrale), puis à Thuir où nous tournons à gauche pour rejoindre Sainte Colombe de la Commanderie où nous sommes accueillis dans une Aire France Passion au Domaine des Trois Colombes (17H45 - 151km).
Dans la soirée, Anne Marie Cases, la propriétaire du domaine, nous fait visiter son "écomusée" où elle a rassemblé des outils anciens, parfaitement présentés à l'intérieur d'une ancienne "grange-atelier" qui appartenait à son grand-père. Nous dégustons son Muscat et son vin du Roussillon. Nous repartons avec 10 bouteilles plus une en cadeau! La visite a duré 1H30 et nous n'en finissions pas de nous raconter notre vie et nos passions. A tous ceux qui ne connaissent pas France Passion, cliquez sur le lien, et n'hésitez pas à rejoindre le club, vous découvrirez une France de passionnés...
