Monastère d'Alcobaça - Salines de Rio Maior - Obidós
Dimanche 13 novembre 2022
Nous démarrons de Mira de Aire à 8H00 en suivant la N243 jusqu'à Porto de Mós où nous apercevons le château qui domine la cité.
Nous rejoignons la N1 que nous prenons en direction de Lisboa et Rio Maior, puis la IC9 sur la droite pour rejoindre Alcobaça.
Il est 9H00 lorsque nous nous garons sur un immense parking, qui se trouve idéalement placé derrière le monastère (39°32'55.8" Nord - 8°58'33.9" Ouest).
Nous visitons le monastère aux dimensions impressionnantes, chef d'œuvre de l'art gothique cistercien. La façade baroque dénote par rapport à la sobriété du reste de l'édifice.
L' église présente une nef de 106m de long, elle est considérée comme l'église la plus grande d'Europe... À l'intérieur, se trouvent les sarcophages d'Ines de Castro et de Dom Pedro 1er, qui sons superbement décorés avec des sculptures d'une grande finesse.
L'ensemble des bâtiments abbatiaux s'organise autour d'un cloître à deux niveaux dont les arcatures en anse de panier de la galerie supérieure sont du plus bel effet. Les piliers torsadés ajoutent une splendide touche de finesse architecturale.
Nous parcourons les diverses salles, et la taille de la cuisine, ainsi que de son immense cheminée nous surprennent beaucoup.
Dans le dortoir qui se trouve à l'étage, nous remarquons de très nombreuses marques de tâcherons. Les ouvriers marquaient les pierres qu'ils taillaient afin de pouvoir les comptabiliser pour être payés en fonction de leur travail. Ces petites marques qui pourraient sembler anodines représentent pourtant de véritables oeuvres d'art miniature !
En parcourant la galerie supérieure du cloître, nous pouvons apprécier la variété des gargouilles qui représentent des animaux plus ou moins fantasmagoriques...
Nous reprenons la route à 11H00 en passant par Evora de Alcobaça et Benedita pour rejoindre les salines de Rio Maior. Nous nous garons sur un grand parking situé sur la droite avant d'arriver sur le site des salines (39°21'50.3" Nord - 8°56'55.5" Ouest), et nous sommes étonnés d'y trouver plusieurs autobus... Lorsque nous approchons à pied des salines, nous constatons que des cohortes de touristes envahissent les échoppes où l'on vend aussi bien de la fleur de sel que des souvenirs au caractère purement mercantile...
Nous longeons les casiers à sel qui s'organisent autour d'un puits central de 3,75m de diamètre et 9m de profondeur. Étonnamment, nous sommes pratiquement seuls à nous promener véritablement à l'intérieur du site... Il y a 470 casiers de 35 à 50m2, mais nous ne sommes pas à la bonne saison pour voir le sel... L'eau contient 220gr de sel par litre, elle est donc sept fois plus salée que l'eau de mer. La production annuelle représente 2500 tonnes !
La foule nous fait fuir, d'autant que les autobus ne cessent d'arriver, et ne vont pas tarder à saturer le parking... Nous nous frayons un chemin devant les échoppes où la foule de touristes est véritablement impressionnante...
Nous nous arrêtons pour manger sur le parking du stade de Rio Maior, tout en regardant le défilé des autobus qui convoient tous leur passagers vers le même restaurant que nous verrons tout à l'heure au bord de la route...
Il est 13H50 lorsque nous repartons pour Obidós où nous arrivons à 14H30.
L'aire de stationnement des camping-cars est privée, elle se situe au pied de l'aqueduc (39°21'22,8" Nord - 9°09'24,0" Ouest). Pourvue d'une aire de vidange et d'un robinet d'eau potable, elle est très sommairement aménagée avec des places matérialisées par des rondins posés sur le sol. En soirée, une personne passe pour collecter les 6€ du stationnement. Pour nous, cette aire fera parfaitement l'affaire mais si elle n'est pas aussi luxueuse que celle de Pampilhosa da Serra...
Nous partons en suivant visiter la cité fortifiée, dont la superficie est restée la même depuis 1527.
L'histoire raconte qu'en 1282, le roi Denis offrit Óbidos en cadeau de mariage à son épouse la reine Isabelle d'Aragon, qui tomba amoureuse du village. Ce cadeau très original devint ensuite une coutume royale qui se perpétua jusqu'au XIXème siècle.
Nous entrons par la "Porta da Vila" qui abrite l'étonnant oratoire de Nossa Senhora da Piedade, Sainte Patronne de la Ville. Cet ensemble baroque est principalement constitué d'azulejos bleus et blancs illustrant la Passion du Christ, et l’agonie de Jésus dans le Jardin des Oliviers. Cette double porte d'entrée dans la ville a la particularité d’être en forme de coude, permettant de défendre plus efficacement le bourg médiéval.
Nous empruntons la rue Direita qui est l'artère principale où l'on trouve des commerces d'azulejos, de paniers en osier, des glaciers et des restaurants. Les maisons ont des façades de couleur blanche soulignées de bleu ou de jaune. Les bougainvilliers sont encore en fleurs et ajoutent une note colorée à ce charmant village fortifié qui malgré le flot de touristes a su préserver une certaine authenticité. La circulation automobile est interdite dans la cité, ce qui confère un sentiment de quiétude malgré la présence des touristes.
Nous ne manquons pas de déguster la fameuse "Ginjinha de Óbidos", une liqueur sucrée à base de cerises griottes servie dans des petits gobelets en chocolat à croquer au terme de la dégustation: excellent !
Nous achetons aussi le dessert de ce soir, une icône de la gastronomie portugaise : le "pastéis de nata". Ce petit flan pâtissier est préparé exclusivement en portions individuelles dans un fond de pâte feuilletée où l'on vient verser un appareil à base de lait, sucre, jaunes d'œufs, farine, zeste de citron et cannelle, avant de le cuire au four. C'est un délice !
Nous laissons sur notre droite l'église Santa Maria devant laquelle est implantée une colonne de pierre qui servait autrefois de pilori. Il fut offert en 1491 par la Reine Leonor aux pêcheurs de la ville qui tentèrent en vain de sauver son fils qui faisait du cheval et qui s'était noyé. C'est pour cette raison qu'il est décoré à son sommet des armes royales, et de la représentation d'un filet de pêche. Il faut préciser qu'au Moyen Âge, Óbidos se trouvait au bord de la mer, mais qu'au fil des siècles, celle-ci s'est retirée et la côte s'est ensablée. Aujourd'hui, 10km séparent la cité de l'estuaire de la lagune...
Arrivant à l'extrémité Nord de la rue Direita, nous constatons que l'église So Tiago a été transformée en librairie : "Librairie Santiago"...
Nous montons sur la gauche pour atteindre le chemin de ronde. Les remparts de la cité sont dans un excellent état de conservation et ce chemin, bien qu'un peu vertigineux, permet d'avoir un point de vue plongeant sur les toits et les jardins de la cité où les orangers et les bougainvilliers se disputent l'espace. Attention cependant, la circulation se fait aux risques et périls des visiteurs et il n'y a aucune protection pour éviter les chutes... Óbidos vient du latin Oppidum qui signifie "ville fortifiée", et on peut dire qu'elle porte bien son nom...
Nous rentrons au camping-car vers 16H00, enchantés par la découverte de ce charmant village. La pluie commence à tomber en soirée et durera tout au long de la nuit.