Gorges du Todra - Gorges du Dades
Vendredi 15 mars 2024
Nous prenons la route vers 8H30 en direction d'Erfoud, et nous faisons une halte photo en passant sous une très belle porte à Rissani.
Après Erfoud, la route de Tinerhir nous permet de faire halte chez "Karim" qui nous fera découvrir les khettaras, des puits berbères datant du XIème siècle…
Un khettara est un alignement de plusieurs puits espacés de 10 à 20m, reliés par un canal. Chaque puits est recouvert d'une bute d'argile afin d'être protégé de l'ensablement. Cette technique des khettaras est considérée comme l'un des plus vieux systèmes de gestion des eaux de culture, puisqu'on fait remonter ses origines en Perse antique, il y a plus de 3 000 ans... C'est le sultan Moulay Ismaïl qui avait fait construire ces canaux par des esclaves chrétiens. Hélas, depuis 40 ans, toutes ces installations sont à sec car la nappe phréatique s'est tarie.
Christiane se laisse charmer par Karim qui lui a fait enfiler une djellaba et un turban, et elle finit par lui acheter. Ici on ne négocie pas, on donne ce que l'on veut !
Nous parcourons une bonne dizaine de kilomètres avant de faire halte à la source Lalla Mimouna, à 1045m d'altitude, en pleine zone désertique.
Il est 12H45, et nous commençons par manger dans le camping-car.
L'eau de la source est limpide et jaillit de la terre chargée de bulles riches en magnésium. La visite est conduite par Zaid Abbou le créateur de ce site unique. Monsieur Abbou est calligraphe et écrivain, il présente l'histoire des lieux qu'il a lui même aménagés avec passion. Il n'oublie pas de faire passer des messages sur la préservation de l'eau et sur la nécessité d'avoir un Maroc plus propre.
L'écomusée associé au site est pourvu de mille objets qui nous perdent un peu dans le fourmillement de la culture berbère.
Nous rejoignons un camping à Tinerhir, village qui se trouve à l'entrée des superbes gorges du Todra, merveille naturelle du Haut Atlas.
Il n'est que 16H20, alors nous enfourchons nos vélos pour aller voir les gorges. L'entrée des gorges constitue sans aucun doute la partie la plus spectaculaire.
Un étroit défilé s'immisce entre des parois d'une hauteur impressionnante. Les falaises rouges sont constituées de roches ruiniformes. Peu à peu le paysage s'élargit, et nous faisons demi-tour au bout de 18,500km pour être de retour à l'heure du briefing de 18H30.
Nous dégustons un excellent et copieux repas au restaurant du camping.
Nous sommes stationnés au bord de l'oued, et les grenouilles font un concert qui ne cessera qu'après la tombée de la nuit.
Samedi 16 mars 2024
Vers 9H30, nous nous regroupons dans 5 ou 6 camping-cars pour rejoindre notre guide du jour, un homme haut en couleurs, qui nous attend chez lui à l'entrée de Tinerhir. Il nous conduit pour une visite guidée de la verdoyante palmeraie, considérée comme une des plus belles et des plus vastes du Maroc, l'une des plus denses aussi en végétation. Cette oasis s'étend sur environ 30 km de longueur et sa largeur varie entre 200m en amont et 4km dans sa partie aval.
Nous faisons le tour des maraîchages avant de parcourir le vieux village abandonné de Tinerhir. Il nous déclare que les maisons construites en adobe se sont effondrées en 2015 sous le poids de la neige.
Nous allons ensuite visiter une coopérative de tapis berbères. On nous y offre le thé, on nous montre de très beaux tapis, mais nous ne trouvons pas celui que nous souhaiterions placer à l'entrée de notre camping-car, malgré les efforts déployés par ces commerçants déterminés.
Nous revenons chez notre guide pour manger : salade, brochettes de dinde, tajine aux boulettes de viande, nous sommes repus !
La fin du repas s'éternise car le personnel fait de nombreuses tentatives de vente de vêtements en habillant les convives pour danser au son d'une sono assourdissante…
La soirée se termine dans le calme au camping.
Dimanche 17 mars 2024
Il est 9H30 lorsque nous prenons la route en direction de Ouarzazate.
En arrivant à Boulmane du Dades, nous nous arrêtons pour apprécier le point de vue. Nous sommes à 1600m d'altitude, mais il fait très chaud et nous mettons de la crème solaire…
Nous entrons dans la superbe Vallée du Dades où le paysage est splendide.
Nous passons dans le secteur nommé "montagnes aux doigts de singes" (dit aussi "falaises de Tamlalt") où les habitations se confondent avec la roche au bord de l'oued. Le relief est constitué d'une multitude de surprenants monolithes arrondis de couleur rouge.
À partir du pont d'Aïr Oudinar, la vallée se resserre entre les parois vertigineuses de calcaire, à l'entrée proprement dite des gorges du Dades.
La route s'élève ensuite en lacets spectaculaires pour atteindre un plateau creusé de profondes gorges. On peut réellement déclarer que ce paysage est grandiose !
Un passage étroit dans les gorges de M'Semrir nous permet de franchir encore un site spectaculaire, sur une route qui passe au bord de l'oued, avec des parois en surplomb au-dessus de la route. Autant dire qu'il est préférable d'anticiper les croisements…
Le paysage s'élargit progressivement en arrivant à M'Semrir, un village sans intérêt particulier où nous faisons demi-tour. Nous redescendons un peu et nous nous arrêtons pour manger en pleine montagne, sur une plate-forme au bord de la route, à 1971m d'altitude.
Nous redescendons dans la vallée pour bivouaquer sur le parking d'un hôtel-restaurant, où nous nous trouvons encore aux environs de 1700m d'altitude.
Comme il est encore de bonne-heure, nous prenons les vélos pour remonter en direction de M'Semrir, afin de repasser la série de lacets et la portion étroite la plus spectaculaire des gorges.
Nous apercevons plusieurs habitations sommaires aménagées dans des grottes, où les habitants semblent encore vivre comme au Moyen-âge…
Douze kilomètres aller-retour ne semble pas représenter grand-chose, mais nous avons clairement senti que nous sommes montés à près de 2000m d'altitude.
En soirée, le repas qui nous est servi au restaurant est particulièrement bon et copieux.