Gorges du Ziz - Merzouga
Mercredi 13 mars 2024
Nous quittons le camping à 8H30 pour traverser la cité montagnarde de Midelt qui se trouve à 1500m, au pied du Jbel Ayachi (3757m d'altitude), point culminant du Haut Atlas oriental.
Nous franchissons le défilé de N'Zala avant de passer à Aït-Koujmane vers 10H30.
Les paysages se transforment et l'aridité montagneuse laisse place aux gorges du Ziz où nous traversons le tunnel des légionnaires à 10H45.
La route passe en corniche dans les gorges dont les parois encadrent un cordon d'étroites palmeraies. L’ancienne route des caravanes passait dans ces gorges, transportant des épices, du sel, mais aussi des esclaves en provenance du Mali et du Niger...
Il est difficile de s'arrêter pour faire des photos sans être assaillis par des cohortes de bambins qui réclament des bonbons avec insistance, ou par des hommes qui veulent nous vendre des cailloux colorés…
Nous voyons quelques ksars édifiés dans des paysages de montagne splendides. Ci-dessous, la superbe casbah d'Ifri, construite en adobe.
Dès que nous avons franchi le Tizi-n-Talrhemt (col de la Chamelle) à 1907m d'altitude, le paysage pré-saharien commence à apparaître…
Nous parvenons à nous arrêter brièvement pour faire quelques photos à Aït-Othamane (11H05). Il n'est que 11H30, mais nous trouvons une plate-forme tranquille pour manger au niveau du barrage d'Hassan Addakhil.
Nous passons à Errachidia, ville moderne et centre administratif de la province, avant de continuer notre route sur un plateau désertique à plus de 1000m d'altitude.
Nous faisons une halte photo après le village de Zouala. Nous y découvrons une palmeraie inattendue nichée au creux d'une gorge (panneau "Oasis du Tafilalet"). C'est la plus grande palmeraie du Maroc, mais ce sont les dernières oasis avant le désert saharien...
C'est ici que nous voyons pour la première fois un panneau de signalisation triangulaire sur lequel est représenté un dromadaire. Nous comprendrons rapidement pourquoi…
Ksours et casbahs se succèdent sur une trentaine de kilomètres, débordant parfois sur la route comme la casbah d'Aoufouss.
Après Erfoud, nous découvrons les premières dunes de l’erg Chebbi, bien éclairées par le soleil. Ce sont les plus hautes dunes fixes du Maroc, qui s'étirent sur 5km de large et plus de 20km de long entre la vallée du Ziz et la frontière algérienne. Certaines dunes culminent à plus de 150 m de hauteur.
Une légende de la région, transmise oralement, voudrait les dunes de l’Erg Chebbi ont été formées par Dieu lui-même. Il s’agirait, au départ, d’une punition envers de riches familles qui avaient alors refusé d’accueillir une pauvre femme avec son fils lors d’une fête. Ces familles auraient donc été ensevelies, ainsi que le village de Merzouga, par le sable des tempêtes de vent, laissant place à cet ensemble de dunes.
Un "erg" est un désert de dunes en opposition au "reg" qui est un désert de pierres et de cailloux...
Il est 15H30 lorsque nous arrivons à Merzouga, implanté au cœur d'un paysage de dunes somptueux. Nous sommes à 720m d'altitude, mais il fait 28°. Nous ne nous plaindrons pas, car c'est ce que nous sommes venus chercher au Maroc, alors que chez nous le temps est encore hivernal selon les nouvelles que nous recevons…
Dès notre arrivée, un thé à la menthe nous est offert au bord de la piscine, en signe de bienvenue.
Après le briefing et l'apéritif quotidiens, nous mangeons au restaurant du camping. Nous ne parlerons pas de l'animation musicale qui se résume à beaucoup de bruit pour peu de résultat…
Jeudi 14 mars 2024
Ce matin nous faisons grasse matinée car le départ pour une excursion en 4x4 à la découverte des dunes est programmé à partir de 8H45.
Nous commençons par visiter une palmeraie alimentée en eau par un réseau de canalisations souterraines (des khettaras dont nous reparlerons demain). La palmeraie est scindée en de nombreuses parcelles de 12m sur 100m environ, où les locaux cultivent des jardins potagers. En période chaude, ils ne disposent que de deux heures d'arrosage par semaine. Mais l'ombre des palmiers permet de conserver une certaine fraîcheur, véritable oasis dans le désert.
Dans les canaux d'irrigation, nous sommes étonnés de voir de longs filaments ponctués d'une myriade de petits points noirs. Ce sont des chapelets d'œufs des crapauds verts que nous pouvons même surprendre en train de s'accoupler.
Nous nous arrêtons un instant pour voir la réplique de l'avion qui a servi pour le film du Petit Prince de Saint-Exupéry en 1982.
Nous faisons une nouvelle halte à proximité d'un affleurement rocheux où nous pouvons observer de très nombreux fossiles marins.
Quelques kilomètres plus loin, nous allons prendre le thé sous la tente d'une famille nomade qui vit au pied des dunes, sans eau ni électricité (un roulement est établi pour que les touristes passent successivement dans l'ensemble des familles du secteur).
Un petit oiseau ne cesse de courir sur le sol autour du campement, c'est un sirli du désert (Alaemon alaudipes).
Un peu plus loin, nous nous arrêtons à proximité d'une ancienne mine de plomb, de zinc, et autres minéraux, dont l'activité a cessé en 1956. Cependant, quelques mineurs marocains y travaillent encore pour extraire principalement du quartz, du khôl et du minerais de plomb… Nous pouvons voir les tranchées profondes d'une trentaine de mètres, au fond desquelles ces travailleurs acharnés descendent pour un bien maigre résultat au regard des risques qu'ils prennent. Le Kohl est utilisé par les femmes pour se maquiller les yeux.
Autour des mines, subsistent quelques ruines du village fantôme de Mifis, ainsi qu'un poste d'observation militaire. Il faut dire que nous ne sommes qu'à une petite vingtaine de kilomètres de la frontière algérienne.
Une plante grasse sur le point de fleurir attire notre attention, il s'agit du "Zygophyllum gaetulum", également nommé "Tetraena gaetula", mais dont je n'ai pas trouvé de nom vernaculaire plus simple pour les amateurs que nous sommes. Cette plante vivace qui forme des touffes pouvant atteindre 30 à 40cm de haut, est endémique du Sahara Nord-occidental. C'est l'une des plus caractéristiques de la flore saharienne.
Nous rentrons en surfant sur les dunes pour revenir manger dans le camping-car. Nous bénissons l'idée que nous avons eue de faire installer un auvent avant notre départ, car nous pouvons ainsi manger dehors, alors qu'il fait 27°.
Pour l'après-midi, nous avions pensé aller en vélo jusqu'au lac Dayet qui est situé en plein désert, mais hélas, on nous annonce qu'il est à sec…
À 17H00, nous partons à dos de dromadaire dans les dunes de l’erg Chebbi. L'expérience est agréable. Les chameliers sont sympathiques et doux avec les dromadaires.
Michèle et Joël ont pensé à tout, et ils nous offrent un apéritif alors que nous sommes alignés, assis dans le sable au sommet d'une dune pour voir le coucher de soleil.
Nous rentrons à 18H45 et nous mangeons dans le camping-car.