Plouguerneau - Aber Wrac'h
La Martyre - La Roche Maurice.
Dimanche 24 juillet
Nous bénéficions d'un rayon de soleil avant le départ pour Menez Ham, site caractérisé par ses amas de rochers ronds et gris, parsemés de maisons (ou inversement) et de... tentes et caravanes dans un désordre affligeant!
Nous suivons les panneaux "côte rocheuse", qui se révèle pittoresque à souhait...
Petit arrêt à Guissény pour voir l'église (de l'extérieur, car il y a foule pour assister à la messe...), son portail avec quatre croix et ses deux calvaires.
Nous rencontrons deux camping-cars "Ossau Diffusion" sur l'aire de Plouguerneau, au centre bourg de Lilia. Nous y faisons gratuitement les vidanges et le plein d'eau, avant de continuer jusqu'à la pointe de Lilia qui fait face au phare de l'île Vierge.
Avec ses 82,50 mètres de hauteur, et ses 397 marches, le phare de l'île Vierge est le plus haut d'Europe, et même le plus haut du monde pour les phares construits en pierre (ici en granit). Pour le revêtement intérieur, 12500 carreaux d'opalines bleu clair ont été utilisés... Il domine le "petit phare" en forme de tour carrée de 33 mètres de haut. A savoir qu'il se visite depuis le port de Perros avec la Vedette des Abers (tél: 02 98 04 74 94), mais nous continuons notre chemin. |
Nous faisons une petite étape à la chapelle Notre Dame du Traon. Construite au XVIème siècle et restaurée au XVIIIème, elle défie le temps dans un écrin de verdure, avec son toit moussu et entourée d' hortensias colorés. Nous observons le beau portail, le calvaire représentant un Christ entouré de Saint Jean et de la Vierge, ainsi qu'une charmante petite fontaine qui alimente un lavoir, avant que l'eau n'aille se déverser en contrebas dans l'Aber Wrac'h. |
Nous faisons quelques centaines de mètres sur la route pour manger sur une aire de stationnement dominant l'embouchure de l'Aber Wrac'h.
Remontant le rive droite de l'Aber, nous passons devant la chapelle de Prad Paol (Prat Paul sur la carte). Petite chapelle du XVIème dédiée à Saint Pol Aurélien, probablement en souvenir de son passage entre Tréglonou et l'île de Batz. Selon la légende, frappant trois fois le sol de son bâton en ces lieux, il y fit jaillir trois sources, qui existent encore: la première sous la chapelle, une autre devant, la troisième dans la prairie en bordure du chemin.
Une autre version évoque un dragon décapité dont la tête aurait rebondi trois fois avant que Pol Aurélien n'aille l'enfouir sous la croix de pont Krac'h, à quelque 300 m de la chapelle. Nous nous y rendons, mais après avoir traversé le pont, nous n'allons pas jusqu'à faire des fouilles pour exhumer la tête du dragon...
Le niveau actuel des marées étant supérieur à celui de la période de sa construction, le pont Krac'h n'est visible qu'à marée basse. Il est également appelé le Pont du Diable, car, selon la légende (nous sommes sur la côte des légendes), il aurait été édifié par le diable à la suite d'un pacte avec le meunier du village. En échange de l'ouvrage, le diable pourrait posséder l'âme qui le franchirait en premier... Le meunier dissimulât un chat dans son sac de farine, et feignant un coup de fatigue au milieu du pont, il posa le sac d'où s'échappe le chat qui filât droit sur le diable qui fût ainsi bien roulé (dans la farine). |
C'est une ancienne chaussée constituée de gros blocs de granit recouverts de longues dalles transversales, construite à l'emplacement d'un gué de l'époque gauloise ou gallo-romaine.
Nous remontons l'Aber Wrac'h jusqu'au Drennec (village natal de Madeleine, une de nous amies), où nous allons voir le petit calvaire à côté de l'église.
Nous poursuivons par Landerneau jusqu'à La Martyre pour voir l'enclos paroissial. Nous entrons par la superbe porte triomphale, surmontée d'une plate-forme sur laquelle sont réunis les éléments du calvaire.
Nous remarquons une cariatide de style égyptien sur l'angle de l'ossuaire...
Le tympan du portail de l'église est orné d'une nativité présentant la vierge couchée. De gracieux personnages profanes ornent ce tympan. La couleur rouge provient d'une ancienne teinture au sang de bœuf... |
Sous le porche, se trouvent les douze apôtres, et le bénitier est surmonté de l'Ankou...
L'Ankou est l'ouvrier de la mort... Dans chaque paroisse, le dernier mort de l'année devient l'Ankou de cette paroisse pour l'année suivante. On dépeint l'Ankou, tantôt comme un homme très grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure ombragée d'un large feutre; tantôt sous la forme d'un squelette drapé d'un linceul, et dont la tête vire sans cesse au haut de la colonne vertébrale, ainsi qu'une girouette autour de sa tige de fer, afin qu'il puisse embrasser d'un seul coup d'œil toute la région qu'il a mission de parcourir. Dans l'un et l'autre cas, il tient à la main une faux. |
Un bel arc triomphal scinde la nef en deux parties. Il n'est pas posé sur une poutre de gloire, mais sur des colonnes.
Nous admirons les superbes sablières sculptées en bois polychrome de la nef latérale.
Nous reprenons la route pour la Roche Maurice où nous arrivons à 16H20.
Le portique et le calvaire sont modestes, car l'essentiel se trouve au niveau de l'ossuaire et du jubé sculpté en chêne polychrome: magnifique jusque dans les moindres détails.
C'est de la tribune surmontant la clôture faite d'un soubassement et d'une claire-voie que se faisaient les lectures de l'épître, de l'évangile et les sermons. L'officiant déclarait: "Jube, Domine, benedicere" soit "Veuille, Seigneur, bénir". C'est de ce premier mot latin que vient le nom donné à ce mobilier religieux. |
Nous relevons encore la présence de l'Ankou, au dessus du bénitier...
Nous rejoignons Plougastel-Daoulas, où nous bataillons pour trouver l'aire de camping-cars. Hélas, elle est envahie par les gens du voyage... (pas des camping-caristes...)
Nous faisons un aller-retour à la pointe de l'Armorique qui ne présente aucun intérêt... Il ne sera pas facile de loger dans ce secteur...
Nous repartons au Nord pour retrouver notre itinéraire côtier... Il est déjà 19H00...
Pas facile de passer Brest, mais lorsque nous passons à Gouesnou, nous tenons le bon cap...
A Lannilis, nous virons à bâbord (Ouest) pour rejoindre le village de l'Aber Wrac'h, célèbre pour son centre de voile de l'U.C.P.A. devant lequel nous passons. Nous longeons la baie des Anges pour aller nous installer pour la nuit , sur un parking de la pointe Nord de la presqu'île Sainte Marguerite.