Gironde - Pâques 2019

Samedi 20 avril 2019

Nous quittons Bardos à 10H00 avec Sylvain et Kattin , et nous nous arrêtons à Peyrehorade pour faire quelques courses. Les jeunes vont passer leur premier week-end dans leur nouvel Hymer Tramp 698CL...

Nous passons par Saubusse pour rejoindre Saint-Geours-de-Maremne.

Nous prenons la quatre-voies jusqu'à Mont-de-Marsan, puis nous passons par Brocas pour aller nous installer sur la place de Labrit pour manger à 12H15.

Vers 14H00 nous repartons par Luxey, Callen et Préchac en enfilant d'incroyables lignes droites. Les Orchis poussent à profusion sur les bas-côtés de la route.

Nous nous arrêtons à Villandraut pour aller voir l'impressionnant château du pape Clément.

C'est Bertrand de Goth, originaire de Villandraut qui l'a fait construire entre 1307 et 1314, après avoir été intronisé pape en 1305. Destiné à lui servir de résidence, ce château se devait de refléter la puissance du pape par sa stature imposante. Son caractère défensif est affirmé par la présence de six tours de vingt-deux mètres de hauteur, et par les profondes douves qui ceinturent l'édifice.

Il fut mis à mal durant les guerres de religion et pillé à deux reprises avant d'être occupé en 1592. Après une longue période de dégradation, il fut classé par les monuments historiques en 1886.

Nous passons par Noaillant avant de faire un petit crochet sur la gauche jusqu'au village de Sauternes. Nous passons ainsi devant de prestigieux châteaux tels que Château Guiraud, Château Rieussec et Château d'Yquem.

Nous traversons la Garonne à Cadillac sur un pont de type Eiffel, construit entre 1875 et 1880. La circulation se fait dans une véritable cage métallique de seulement 5m de largeur, ce qui reste assez impressionnant lorsque l'on circule en camping-car...

Nous passons par Langoiran, puis Créon pour rejoindre Saint-Pardon à 17H00. (Parking près des tennis à 900m du port : 44°54'10,5'' Nord - 0°19'16,4'' Ouest)

Nous allons voir le spectaculaire phénomène du mascaret qui remonte la Dordogne. Après une longue attente devant un plan d'eau absolument calme, le mascaret se forme pour le plus grand plaisir des surfeurs et des spectateurs qui les applaudissent chaleureusement lorsqu'ils passent devant le port de Saint-Pardon.

Pendant que nous attendions le passage du mascaret, nous avons observé la flore des rives de la Dordogne où nous avons repéré en particulier la Vesce commune.

Il est 18H45 lorsque nous arrivons au Château Pichon-Bellevue (44°53'32,5'' Nord - 0°19'43,6'' Ouest) où nous sommes très cordialement accueillis par le propriétaire. Ce monsieur est non seulement charmant, mais de plus il est passionné par son métier et nous fait visiter ses chais en y mettant toute son âme.

Nous dégustons le vin et ne manquons pas d'en acheter une caisse. Il nous offre une bouteille supplémentaire !

Nous nous installons au cœur de la propriété, au milieu des vignes, pour y passer la soirée et la nuit.

Dimanche 21 avril 2019

Nous nous levons vers 8H00 après avoir profité d'une nuit particulièrement calme...

Nous décollons vers 9H15 en direction de Saint-André-de-Cubzac pour rejoindre Blaye où nous allons nous garer sur le parking réservé pour les camping-cars au pied de la citadelle (45°07'31,8'' Nord - 0°39'56,7'' Ouest).

Nous partons à pied pour visiter la citadelle. Le travail fait par Vauban pour protéger Bordeaux et la partie amont de l'estuaire est impressionnant, pourtant ce n'est qu'une infime partie de son oeuvre...

Outre les caractéristiques architecturales du site, nous remarquons la présence d'un arbre magnifique portant des grosses fleurs mauves: c'est un Paulownia que nous voyons ici pour la première fois.

Sur le chemin du retour, nous remarquons les nombreux lapins qui prolifèrent dans les douves, et les étourneaux qui se gavent de vers.

Vers midi, nous reprenons la route pour aller nous installer pour manger au calme sur l'aire de stationnement des camping-cars de Bourg (45°02'25,2'' Nord - 0°33'50,7'' Ouest).

Il ne nous faut qu'une dizaine de minutes pour nous rendre jusqu'à la grotte de Pair-non-Pair, où nous avons réservé une visite pour 14H30.

Cette petite grotte est extrêmement surveillée au niveau de la température, de l'hygrométrie et du taux de gaz carbonique pour des raisons de conservation. Le nombre de visiteurs est donc très limité, et il arrive fréquemment que les visites soient annulées si les seuils critiques des divers paramètres physiques sont dépassés.

Les photos sont interdites dans la grotte, celle qui se trouve ci-dessus provient du site www.bordeaux-tourisme.com.

Le guide qui commente notre visite est passionnant et très pédagogue, ainsi la découverte des gravures d'animaux captive toute notre attention. Il utilise des éclairages variés pour mettre en valeur les diverses représentations de bouquetins, cervidés, mammouths et mégacéros. Il nous fait remarquer un cheval tournant la tête qui constituent probablement la première figuration du mouvement dans l'art pariétal. Ces gravures ont 30 000 ans, mais la présence humaine dans cette grotte s'est étendue sur une période de 60 000 ans. Seule grotte ornée de Gironde, elle est le troisième grotte ornée découverte dans le monde après Altamira et la grotte Chabot en Ardèche.

À la sortie, un moulage de cornes de mégacéros nous donne la mesure de cet animal impressionnant. Le mégacéros (Megaloceros giganteus), appelé autrefois « grand cerf des tourbières», a été le plus grand cervidé de tous les temps. Il ressemblait à un daim de grande taille dont les bois mesuraient jusqu'à 3,50 m d'une extrémité à l'autre. Il n'existe dans le monde que douze représentations pariétales de mégacéros…

Nous repartons à 15H30 par Étauliers et Mirambeau jusqu'à Saint-Fort-sur-Gironde où nous allons voir l'église, et plus particulièrement sa façade occidentale de style roman saintongeais, qui date du XII^ème siècle.

Le portail à quatre voussures est remarquable, car le troisième rouleau représente une frise constituée de vingt-six têtes de chevaux se tenant par le mors.

Au-dessus, une série de modillons représente des personnages et des animaux. Nous observons en particulier : un homme tenant sa langue à la main gauche et frottant le ventre avec la main droite, un homme qui tient une grande bourse, un homme à genoux les mains jointes, un homme accroupi, une tête conservant quelques pigments colorés, un homme portant un poisson qui vu sa grande taille pourrait être un esturgeon comme on en trouve dans la Gironde, un homme happé par un monstre, un loup dévorant un oiseau, et un personnage portant un fléau…

Encore un quart d'heure de route et nous arrivons sur le port de Mortagne-sur-Gironde où l'aire de stationnement pour les camping-cars est complètement saturée. Nous faisons la vidange (sur la rive opposée à l'aire de stationnement), et nous repartons en direction de Saint-Seurin-d'Uzet où nous passerons la soirée et la nuit sur une aire beaucoup plus calme que la précédente, située au bord de l'eau. Nous sommes une dizaine de camping-cars, et bénéficions même de branchements électriques (45°30'03,8'' Nord - 0°50'05,9'' Ouest - 8,50 euros).

Malgré son apparence modeste, le village de Saint-Seurin-d'Uzet a longtemps été la capitale française du caviar. Ce mets de luxe est toujours produit dans les environs, en particulier à Saint-Genis-de-Saintonge et à Saint-Fort-sur-Gironde. Cette particularité locale justifie l'interprétation faite ci-dessus concernant le modillon de l'homme portant un esturgeon à l'église de Saint-Fort-sur-Gironde.

L’interdiction de la pêche à l’esturgeon établie en 1982 a mis un coup d’arrêt à la production de caviar qui est désormais réalisée dans des fermes aquacoles. Le caviar produit dans la région (important atelier de production à Saint-Genis-de-Saintonge et ferme aquacole à Saint-Fort-sur-Gironde) est toujours vendu à Saint-Seurin, et il est souvent au menu des restaurants des environs.

Nous allons faire un petit tour à pied le long du port, et faisons une halte pour observer la façade de l'église qui présente un beau portail roman dont le tympan porte une représentation du Christ entouré des évangélistes.

Mais c'est surtout une série de modillons assez originaux qui retient notre attention. Ils portent les représentations d'un lézard, d'un chien, d'une tortue, d'une tête de sanglier, d'un serpent, d'un crabe, d'une grenouille, de poissons, d'une langouste, et diverses illustrations assez inhabituelles sur la façade d'une église.

Nous avançons ensuite en direction du marais qui est classé en réserve naturelle, et nous remarquons une oeuvre originale en bois flotté représentant un bateau renversé, posé sur des rames. Cette oeuvre a été réalisée par Joël Thépault en 2016 dans le cadre d'une exposition de "land art" nommée "Sentier des Arts", organisée par la communauté de communes de la Haute-Saintonge. L'objectif de cette initiative consiste à valoriser les rives de la Gironde en puisant son originalité dans la présentation d'œuvres éphémères sur un parcours d'environ 40 km.

Mais voici que quelques gouttes de pluie nous font rebrousser chemin pour nous mettre à l'abri en buvant un apéritif avec et chez les jeunes. Nous apprécions beaucoup les excellentes escalopes à la crème que nous a préparées Sylvain.

Lundi 22 avril 2019

Nous quittons Saint-Seurin-d'Uzet à 8H45 pour revenir à Blaye par Mirambeau et Étauliers. Il est 10H15 lorsque nous nous présentons à l'embarcadère pour rejoindre la rive gauche de l'estuaire de la Gironde à Lamarque (traversée à 11H00). Tarif : 18€ pour le camping-car, le chauffeur et le passager payent en plus le tarif piéton, ce qui fait un total de 22,60€. Le ferry "Sébastien-Vauban" a une capacité de 300 passagers et 40 voitures. Il assure également le transport de bus, camion, caravanes, remorques… et camping-cars. À noter que la traversée à partir de Royan est beaucoup plus onéreuse...

En approchant de la rive gauche, nous observons de superbes carrelets.

Il nous faut moins de dix minutes pour rejoindre Fort-Médoc (11H45) qui se trouve en face de la citadelle de Blaye et constitue l'un des trois éléments qui verrouillaient l'estuaire, avec Fort-Paté qui se trouve sur une île au centre de l'estuaire, mais que nous ne parviendrons pas à apercevoir. Triptyque unique en France, le verrou de l'estuaire, incluant les fortifications Vauban, est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2008.

Ce fort a été construit sous Louis XIV, le "Roi Soleil", il n'est donc pas étonnant de voir son emblème sur le fronton de la porte royale.

Nous observons encore une belle série de carrelets en allant jusqu'au ponton situé sur les rives de l'estuaire.

Nous mangeons sur le parking de Fort-Médoc avant de reprendre la route à 14H30. Nous passons par Castelnau-de-Médoc, Sainte-Hélène et Le Temple pour rejoindre la A63 au niveau de Marcheprime.

Nous faisons les vidanges en passant à Peyrehorade et nous sommes de retour à Bardos à 18H30 au terme d'un périple de 712km. À notre arrivée, nous avons la surprise de voir passer un magnifique troupeau de brebis qui part en transhumance jusqu'à Juxue.