Bozouls - Belcastel - Najac
Mercredi 4 septembre 2013
Il est 8H45 lorsque nous partons à pied pour une superbe promenade dans le site du Trou de Bozouls.
Le Trou de Bozouls est un cirque naturel constitué d’un canyon en forme de fer à cheval, creusé dans les calcaires du Causse Comtal, et au fond duquel coule le Dourdou.
Dès le départ, du bord de la terrasse panoramique située place de la Mairie, nous découvrons à nos pieds un site grandiose. Les parois pratiquement verticales des falaises forment un cirque de près de 400 m de diamètre et d'une centaine de mètres de profondeur. En face de nous, l'église Sainte Fauste est implantée au bord de la falaise, au cœur de ce site exceptionnel.
Trois parcours pédestres parfaitement bien balisés sont proposés aux visiteurs, nous choisissons de suivre le PR2 qui nous permettra en prime de suivre le sentier botanique particulièrement bien documenté. Les affichettes d'identification des plantes sont mises en place par le club nature et Patrimoine du centre social de Bozouls du 15 juin au 31 octobre.
Bien qu'ayant l'habitude d'observer la flore, nous découvrons ainsi le Géranium noueux, la Dorine à feuilles opposées, l'Armoise commune, le Sureau Yèble, la Cardère poilue, la Gesse des bois et la Capillaire rouge (ou Capillaire des murailles). La richesse floristique de ce site est particulièrement variée, et nous avons même pu voir un pied de Lis Martagon en fruit...
Au cours de notre promenade, nous observons un héron cendré posé sur une branche au sommet d'un arbre. Nous voyons quelques hirondelles des rochers, mais ces falaises abritent également des Choucas des tours, des Faucons pèlerins et des Faucons crécerelle, ainsi que trois couples de Grand Duc d'Europe, le plus grand rapace nocturne de nos contrées. Avec un peu de chance on peut voir également le Cincle plongeur et le Martin pêcheur. Pour ce qui nous concerne, nous avons eu la visite furtive d'un écureuil à quelques mètres de nous.
Après avoir parcouru le fond de la gorge, nous revenons par ce qui constitue un éperon rocheux tel une presqu'île où est édifiée l'église Sainte Fauste. Si cette église ne présente qu'un intérêt architectural limité à nos yeux, mis à part sa position en tête de falaise, un panneau nous indique que de mai à septembre, ses combles sont habités par des occupants un peu particuliers. Ce sont les chauves-souris (grand rhinolophe et murin à oreilles échancrées) qui investissent les lieux pour élever leurs petits qui naissent à la mi-juin. Dépourvu de poils, le jeune va s'accrocher au ventre de sa mère qui va l'allaiter durant son premier mois, car les chauves-souris ne sont pas des oiseaux mais des mammifères volants....
Il nous aura fallu deux heures pour visiter ce site particulièrement intéressant, qui mériterait d'être plus connu.
Après avoir fait la vidange et le plein d'eau (stationnement et services gratuits) nous repartons en direction de Rodez où nous prenons la route de Montauban.
Au terme d'une route étroite et sinueuse, nous arrivons au superbe petit village de Belcastel à 12H15. Pour nous, le parking est situé en hauteur à la sortie du village (3 euros).
Belcastel ne veut pas dire "beau château" mais "château de guerre"... Dans cette ancienne étape de route de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur les bords de l’Aveyron, les superbes maisons en pierres aux toits de lauzes s’étagent au pied du château fort qui date du XIème siècle, et fut remarquablement restauré à la fin des années 1970. Le superbe pont médiéval à quatre arches qui date du XVème siècle conduit à l'église Sainte Madeleine.
Nous mangeons très bien au restaurant "Le 1909", au pied du village, avant d'arpenter à pied les ruelles particulièrement pentues de ce joyau de l'Aveyron.
14H20 Nous reprenons la route pour rejoindre Sauveterre de Rouergue. Située au cœur du Ségala, cette ancienne bastide royale a gardé son plan originel de 1281. Sur la place aux quarante-sept arcades, on peut encore voir de belles demeures à pans de bois ou de style Renaissance. Il faudrait cependant éliminer totalement les voitures qui gâchent un peu le coup d'œil...
17H30 Nous nous installons sur l'aire de camping-cars de Najac, situé à proximité de l'Aveyron, derrière le camping.
Najac est un village-rue d’une longueur exceptionnelle qui se développe le long d'une étroite arête rocheuse, dont le château fort occupe le point culminant.
Cette forteresse fut construite pour défendre le Rouergue lorsque les comtes de Toulouse choisirent Najac comme capitale du Bas Rouergue. La construction de ce chef-d'œuvre d'architecture militaire débuta en 1253, et il fut édifié en moins de 10 ans . La hauteur exceptionnelle de ses murailles et les tours fondées sur le roc décourageaient les attaquants. Les archères hautes de 6,80 m, que l'on distingue encore très bien, permettaient de se défendre dans toutes les directions. Après la guerre de Cent Ans, le château n'a guère servi que de prison jusqu’à la Révolution : Templiers, puis Croquants en 1643, y furent enfermés.
Montant par le GR et revenant par un sentier direct en forêt, c'est en courant que je vais faire le tour du village dont l'intérêt principal reste le château. En fait, c'est en s'en éloignant que l'on apprécie le mieux la vue sur le château, implanté au sommet d'un éperon rocheux. En particulier, depuis l'aire de camping-cars, la lumière du couchant nous permet d'apprécier ses écrasantes dimensions.