La vallée sacrée: Pisac - Salines de Maras - Ollantaytambo - Chilca
Vendredi 10 mai 2013 :
Ce matin nous ne sommes plus que 6 dans le groupe, car les 7 autres partent pour faire le trek du Salcantay, alors que nous allons faire le chemin de l'Inca.
Départ de Cusco pour rejoindre la vallée sacrée. Nous arrivons à Pisac, à 30 km de Cuzco environ, par une très belle route qui surplombe la vallée, visiblement très fertile. Nous faisons une petite halte pour déguster de délicieux "empanadas" qui sortent tout juste du four à bois.
Le bus nous conduit maintenant à l’entrée supérieure du site de Pisac, à 2 972 m d'altitude. Nous faisons une visite à pied des ruines de ce vaste site archéologique inca très bien conservé, qui présente le plus grand ensemble de terrasses de toute la région. Ces terrasses sont toujours utilisées pour l'agriculture.
Les ruines de Pisac sont construites à flanc de colline à l'entrée de la vallée sacrée. Nous voyons le temple du soleil, de forme arrondie, et à l'intérieur duquel se trouve l'Intiwatana, c'est à dire la pierre sacrée destinée au culte solaire.
Avec ses constructions militaires, religieuses et agricoles, Pisac avait une triple fonction.
On pense que Pisac défendait l'entrée sud de la Vallée Sacrée, tandis que Choquequirao défendait l'ouest et la forteresse d'Ollantaytambo, le nord.
Les terrasses étroites qui se trouvent en dessous de la citadelle représentent l'aile d'une perdrix (pisac'a), qui a donné son nom au lieu.
Glauber nous montre des falaises percées d'excavations. Ce sont des tombes de villageois incas, mais qui hélas ont été pillées avant l'arrivée des archéologues.
Durant la visite de Pisac, nous avons la chance d'observer le passage de nombreux colibris, toujours aussi insaisissable en photo, si ce n'est l'un d'entre eux qui se pose un peu plus de quelques secondes sur une branche...
Nous parcourons encore une cinquantaine de kilomètres en autobus pour rejoindre les salines de Maras, à 3300m d'altitude. L'arrivée sur le site est impressionnante à deux titres, l'étroitesse de la piste qui surplombe une vallée profonde, et la découverte soudaine des salines construite à flanc de montagne.
Nous traversons à pied cet ensemble de plate-formes d'exploitation taillées en terrasses, qui date de l’époque inca. L'ensemble des salines est alimenté par deux sources d'eau salée qui sortent à une température de 25°. Cette eau est conduite par un réseau complexe de canaux sur chacune des terrasses d'exploitation. Nous la goûtons, et le goût du sel restera une bonne heure dans notre bouche... Tout au long de la visite, nous pouvons observer le travail de plusieurs familles occupées à l'exploitation du sel. Les hommes travaillent à la pioche et au râteau, alors que les femmes transportent le sel et les matériaux sur leur dos... Les 3600 bassins permettent à 700 familles d'extraire annuellement 160 à 200 tonnes de sel.
Une heure plus tard, nous retrouvons le bus beaucoup plus bas, sur les rives de l’Urubamba. Au bord du chemin, nous avons pu voir le maïs mis à sécher sur les toits ou à même le sol.
Nous faisons encore 20km en autobus pour rejoindre Ollantaytambo, située à 2700 mètres d'altitude. Auparavant, nous faisons une halte au bord de la route, dans une 'chicheria", c'est à dire une maison devant laquelle un bâton est planté, surmonté d'une poche en plastique rouge... C'est le signe distinctif des "chicherias" où l'on peut entrer pour boire la "chicha"... La "chicha" est une sorte de bière, préparée à base de maïs violet foncé, et qui titre 2° d'alcool. Elle peut être aromatisée, par exemple à la fraise dans la maison où nous l'avons goûtée. Nous verrons que sur le chemin de l'Inca, les porteurs en consomment régulièrement...
La découverte de la magnifique forteresse d’Ollantaytambo, qui ferme la vallée Sacrée des Incas, nous donne une impression d'écrasement. Nous montons avec lenteur les nombreuses marches qui nos conduisent sur la terrasse supérieure, où est édifié un temple constitué de pierres de dimensions extraordinaires. Certaines pierres sont restées comme abandonnées sur place, le chantier ayant été interrompu par la chute de l’empire inca. Tous ces blocs furent transportés au moyen d'une rampe depuis une carrière située à 6km.
C’est à Ollantaytambo que Manco Capac II se réfugia aux dernières heures de la lutte contre l’envahisseur espagnol. S’il réussit, en 1538, à mettre en fuite Hernando Pizarro, le demi-frère de Francisco, il dut fuir dans la jungle lorsque son ennemi revint à l’attaque avec une armée quatre fois plus nombreuse. Ollantaytambo fut ainsi la dernière place forte inca à tomber aux mains des espagnols
Sur la montagne située en face, nous voyons les ruines d'un grand bâtiment qui servait de stockage pour les provisions. Glauber nous montre également le profil d'un Inca qui se dessine en limite de falaise.
En partie inférieure du site, nous pouvons voir une très belle fontaine qui évoque la forme d'une croix andine.
Enfin, nous faisons un dernier transfert en bus par la vallée de l’Urubamba, sur une piste étroite et souvent chaotique, jusqu’au village de Chilca (2750m). Nous avons embarqué quelques porteurs, et Akilino, notre cuisinier dans l'autobus.
Nous plantons la tente sur un vaste replat herbeux, non loin de la fameuse ligne de chemin de fer qui mène à la station de Machu Picchu. La soirée sera rythmée par les sifflements insistants des trains de Perurail.
Le repas, concocté par Akilino, pris sous la tente salle à manger, est excellent: crème de maïs en entrée, viande de bœuf accompagnée de riz, de frites et de légumes, et en dessert une gelée de sirop de pêches.
Nous avons parcouru 115km dans la journée, et donc environ 2 100km depuis Lima.