Bidache - Came

par les berges de la Bidouze

20-12-2017

Christiane et Jean Paul.

Dénivelée : 115m

Distance : 11,300 Km AR

Total 3H12

Temps nuageux.

Carte IGN TOP25 - 1444 OT - Salies-de-Béarn

Les repères de type (BC01) renvoient au tableau de coordonnées GPS

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Jean Pierre Guyon

Nous rejoignons Bidache où nous stationnons sur le parking qui se trouve devant le fronton.

Avant de commencer notre randonnée, nous prenons le temps d'observer la stèle qui fut implantée en 1995, en hommage aux tailleurs de pierre qui étaient autrefois les principaux acteurs de l'économie locale.

La pierre de Bidache est un calcaire de couleur grise, veiné de bandes sombres qui correspondent à du silex. La configuration des bancs rocheux d'épaisseur constante a facilité son exploitation. Cette pierre fut utilisée pour la construction des fortifications, des ponts, et de la plupart des maisons de Bayonne. Elle était transportée par voie fluviale sur des galupes, chargées de 20 à 30 m3 de pierres. Il y eût à Bidache, jusqu'à 17 carrières qui employaient 520 ouvriers au XIXème siècle.

Le profil de cette stèle représente un tailleur de pierre à genoux, comme ils pratiquaient le métier. Les instruments qui figurent côté Sud sont: le mètre, la boucharde, le têtu, l'équerre, le compas, le ciseau et la pointerolle.

Chaque année, le jeudi de l'Ascension, se déroule à Bidache, la fête des tailleurs de pierre.

Stèle des tailleurs de pierreLes outils des tailleurs de pierre

- 13H50 – 29m (BC01) Nous démarrons vers l'Est en passant devant la mairie.

- 13H52 – 29m (BC02) Au niveau du rond-point, nous tournons le dos au château de Bidache, pour monter à droite en direction de l'église.

L'histoire du château de Bidache fut particulièrement mouvementée : le château de Bidache est cité en 1329, lors du premier hommage connu, rendu par Arnaud-Guillaume III de Gramont au roi et à la reine de Navarre.

Il fut incendié en 1523 par les troupes de Charles Quint qui venait de lever le siège de Bayonne.

Il fut à nouveau détruit la même année, lors de son siège et de son incendie par les troupes impériales sous les ordres de Philibert de Chalon, le redoutable prince d’Orange. Les 300 soldats assiégés ont lutté durant trois jours avant de périr dans les flammes...

Charles de Gramont, archevêque de Bordeaux, a financé la reconstruction, et l'architecte, Gabriel Bourgoing a utilisé son savoir-faire d'influence italienne, pour réaliser des enduits imitant la pierre et la brique. Les travaux furent terminés en 1539.

Encore transformé au XVIIème, les derniers travaux datent du XVIIIème. C'est à cette époque que fut édifiée la porte principale, de style classique à fronton triangulaire, par Antoine IV de Gramont, dont Henri IV ne veut pas reconnaître l'épouse car elle est roturière.

En 1630, la famille Gramont fit aménager l'esplanade Sud du château pour y réaliser des jardins à l'italienne en terrasses, reliées par des escaliers.

En 1643 Antoine III de Gramont, maréchal de France, fit ériger ses possessions en duché-pairie, confirmé par lettres patentes en 1648. Il fut envoyé à Madrid par Louis XIV, pour demander la main de Marie-Thérèse.

En 1659, le cardinal Mazarin, qui passait par Bidache pour aller signer le traité des Pyrénées, déclara qu'il s'y trouvait l'un des plus beaux escaliers qu'ils soient en France. Le château fut ensuite délaissé par les Gramont, occupés au Parlement et à la cour de Versailles, au près du roi Louis XIV.

Pillé, puis transformé en hôpital militaire au moment de la Révolution (1793), il fut une nouvelle fois incendié dans la nuit du 22 au 23 février 1796 (an IV de la république...).

Les ruines du château de Bidache ont été inscrites en 2003, comme site majeur des monuments historiques de la région Aquitaine. Des travaux de restaurations ont été entrepris, financés par l'État et les collectivités locales, en échange d'un bail de 36 ans, signé entre la commune et les propriétaires.

Le château de Bidache

- 13H55 – 34m (BC03) Nous passons à droite de l'église Saint Jacques le Majeur, en empruntant l'allée Corisande. Nous passons ainsi devant la maison "Tanneur" dont le rez-de-chaussée est en pierre, alors que les niveaux supérieurs sont à colombages en encorbellement. Ce mode de construction est caractéristique du XVIIème siècle, et la date de construction, 1699, est visible au-dessus de la porte. Un panneau nous indique que son nom est probablement lié au métier de ses occupants. La profession de tanneur était effectivement pratiquée à cette époque à Bidache, compte-tenu du développement de l'élevage et de l'abondance des chênes tauzins, dont l'écorce était particulièrement riche en tanin.

Eglise de bidacheMaison "Tanneur" à Bidache

- 13H56 – 30m (BC04) Nous tournons à gauche, rue de la Fontaine.

- 13H57 – 27m (BC05) Nous laissons la maison Barthe en face de nous sur la gauche, pour tourner à droite (Ouest) pour rejoindre le chemin de Talé.

Maison Barthe à Bidache

- 13H59 – 21m (BC06) Au pied de quelques marches d'escalier en pierre, nous faisons un petit arrêt pour observer la fontaine de Talé qui alimentait le village en eau potable jusqu'au milieu du XXème siècle. Le chemin de Talé est parallèle à la rue Saint Jacques, côté Sud. Il longe des parcelles de terrain longues et étroites, perpendiculaires à la rue principale, et se situe probablement à l'emplacement d'un ancien chemin de ronde.

La fontaine de Talé à BidacheLe chemin de Talé à Bidache

- 14H02 – 30m (BC07) Nous prenons la rue Louis Agricole Perret sur notre droite. Louis Agricole Perret fut avocat, puis juge suprême de la cour de Bidache, et prit la tête des révolutionnaires en 1789. Il fut envoyé à Paris, le 14 juillet 1790, pour demander à la constituante, le rattachement de Bidache à la France.

Bien que Bidache ait sans aucun doute relevé du roi de Navarre, les Gramont utilisèrent leur situation, à la fois en Navarre et en France, ainsi que la position géographique de leurs biens entre la Navarre et la Gascogne, pour mener une politique quasiment indépendante qui aboutit à la reconnaissance de leur souveraineté sur Bidache à partir de 1531. Ils devinrent ainsi Princes souverains, mais pour Bidache seulement.

Cela signifie concrètement que la justice y était rendue en dernier ressort, sous l'autorité du chef de la maison de Gramont, prince de Bidache, sans qu'on ne puisse en appeler aux parlements de France ou de Navarre. Ainsi la petite ville est devenue un havre pour ceux qui veulent y trouver asile. Elle a servi de refuge aux contrebandiers, mais aussi à des Juifs chassés d'Espagne et du Portugal à la suite de l'Inquisition.

- 14H03 – 32m (BC08) Nous tournons à gauche pour passer devant la maison Haramboure, qui se situe à l'extrémité Ouest de la rue Saint Jacques. Elle se situait à l'origine, à l'emplacement d'une des deux portes de la ville. Un panneau nous précise qu'une fois ces portes franchies, le droit d'asile de la Souveraineté de Bidache, institué en 1750,  s'appliquait. Les personnes pouvaient ainsi se soustraire à la justice royale, ce qui engendra de nombreux problèmes de sécurité et d'atteinte à l'ordre public... Le rattachement à la France en 1790 ramena la paix par l'application des lois françaises et la possibilité d'intervention des forces de l'ordre.

La maison Haramboure à BidacheLes maisons Chinon et Haramboure à Bidache

- 14H05 – 37m (BC09)  À l'extrémité Ouest de la rue Saint Jacques, nous tournons à droite au niveau d'un rond-point.

- 14H06 – 36m (BC10) Nous prenons la D11 en direction du port de Bidache.

- 14H07 – 30m (BC11) Nous allons voir le cimetière israélite qui se trouve sur la gauche de la route. Il contient une centaine de sépultures datées des XVIIème au XVIIIème siècles. Nous remarquons que certaines pierres tombales portent des inscriptions en écriture hébraïque.

Le cimetière israélite de BidacheTombe du cimetière israélite de Bidache

- 14H12 – 6m (BC12) Nous prenons la rue du Port sur la droite.

- 14H14 – 3m (BC13) En arrivant au port de Bidache, nous tournons à droite pour longer la rive gauche de la Bidouze. La cale à gradins est bien conservée, mais hélas les environs mériteraient une mise en valeur...

Le port de Bidache sur la Bidouze

- 14H24 – 6m (BC14) Nous traversons la D19 et traversons le pont qui enjambe la Bidouze.

- 14H26 – 6m (BC15) À la sortie du pont, nous prenons un chemin sur la droite. Un panneau indique 2H30 "Château et Bidouze". Le chemin s'engage sur la digue de protection contre les inondations, rive droite de la rivière. Nous avançons entre la départementale et la Bidouze, sur un sol détrempé par les intempéries de ces derniers jours. Une famille de colverts déambule sur le lit de la rivière.

La BidouzeLe chemin s'engage sur la digue de protection contre les inondations

Une famille de colverts déambule sur le lit de la rivière.

- 14H50 – 4m (BC16) À partir d'un petit parking, notre chemin qui longe la Bidouze s'éloigne de la route en obliquant vers le Sud.

Notre chemin qui longe la Bidouze s'éloigne de la route en obliquant vers le Sud.

- 14H53 – 4m (BC17) Nous franchissons un petit pont avant de longer une grande plaine cultivée nommée "Arribère de bas" sur la carte. Cette appellation désigne une plaine alluviale en Gascon, ce qui correspond parfaitement à l'environnement dans lequel nous nous trouvons. Une aigrette garzette semble jouer à cache-cache avec nous, s'envolant à notre arrivée pour se poser une centaine de mètres en amont, avant de recommencer lorsque nous sommes sur le point de la rejoindre. Mais notre plaisir est encore plus grand lorsque, rapide comme un éclair, un martin-pêcheur prend son envol juste devant nous. Les reflets bleutés sur son dos brillant, et son vol extrêmement rapide au ras de l'eau, en font sa signature. Nous repèrerons un peu plus loin quelques trous dans les berges, qui pourraient bien être des entrées de terrier de ce magnifique oiseau.

- 15H11 – 4m (BC18) Alors que nous nous accordons quelques minutes de pause sur un banc implanté au bord de la rivière, nous observons l'envol d'un cormoran.

Nous nous accordons quelques minutes de pause sur un banc implanté au bord de la Bidouze

- 15H32 – 5m (BC19) Nous quittons la route qui est maintenant goudronnée, pour franchir un pont sur la droite afin de rester sur le chemin qui longe la Bidouze. Nous longeons une plantation de kiwis, et repérons un beau parterre de Véronique petit-chêne.

- 15H47 – 6m (BC20) En face de nous, l'église de Came est en vue. Nous avons le plaisir d'observer maintenant plusieurs grandes aigrettes

En face de nous, l'église de Came est en vue.Grande aigrette

- 15H51 – 6m (BC21) Nous quittons la berge pour suivre la piste qui oblique sur la gauche.

- 15H52 – 13m (BC22) Nous tournons à droite en sur la route en direction de "Château et Bidouze".

- 15H54 – 11m (BC23) Nous faisons un petit crochet sur la droite pour aller voir le lavoir du port, et le port de Came en contre-bas.

Le lavoir du port de CameLe lavoir du port de Came

Nous sommes ici à l'extrémité de la partie navigable de la Bidouze, qui était très utilisée par les marins d'eau douce qui transportaient leur marchandise jusqu'à Bayonne (vins de jurançon, sel de Salies, jambons, cuirs et peaux, et pierres des carrières). Le port de Came est resté le débouché vers la mer d'une partie du Béarn, de la Soule et de la Basse-Navarre jusqu'au début du XXème siècle. Toute une vie économique se développait autour de cette activité marchande, et on compta jusqu'à une dizaine de bars dans le quartier du port.

Le port de Came

Christiane a le plaisir d'apercevoir une nouvelle fois, un martin-pêcheur qui prend son envol quand elle arrive au bord de l'eau.

Revenant à la route, nous remarquons la maison "Gauchet" qui se trouve alors en face de nous. Construite à la fin du XVIIIème siècle, elle doit son nom à la famille d'armateurs, les Lataillade-Gauchet, qui en firent l'acquisition au XIXème siècle. La demeure a été remaniée dans la seconde moitié du XIXème siècle. Constituée de trois corps de bâtiment disposés en U, sa façade principale est ornée d'un superbe balcon en fer forgé. L'accès à la galerie bois du corps de bâtiment implanté sur la gauche se fait par un imposant escalier en pierre. Les nombreux cactus qui poussent au pied de la façade ne manquent pas de nous étonner en ce jour d'hiver qui n'est pas particulièrement tempéré...

La maison "Gauchet" à CameLe garde-corps du balcon de la maison "Gauchet" à CameLa maison "Gauchet" à Came

- 15H58 – 14m (BC24) Nous prenons la route sur la droite pour revenir au bord de la rivière. Nous sommes étonnés de trouver des parterres de Ficaires et du Lamier maculé.

- 16H03 – 11m (BC25) Nous tournons à droite pour traverser la Bidouze sur un pont.

- 16H06 – 8m (BC26) Nous prenons le chemin de la "Ferrerie" sur la gauche.

A la fin du XVème siècle, le roi et la reine de Navarre autorisèrent Roger de Gramont à construire une forge à Came, « avec pouvoir de prendre du bois sur les terres communes du Pays de Mixe pour faire le charbon et travailler le fer ». Cette forge était implantée sur la rive gauche de la Bidouze, un peu en amont du point ou nous nous trouvons. Elle aurait cessé de fonctionner au milieu du XVIIème siècle ; mas un four aurait cependant été conservé jusque dans les années 1965, date à laquelle il fut détruit.

 Sur le panneau indiquant le nom de cette voie, nous pouvons voir le blason de Came. Il comporte un épi de maïs et une gerbe de blé, ainsi qu'une gabarre toutes voiles dehors et une chaise.

Au XIXème siècle, des tourneurs fabriquaient des ouvrages au tour, mais, vers la fin de ce même siècle, un nouvel artisanat se fixa à Came : celui de la chaise. Les artisans tourneurs abandonnèrent alors peu à peu le métier de tourneur, et se convertirent dans celui de chaisier. A l’heure actuelle, la tradition perdure avec presque une dizaine d’ateliers, et Came est réputé à ce jour comme le "Pays de la Chaise"...

Blason de Came

- 16H09 – 10m (BC27) Nous prenons la route qui monte sur notre droite.

- 16H11 – 25m (BC28) Nous laissons une route sur la gauche pour monter en face (Ouest).

- 16H15 – 42m (BC29) Nous laissons le chemin de Tougnet sur la gauche pour continuer en face. Plusieurs vols de palombes traversent le ciel en partant vers le Nord-ouest.

- 16H23 – 58m (BC30) Nous passons au point culminant de notre randonnée.

- 16H27 – 44m (BC31) Nous laissons le chemin de France sur la droite pour continuer en face en suivant le balisage jaune. Nous découvrons un pied de Lychnis en fleur, ainsi qu'un parterre de Petites Pervenches.

- 16H37 – 37m (BC32) Juste après une croix en pierre sur le côté gauche de la route, nous tournons à droite. La pente est très raide, et nos genoux n'apprécient pas vraiment cette déclivité...

- 16H43 – 11m (BC33) Nous tournons à gauche en bas de la côte pour remonter sur le chemin des Tailleurs de Pierre.

Nous passons ainsi devant la Taillerie de Bidache, une entreprise qui a réalisé un travail de restauration remarquable à la chapelle de la Madeleine d'Otsantz, qui se situe aux confins d'Ustaritz, Souraïde et Saint Pée sur Nivelle (43°21'55,2" Nord - 1°30'05,1" Ouest). Cette chapelle dite "Hôpital du Paradis" était en ruines. Elle faisait partie d'un ancien prieuré datant du Moyen-âge, qui servait de relais pour les pèlerins de Compostelle. Jusqu'au siècle dernier, elle servait de lieu de rassemblement pour les processions des rogations qui se déroulaient les trois jours précédant immédiatement le jeudi de l'Ascension, et qui avaient pour objectif de faire venir la pluie... La restauration de la chapelle de la Madeleine d'Otsantz a fait suite à une étude archéologique menée par la DRAC Aquitaine et a été financée par la fondation René-Clément. La pierre contenant les reliques sacrées a été scellée au centre de la pierre monolithique de l'autel. Cette pierre de 1,3 tonne gisait au milieu des ruines au moment des investigations menées par les archéologues. Rebâtie sur les anciennes fondations, la chapelle restaurée a été consacrée par Mgr Aillet le 22 juillet 2010.

La chapelle de la Madeleine d'Otsantz, àUstaritzLa chapelle de la Madeleine d'Otsantz, àUstaritz

- 16H55 – 9m (BC34) Nous franchissons le pont du moulin de Roby qui enjambe le Lihoury. L'existence de ce pont est liée à la proximité du moulin de Roby, qui au XVIème siècle, appartenait aux Gramont, seigneurs souverains de Bidache. Le pont du moulin de Roby est couramment nommé "le pont romain" ce qui est inexact, car si l'ouvrage actuel remonte à la fin du XVIème siècle ou à la première moitié du XVIIème siècle, son origine semble antérieure. Il a probablement été remanié à partir d'un pont médiéval, utilisé en particulier par les pèlerins se dirigeant vers Saint-Jacques de Compostelle. Cet ouvrage en léger dos d'âne comporte trois robustes arches aux arcs en plein cintre. L'arche centrale est la plus grande, elle retombe sur deux grosses piles quadrangulaires munies d'avant-becs triangulaires.

Le pont du moulin de Roby qui enjambe le Lihoury à Bidache

Le moulin de Roby qui se trouve sur notre droite, était équipé de 3 paires de meules. Il a fonctionné jusqu’en 1983 avec une production de farine de maïs, alors que celle du blé avait cessé en 1963. Le barrage sur le Lihoury donne beaucoup de charme à ce site.

Le moulin de Roby à Bidache

- 16H58 – 26m (BC35) Nous prenons la route qui monte sur la droite en direction du centre du village.

- 17H00 – 9m (BC36) Après avoir croisé notre itinéraire du départ, nous traversons la rue Saint Jacques pour passer par la ruelle Sanz afin de revenir en face de la mairie de bidache.

- 17H02 Nous sommes de retour au point de départ.

 

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