Cucugnan - Château de Peyrepertuse - Château de Montségur.

 

Samedi 29 octobre

Nous faisons le tour de Cucugnan, remarquant à l'entrée du village, une maison sur la façade de laquelle est scellé un boulet de canon, identique à ceux que l'on observe sur la façade du château de Quéribus. A l'Ouest, une porte fortifiée, semblant remonter au XVème siècle, témoigne de la mise en place d'une enceinte villageoise, aujourd'hui quasiment détruite.

Porte surmontée d'iun boulet scellé dans le mur.Gros plan sur le boulet...

Nous montons jusqu'au moulin à vent dit "le moulin d'Omer", qui a été réhabilité en 2003. Il est mentionné sur les documents d'archive en 1692 et a appartenu au seigneur de Cucugnan jusqu'à la Révolution, mais il était considéré en ruines en 1838. Ses ailes, en frêne, peuvent être orientées face au vent grâce à la possibilité de faire pivoter l'ensemble de la toiture. Elles étaient habillées d'une toile que le meunier dépliait en fonction de la force du vent.
La poutre maîtresse est en chêne et les engrenages en buis, quant aux meules horizontales, elles sont en granit.
Ce moulin est bâti à même le rocher, au dessus de trois anciennes aires de battage. Il témoigne d'une polyculture où le blé tenait une place prépondérante jusqu'à la moitié du XIXème siècle.

Le moulin d'Omer.Le moulin d'Omer.

Nous constatons que l'église paroissiale (Saint Julien et Sainte Basilisse) est fermée, ce qui nous empêchera de visualiser les fameuses messes basses dans leur contexte... Nous aurions aimé voir la statue en polychrome doré de la Vierge, qui a la particularité d'être enceinte... Ce sera pour la prochaine fois...

Le clocher-tour supporte un beau campanile doté de trois cloches, dont la plus ancienne date du XVIIème siècle.

Le clocher de l'église et le moulin.Le clocher de l'église et le moulin.Le campnile, doté de trois cloches, et le château de Quéribus à l'arrière-plan.

9H25 Nous partons par le col du Tribi, en direction de Duilhac, d'où nous montons par une route qui finit en lacets très serrés, dans lesquels nous devons manœuvrer, pour atteindre le parking sous le château de Peyrepertuse (10H00). 

Le château de Quéribus, vu des environs du col du Tribi.Le château de Peyrepertuse commence à apparaître au sommet des falaises.

Le village de Duilhac, au pies de Peyrepertuse.Le village de Duilhac, au pies de Peyrepertuse.

L'ampleur de ses vestiges, situés à près de 800 m d'altitude, et la qualité de ses constructions font du château de Peyrepertuse le plus important ensemble et le plus remarquable exemple d'architecture médiévale du Moyen-âge en Languedoc.

L'aire de stationnement à l'extréméité de la route.Le château est à portée de... zoom...

Nous nous acquittons des 5 €/ pers. d'entrée et prenons un audio-guide (4 €), et commençons par une belle montée parmi les buis. Le sentier est relativement escarpé, et glissant, mais la visite des formidables châteaux en vaut la peine. Je parle des châteaux, car ce sont bien deux châteaux, qui sont érigés au sommet des parois vertigineuses qui nous dominent. Encore une fois, la visite avec l'audio-guide se révèle passionnante.

Après avoir franchi la barbacane d'entrée, nous découvrons le "donjon vieux", celui des Cathares. Il s'agit d'un ensemble de bâtiments fortifiés abritant entre autres, l'église Sainte Marie, qui existait déjà en 1115. Ce premier château est ceinturé d'une muraille de 120 mètres de longueur, flanqué de deux tours semi-circulaires, et qui s'achève à l'Est au-dessus du vide, par un donjon en forme de proue de navire. Le mur Nord a gardé son magnifique chemin de ronde, formé de larges dalles reposant sur des corbeaux.

Pour gagner le second château, également appelé "donjon de San Jordi", nous traversons l'enceinte médiane entourée de remparts, puis nous montons l'escalier de Saint Louis, taillé dans le roc en 1242, que certains pourront trouver vertigineux...

Nous accédons aux ruines de la chapelle San-Jordi (Saint-Georges), à nef unique et abside semi-circulaire arasée. De là, nous dominons le château inférieur, et apercevons au loin, le château le château de Quéribus.

Le "donjon vieux". Nus pouvons voir le chemin de ronde constitué de dalles posées sur des corbeaux, le long du mur Nord. L'église Saint Marie. Le "donjon de San Jordi".

Le château de Peyrepertuse, parfois surnommé "la Carcassonne céleste", est le plus grand des châteaux cathares. La grande fissure qui fend la falaise au-dessus du village de Duilhac, est à l'origine de son patronyme "la pierre percée".

Mentionné dès le IXème siècle, en 1020 il appartint comme Quéribus, aux comtes de Besalu, puis en 1111, aux comtes de Barcelone, puis au roi d'Aragon. En 1217, Guillaume de Peyrepertuse se soumit à Simon de Montfort, mais il rejoignit Trencavel en 1224, et s'empara en 1229 du château de Puilaurens. Peyrepertuse passa en 1226 à Nuño Sanche, régent d'Aragon,  qui le vendit au roi de France en 1239. Saint Louis ne pu en prendre possession qu'après la campagne de 1240. L'armée royale commandée par Jean de Beaumont assiégea Peyrepertuse, qui se rendit le 16 novembre 1240 après trois jours de combats.

La citadelle ne sera jamais assiégée au cours des années qui suivent son rattachement au royaume de France et malgré le traité des Pyrénées de 1659 qui repousse la frontière, Peyrepertuse continuera d'abriter une garnison jusqu'à la révolution de 1789

Le "donjon vieux", vu du donjon de san Jordi. Christiane monte l'escalier de Saint Louis. Le "donjon vieux", vu du donjon de san Jordi. Dernier coup d'oeil sur le château de Peyrepertuse.

Il est 11H35 lorsque nous redescendons sur Duilhac pour faire le plein d'eau et les vidanges, et pour nous installer pour manger sur la superbe aire de camping-cars, gratuite, et avec une vue superbe sur le château de Peyrepertuse.

Repas à l'aire de Duilhac, avec vue sur Peyrepertuse...

13H00 Nous repartons par Rouffiac et le col du Linas (13H40 - 33km), d'où nous admirons sur la gauche, le superbe Pic de Bugarach, 1231m, point culminant des Corbières, et qui semble nous donner rendez-vous pour une prochaine ascension...

Pech de Bugarach.

Nous tournons à gauche (D45)  juste avant Bugarach, contournant ainsi le pic du même nom, qui nous présente des faces particulièrement spectaculaires.

15H30 Nous avons passé Quillan, Puivert, Bélesta et Fougax-et-Barrineuf, et nous voici au col de Montségur, au-dessus du village du même nom.

Le château de Montségur, vu du col.Le château de Montségur, vu du col.

Nous montons au château (3,40 €/ pers), situé sur un "poig" impressionnant, à 1027 mètres d'altitude.

Arrivée au château de Montségur.

La visite du château lui-même n'est pas extraordinaire, c'est plutôt son histoire, et le site (vue plongeante sur Lavelanet) qui constituent l'intérêt de cette visite.

La construction du château de Montségur fut décidée par l'église cathare en 1206, au concile de Mirepoix, ce qui lui permet d'être le seul à mériter pleinement son qualificatif de cathare. Très vite, leurs adversaires allaient le surnommer "le Vatican de l'hérésie", "la tête du dragon" ou la "synagogue de Satan"!

Descendant de leur pog, les parfaits parcouraient les contrées environnantes pour administrer le "consolamentum", baptême spirituel donné par l'imposition des mains, passage entre l'état de croyant et celui de parfait...

Le 14 mars 1241, Saint Louis exigea de Raymond VII, la destruction de Montségur. Le comte de Toulouse organisa une expédition sans détermination, et le siège symbolique fut levé rapidement.

C'est le massacre des inquisiteurs, en mai 1242, lors d'une expédition partie de Montségur sous les ordres de Pierre Roger de Mirepoix qui précipita les évènements. En mai 1243, Hugues des Arcis, sénéchal de Carcassonne et Pierre Amiel, archevêque de Narbonne, à la tête d'une armée de 6000 hommes, assiégèrent Montségur. Les cinq à six cents Cathares résistèrent jusqu'à l'hiver 1243, parvenant à se ravitailler malgré le siège. Entre novembre 1243 et janvier 1244, Hugues des Arcis engagea des montagnards basques et gascons, qui, de nuit, escaladèrent le pog et s'emparèrent d'une tour isolée où ils installèrent un trébuchet. Cet engin était utilisé pour détruire les murailles avec des boulets pouvant peser jusqu'à 100kg, et qui pouvaient être projetés à 200m. Il fallait une centaine d'hommes pour le servir, avec un rendement d'un à deux boulets à l'heure!

Finalement, après de nombreux combats sanglants et meurtriers, pressés par le froid et la faim, les assiégés négocièrent leur reddition... Le 2 mars 1244, une trêve de quinze jours fut conclue. Le 16 mars, les Cathares, sous la conduite de leur évêque, Bertrand de Marty, descendirent au pied du pog où un gigantesque bûcher avait été préparé; Tous, librement, gravirent les échelles et se précipitèrent dans les flammes, unis dans la foi et le martyre...

Une stèle a été érigée en 1960 par la Société d'Études Cathares, au bord du sentier, sur le "Prat des Crémats" (champ des brûlés), à l'emplacement supposé du bûcher où périrent les 200 à 225 Cathares en 1244.

La stèle érigée par la Société d'Études Cathares à l'emplacement du bûcher...Détail de la stèle.

Montségur demeure après plus de sept siècles, le symbole du Catharisme. L'ampleur de la tragédie qui s'y déroula impose le respect.

16H30 Nous sommes de retour au camping-car (prévoir un peu plus de temps pour les personnes peu habituées à faire de la montagne...), et nous redescendons sur Lavelanet où nous faisons le plein de Gas-oil, ainsi que quelques courses...

Nous repassons à Foix, bouclant ainsi notre tour de Catalogne et du Pays Cathare.

Nous nous arrêtons au Mas d'Azil, place du Fond de Ville où se déroule un tournoi de boules. Il est 18H45 et nous avons parcouru 170km dans la journée.

 

Dimanche 30 octobre

Nous quittons le Mas d'Azil dès 7H30, par la départementale qui traverse la grotte du même nom, sur une longueur de 400 mètres. La taille du site est impressionnante, et de nos jours, il serait impensable d'imaginer y construire une route...

Nous passons à Saint Giron, Saint Gaudens, Lannemezan et Tarbes, et nous nous arrêtons à Ibos (10H30 - 146km) pour boire un café sur le méridien de Greenwich...

Le méridien de Greenwich passe entre les deux clochers de l'église d'Ibos...

Nous nous arrêtons à 13H00 (224km) au lac d'Orthez pour manger et faire le ménage et les bagages avant de faire la vidange sur l'aire de Peyrehorade.

 

Notre périple au départ de Pau, et retour à Biarritz (17H30 - 299km), aura représenté un  kilométrage total de 1086km, notre nouvel Autostar nous a donné entière satisfaction, du moins après avoir réussi à supprimer les grincements du lit... en roulant.

 

 

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