Tourtres - Laparade - Saint-Sardos - Lacépède
Mardi 15 août
En quittant Fongrave, nous commençons par aller faire la vidange des eaux usées à Sainte-Livrade. L'aire de stationnement n'est franchement pas sympathique, mais l'aire de service est bien équipée, et facile d'accès.
Nous partons en camping-car, faire une boucle sur les coteaux de la rive droite du Lot: Monclar, Montastruc, Tombeboeuf, puis Tourtres, village perché sur une colline qui domine les alentours à 177 m d’altitude. Nous apprécions particulièrement le point de vue, et nous allons voir le moulin à vent et l'église Saint Pierre, dont le clocher mur à 4 arcades, haut d'une quinzaine de mètres, mérite le détour.
Nous continuons par Verteuil d'Agenais et Grateloup pour rejoindre Laparade. Perché sur un plateau dominant la vallée du Lot à plus de 190 m d’altitude, cette bastide offre un point de vue superbe sur la vallée du Lot. Sur les remparts, depuis la superbe table d’orientation en bronze et céramique, nous avons une vue panoramique à 180°, qui se développe de Tournon d’Agenais aux coteaux de Buzet-sur-Baïse. Il paraît que par temps clair, la chaîne des Pyrénées se détache à l’horizon... Une promenade dans les rues de la Bastide nous permet de découvrir une place encadrée par deux puits, et surtout, une superbe halle avec une magnifique charpente. Ces constructions sont classées monuments historiques.
Nous descendons à Castelmoron pour manger au bord du Lot.
En début d'après-midi, nous allons voir l'église de Saint-Sardos, et plus particulièrement son portail roman classé monument historique.
Voici le texte très intéressant disponible dans l'église: Le document le plus ancien relatif à Saint-Sardos, est une bulle du pape Eugène III de 1153. On y apprend qu'il existe un monastère bénédictin dépendant de l'abbaye de Sarlat. Donc, au XIIème siècle, cette église était déjà construite... Plus tard, nous saurons qu'il s'agit d'un prieuré, c'est à dire d'un édifice composé d'une église, d'un cloître et d'une maison prieurale. A cette époque, Aliénor d'Aquitaine, épouse Henri Plantagenêt, qui, par ce mariage, va devenir roi d'Angleterre. L'Aquitaine passe ainsi sous la domination anglaise, et donc, Saint-Sardos appartient aux Anglais. Mais, le prieuré appartient toujours à l'abbaye de Sarlat, qui, elle, appartient au roi de France... Vers 1230, il y avait à Montpezat, un village voisin sous domination anglaise, un seigneur nommé Bainfroy, qui s'était approprié le prieuré de Saint-Sardos, et qui y avait construit une bastide fortifiée, dont il reste encore les fossés qui ceinturent le village. A la suite de cette agression, le prieur et les moines de Sarlat demandèrent la protection du roi de France. ainsi, le prieur de Saint-Sardos fut rétabli dans ses droits en 1298. Saint-Sardos occupe une position stratégique, dominant la vallée du Lot, pouvant alors constituer un verrou pour la circulation des personnes et des marchandises vers le confluent avec la Garonne au niveau d'Aiguillon. Cette situation excita la convoitise des sujets du roi de France... Commandés par Charles de Vallois, ils saisirent la bastide et le territoire de Saint-Sardos pour le compte de leur roi Charles IV le Bel. Raymond Bernard, seigneur de Montpezat, aidé par les hommes du sénéchal du roi d'Angleterre Edouard II, reprit la bastide en 1323, et fit pendre les officiers du roi de France... Le roi de France demanda réparation au roi d'Angleterre, mais n'obtenant pas satisfaction, il mit ses armées en campagne. Cet incident fut l'une des causes de la guerre de cent ans. Le prieuré fut alors très endommagé. Au XVIème siècle, le compte-rendu de visite d'un abbé indique que "l'église, la maison du prieuré et le cloître sont presque tout en ruine et le prieur ne fait rien pour les réparer, ce qui es fort dommage car c'est un bel et grand édifice". Au début du XIXème siècle, les travaux de terrassement destinés à la création du foirail, ont mis à jour d'importantes fondations qui permettent de dire que cette église avait trois nefs et trois absides. ... En 1875, d'importants travaux ont donné à l'église son aspect actuel. De l'ancien édifice, il ne reste plus que le mur Nord, sur lequel nous pouvons voir le magnifique portail roman, qui a été restauré en 1950 par les Bâtiments de France. Selon C. Rssegat. |
Nous rejoignons ensuite Lacépède, où nous remarquons un pigeonnier superbement restauré, en nous dirigeant vers l'aire France Passion de la ferme de la Campelière.
Nous sommes très gentiment accueillis par Régine et Claude Durand, producteurs de noisettes, à la ferme de la Campelière. Nous découvrons l’histoire de leur exploitation en parcourant l'exposition réalisée dans l’ancienne grange en pierre de la ferme. Nous visionnons ensuite une vidéo qui nous présente le cycle annuel de la culture de la noisette, et nous donne une aperçu de l’élaboration des produits dérivés. La dégustation qui suit est fatidique: un véritable pêcher de gourmandise. Il est impossible de résister, et nous faisons des provisions qui dépassent à peine le raisonnable... Les noisettes au piment d'Espelette (de chez Olaïzola...) sont excellentes. La "Chabraque de l'écureuil" est une délicieuse pâte à tartiner, qui vous fera renier à vie le Nutella... Les crêpes, confectionnées avec de la farine de noisettes ( et de l'huile de noisettes, bien sûr), fourrées à la chabraque de l'écureuil, agrémentées de pralinettes sont un délice. Les éclats de noisettes sont parfaits pour être associés aux salades. Mais j'ai gardé pour la fin, le pêcher sublime: les "Mutines", un praliné de noisettes à l'ancienne aux éclats de noisettes et chocolat fin...
Nous passons la soirée et la nuit au cœur du verger, en compagnie d'un couple belge qui était aussi nos voisins à la Ferme des Tuileries.
Mercredi 16 août
Nous quittons Lacépède vers 8H00, et à 11H30 nous sommes à Biarritz. Nous avons fait 680km depuis Pau, et sommes enchantés de notre nouveau Dethleffs sur Renault Master. Conclusion, vélo-route + France Passion: le must pour les camping caristes sportifs, curieux et épicuriens.