Chapelle Kermaria - Temple de Lanleff
Abbaye de Beauport.
Lundi 18 juillet
8H30 Nous repartons à Plouha et pour 9H00, nous sommes à la chapelle Kermaria an Isquit (Notre Dame de la santé) dont l'origine remonte au 13ème siècle, où nous commençons par visiter le porche Sud, bordé de onze statues polychromes des apôtres. Onze, car il manque Saint Luc, qui fut dérobé en dérobé en 1907. |
Au Moyen Age, cette chapelle tenait également lieu de tribunal. C'est là que le seigneur local rendait la justice, proclamant la sentence du haut du balcon de pierre dominant le porche.
La visite de Kermaria débutant à 11H00, nous allons voir le temple de Lanleff, étonnant par sa forme circulaire… Certains l’ont qualifié de « gallo-romain », d’autres y voyaient un baptistère mérovingien, les romantiques ont évoqué sanctuaire d’origine celtique… Aujourd’hui, les chercheurs s’entendent pour le dater du XIème siècle. L’édifice à double enceinte est de style roman, et son magnifique granit rose lui confère une austérité toute monastique. Quant à son inspiration en cercle, elle serait plus d’origine palestinienne (à l’imitation du Saint-Sépulcre de Jérusalem) que celtique… |
Une légende est liée au temple de Lanleff. Une pauvre et affreuse femme fit un troc avec le diable : son enfant en échange de pièces d’or. Lucifer conclut l’affaire et déposa une poignée de pièces sur la margelle de la fontaine, sise près du temple. Puis il saisit l’enfant et l’emporta. Quant la mère indigne voulut récupérer son butin, elle se brûla gravement : les pièces sortaient tout juste des flammes de l’enfer. Dans un cri de douleur, elle lâcha l’or si convoité et les pièces s’incrustèrent à tout jamais dans le granit de la margelle. Si vous passez par Lanleff, rendez-vous à la fontaine. Vous mouillerez la margelle et 14 pièces apparaîtront… Mais réfléchissez bien avant de les saisir et de les empocher...
Nous revenons à Kermaria où nous visitons l’intérieur et observons plus particulièrement les fresques qui décorent la partie supérieure de la nef. Elles représentent la danse macabre qui inspira Camille Saint Saëns, et comportent 47 compartiments où sont représentés alternativement un vif et un mort. Les vivants étant placés par ordre décroissant de catégorie sociale : le pape, l'empereur, le cardinal, le roi, le patriarche, le connétable, l'archevêque, le chevalier, l'évêque, l'écuyer, l'abbé, le bailli, l'astrologue, le bourgeois, le chartreux, le sergent, le moine, l'usurier, le musicien, le laboureur, le cordelier et l'amoureux… Un texte, illisible désormais, était placé sous chaque personnage. Il exprimait l'apostrophe du mort au vivant et la réplique de ce dernier à son funèbre partenaire… |
La chapelle abrite également une vingtaine de statues de bois, datant des XIIIème, XIVème, et XVème siècles. On peut y voir notamment un Saint Fiacre la bêche à la main (c'est le patron des jardiniers), un Saint Éloi forgeron, et, devant le chœur, Notre-Dame de Kermaria donnant le sein à l'Enfant Jésus qui, sans doute rassasié, le refuse de la main. |
Retour à des choses beaucoup plus matérielles : nous allons faire la vidange et le plein d’eau à Plouezec.
Nous revenons à Lanloup où nous nous arrêtons brièvement pour voir le porche de l'église, qui comporte de belles statues des apôtres, en pierre cette fois.
A partir de Lanloup, nous suivons le circuit des falaises qui nous conduit à la pointe de Minard d’où nous avons une superbe vue sur le grand Mez de Goëlo. Nous y mangeons.
Nous passons ensuite à la pointe de Bilfot qui surplombe le Grand et le Petit Mez de Goëlo ainsi que le joli phare de Lost-Pic.
Nous rejoignons l’abbaye de Beauport (14H45), mais nous nous contentons de l’observer depuis l’extérieur. Construite à partir de 1202, l'Abbaye de Beauport est classé monument historique depuis 1860. Le conservatoire du littoral en est devenu propriétaire en 1992. Lorsque sa rénovation a démarré, l'abbaye était habitée par une multitude d'espèces d'oiseaux, c'est pourquoi elle fut inscrite en refuge de la Ligue de Protection des Oiseaux en 1998.
Nous traversons Paimpol pour aller à la pointe de l’Arcouest : nous fuyons (peuple, parking payant)…
Nous faisons une charmante halte dans le petit port de Loguivy-de-la-mer. Ici, point de dragues ou filets dérivants mais les casiers et les lignes à mains sont les outils d'un métier respectant les traditions. Une vingtaine de bateaux pratiquent une pêche polyvalente, au gré des saisons : coquillages, crustacés et poissons. Les pêcheurs qui ont bâti le village vivent encore essentiellement d'un métier pratiqué à l'ancienne, ne détruisant pas les fonds marins où ils puisent leurs ressources. C'est la capitale du "bleu de Loguivy" : le véritable homard breton ! Le calme règne, nous nous y sentons très bien, mais il est un peu tôt pour jeter l’ancre pour la nuit…
Nous repartons pour le sillon de Talbert où nous essuyons la première averse de notre séjour… Il n’est pas possible d’aller marcher sur le sillon avec ce temps… Le sillon de Talbert s'avance en mer sur une longueur de près de trois kilomètres. Modelée par l'action des houles , cette flèche de galets de dimension exceptionnelle constitue, avec le plateau rocheux derrière lequel elle est située, une protection souple du littoral contre les grandes houles venant du nord et de l'ouest.
Mais une légende donne une explication plus romantique :Le roi Arthur habitait, il y a quelques siècles le château de Kerduel. Un jour, au cours d'une randonnée équestre, il arriva sur la côte de Pleubian, d'où il aperçut la fée Morgane sur une roche. Mais ce pauvre mortel ne pouvait rejoindre l'élue de son cœur car la mer formait un obstacle à cette idylle naissante. Morgane utilisa alors son pouvoir de fée. Elle prit un galet blanc qu'elle jeta dans la mer et qui devint aussitôt une roche. Répétant son geste autant de fois que nécessaire, elle a créé ainsi l'ossature du sillon, et les deux amoureux se rejoignirent sur la terre ferme.
Nous mettons donc le cap sur Tréguier où l’aire de stationnement des camping-cars est très bien placée sur la rive du Jaudy, au lieu dit « bois des poètes ». Nous sommes nombreux, mais comme toujours l’ambiance est très calme…
Nous faisons une visite à pied de Tréguier qui nous déçoit un peu : quelques maisons à colombages, une cathédrale imposante mais triste, l’ambiance générale ne nous inspire pas… Les gâteaux (Kouign amann) sont hors de prix : nous ferons régime…
Par contre sur l’aire, la nuit se passe dans un calme absolu.