Arantzazu
Le sanctuaire d'Arantzazu est niché à 800 mètres d'altitude, au pied du massif de l'Aizkorri, dans la région de l'Alto Deba, sur la commune d'Oñati en Guipuzkoa. Tel un énorme roc, il surgit face au visiteur, au détour d'un lacet. Le sanctuaire se terre à l'extrémité d'une immense aire de stationnement, dominée par un édifice beaucoup plus récent qui abrite le centre culturel "Gandiaga Topagunea", témoin du sens aiguë des affaires de la communauté qui gère ce site extrêmement vénéré du Pays Basque...
Constitué de pierre et de béton, le sanctuaire s'intègre parfaitement à l'environnement de montagnes calcaires... Il est considéré de nos jours, comme l'une des manifestations les plus fascinantes de l'architecture contemporaine d'Espagne, et du Pays Basque. Les pointes de diamant de la façade et du campanile, évoquent les épines de l'aubépine dont il porte le nom: "Arantzazu". Ce sanctuaire abrite une minuscule vierge, trouvée en ces lieux en 1468, accrochée à une branche d'aubépine, par un berger nommé Rodrigo de Baltzategi, alors qu'il conduisait son troupeau de chèvres... Il s'exclama alors: "Arantza zu?", ce qui signifie "Vous dans les aubépines?".
Depuis 1499, les moines franciscains se sont consacré à la musique et à la conservation de l'euskara (langue basque). Deux incendies, en 1553 et 1622, détruisirent le monastère, mais il fut reconstruit à chaque fois. En 1834, le monastère fut rasé par les troupes anti-carlistes, mais le 19 octobre 1846, une nouvelle église était inaugurée.
Construite à partir de 1950 ,et bénie le 30 août 1955, cette basilique est une oeuvre sculpturale conçue par les architectes Sainz de Oiza et Luis Laorga. Elle fut consacrée en 1969, lors du 500ème anniversaire de l'apparition de la Vierge.
Jorge Oteiza est le créateur des sculptures, révolutionnaires pour l'époque, qui ornent la façade. Quatorze apôtres, une Piéta et un Christ qui firent scandale, à tel point qu'ils furent abandonnés dans un fossé durant quatorze années, avant d'être installés à leur place!
Les portes massives, en fer, de la basilique, sont l'œuvre d'Eduardo Chillida, et les vitraux sont du Père franciscain Xabier Alvarez de Eulate.
Mais c'est à l'intérieur que l'on peut admirer une oeuvre majeure, qui ne peut laisser indifférent. Le merveilleux retable monumental en bois sculpté, d'une surface de 600m2, a été réalisé par Lucio Muñoz, artiste madrilène. La minuscule statue de la Vierge de l'aubépine (du XIVème siècle) est placée au centre du retable, dans une niche bleutée, harmonieusement éclairée. La sculpture monumentale évoque symboliquement le paysage environnant, enrichi d'une discrète polychromie.
Peut-être encore plus surprenante, la crypte est décorée de fresques de Nestor Basterretxea, évoquant la création. Le surprenant Christ ressuscité, de couleur rouge vif, semble sortir directement de l'art propagandiste soviétique...
Les vitraux aux motifs abstraits ont été réalisés par Javier Alvarez de Eulate.