Santo Domingo de la Calzada |
Cette petite ville de la Rioja, ceinte de remparts construits par le roi Pierre Ier de Castille en 1367, est située à une cinquantaine de kilomètres à l'Ouest de Logroño, sur les bords de la rivière Oja. Ces remparts constituent le plus grand ensemble de fortification existant de nos jours dans la Rioja. Étape importante sur le chemin de saint Jacques de Compostelle, Santo Domingo de la Calzada porte le nom du saint ermite qui la fonda au XIème siècle, et qui entretenait pour les pèlerins, les ponts et les chaussées (calzada). Il y édifia un hôpital qui est aujourd'hui transformé en parador. Une statue du saint, entouré d'un coq et d'une poule se trouve dans une niche à côté de l'entrée. En effet, selon la légende, parmi les nombreux pèlerins qui faisaient halte dans cette ville, un couple allemand arriva là avec leur fils de 18 ans, appelé Hogonell... La fille de l'auberge où ils logèrent, tomba amoureuse du jeune homme, qui lui, resta indifférent... Pour se venger, elle mit une coupe en argent dans ses bagages, puis le dénonça aux autorités... Injustement accusé de vol, il fut condamné à la pendaison. Quelques temps plus tard, ses parents qui revenaient de Saint Jacques de Compostelle, le trouvèrent encore vivant en suspend de la corde... Il leur dit: "Que le juge me dépende, Saint Dominique me protège...". Lorsque les parents firent cette déclaration au juge qui était attablé, il resta incrédule et déclara: "Il doit être aussi vivant que le coq et la poule qui rotissent à la cuisine!". A cet instant, les volatiles se dressèrent, se couvrirent de plumes, et se mirent à chanter! C'est ainsi que depuis, un coq et une poule de couleur blanche, sont élevés dans le poulailler gothique de la cathédrale. Face à cette niche qui fut construite vers 1445, on conserve un morceau de bois de la potence. La dépouille de Santo Domingo repose dans une crypte de la cathédrale. Les reliefs de son tombeau évoquent, à l'instar des peintures murales du chœur, les miracles qui lui sont attribués. Sa statue du XIIIème y préside, alors que sur les côtés se trouvent les statues de Saint Jean et Saint Pierre. Dans les archives de la cathédrale, sont conservées les indulgences accordées à ceux qui font le tour du tombeau en récitant des prières... On peut constater que de nombreuses personnes en font ainsi le tour en priant... On peut également constater que de nombreuses plaques sont placées par les diverses promotions des écoles de travaux publics espagnoles. Santo Domingo de la Calzada est leur saint protecteur. D'une hauteur de 70m, la campanile baroque de la cathédrale est séparée de la cathédrale elle-même. Il date de 1762, car il remplace la tour d'origine qui fut détruite par la foudre en 1450, ainsi que la seconde qui fut détruite au XIIIème siècle car elle menaçait ruine... Doté de huit cloches, il fut construit par Martín de Beratúa, originaire de Abadiano en Biscaye, sur commande de l'évêque du diocèse, Don Martín de Porras, qui est enterré dans la cathédrale au pied de chœur. C'est la seule tour de cathédrale d'Espagne, dont l'horloge d'origine (XIIIème siècle), continue à fonctionner. La plaza del Santo où se trouve le campanile, était le lieu du marché hebdomadaire jusqu'à ce que le Marquis de Ciriñuela, en 1789, l’interdit, sous menace d'une amende de deux pesetas, pour ne pas perturber les sermons dans la Cathédrale. Pour les amateurs de photos, sachez qu'elles sont interdites dans la cathédrale pour des raisons mercantiles évidentes. Bien sûr, la visite de la cathédrale est payante... Aux alentours de la plaza del Santo où se dresse la cathédrale, et en particulier dans la calle Mayor, on peut observer de superbes maisons blasonnées des XVI et XVIIèmes siècles. De nombreuses cigognes ont élu domicile sur les toits de la ville, et se signalent par des claquements de bec incessants... |
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