Le château de Loarre fut construit en 1020 sur les vestiges d’antiques murs romains par Sancho El Mayor, roi de Pampelune. Vers 1046, son successeur Ramiro 1^er, fondateur du royaume d'Aragon, le réaménagea. Il y plaça sa garnison sous le commandement de Fortuño Aznárez, puis en 1055-1060 sous le commandement de Lope Garcés.

Le château est situé au sommet d'un piton rocheux à 1075 mètres d'altitude. Cette forteresse militaire connut une grande renommée religieuse après la construction entre 1072 et 1080, par Sancho Ramirez, du monastère de San Pedro, à l’intérieur de l’enceinte. Le 18 octobre 1071, en son palais du Latran à Rome, le pape Alexandre II promulgua la bulle accordant sa protection au nouvel établissement monastique confié à des chanoines suivant les prescriptions de la règle de Saint Augustin.

L'église San Pedro de style roman, est édifiée sur une crypte.

 La fonction du château de Loarre fut surtout défensive face à la citadelle maure de Bolea. A l’origine, il devait servir de fer de lance dans la guerre de reconquête contre les musulmans. Puis, il devînt un point d’appui ( hommes, armes et ravitaillement) dans les assauts ( siège de Huesca) et de repeuplement de la contrée, avec des colons chrétiens.

Son dernier seigneur connu fut Jimero de Ratusella qui, dans les années 1170-1190, tenait également Bolea.

Un village se développa sur le flanc du château, et c'est pour le protéger qu'une enceinte flanquée de neuf tours fut construite entre 1287 et la fin du XIII^ème siècle.

Loarre joua un rôle pour la dernière fois dans l’histoire de l’Aragon, en servant de point d’appui aux seigneurs qui se révoltèrent contre de roi Ferdinand 1^er Antequera, puis fut incorporé directement aux biens de la Couronne.

Au XVIIIème le château fut placé sous l'administration d'une Cofradia de Santa María del Castillo qui créa une hostellerie-hôpital.

Ce château-monastère domine les plaines du bassin supérieur de l'Ebre. Il fut restauré et classé monument national en 1906.

Dans la partie supérieure, on peut remarquer un musicien gravé dans la pierre, un archer est gravé sur une pierre scellée dans un mur, et dans l'église, une Madone négroïde semble implorer le ciel en écartant ses bras.