Vendredi 16 juillet 2004
Værøy - Norland
Le temps est maussade, il pleut et il y a du vent. Le départ en zodiac pour Måstad est annulé, nous ne verrons pas les falaises aux oiseaux où nichent en particulier les macareux et les aigles-pêcheurs...
À l'époque où la chasse aux aigles était récompensée, on chassa l'aigle à Værøy, mais à la main! Pendant que les chasseurs se cachaient derrière les rochers ou dans des grottes, l'aigle était attiré par des appâts et il était attrapé à la main!
Il y eût jusqu'à 150 habitants à Måstad, mais le village fut abandonné au milieu du XXème siècle. Autrefois, la chasse aux macareux était pratiquée avec des chiens spéciaux. Il reste aujourd'hui, 700 spécimens de "chiens de macareux", tous originaires de Måstad. La viande de macareux était salée durant l'été pour être consommée à l'automne.
La matinée se passe selon les désirs de chacun, certains vont marcher malgré la météo, d'autres jouent aux cartes... Je prends le temps de faire quelques photos de mouettes
En fin de matinée, les conditions météo étant plus favorables, je fais un tour dans les environs du gîte. Je découvre un spectacle aussi étonnant que lugubre: des cadavres de mouettes sont exhibés au dessus des séchoirs à morue, pour servir d'épouvantail...
Après le repas de midi, nous décidons d'aller jusqu'à la pointe Nord de l'île pour visiter l'église de Norland.
En passant devant le commissariat, nous sommes très étonnés de voir une coccinelle de police qui sert d'attraction pour promener les enfants du village avec un policier au volant... Ensuite, une fois la coccinelle garée, le policier branche une sono, et voici la coccinelle qui se met à parler puis à faire de la musique... Cette voiture de police nommée "PELLE" est l'héroïne d'un feuilleton télévisé pour les enfants. La police organise donc des "shows" pour les enfants au cours desquels il leur est remis un diplôme de permis de conduire de la star!
Le sujet du sac égaré de Xavier, et des papiers perdus de Chantal sont des sujets visiblement beaucoup moins motivants pour la maréchaussée locale...
Nous passons à proximité de Sorland, avant de franchir un petit col où le vent souffle en rafales.
Nous longeons la côte Est en luttant contre le vent. En passant au bord de la plage de Breidvika, nous remarquons les anciens chenaux d'accostage, à côté des cabanes de pêcheurs. Dominant cette crique, nous observons une pierre gravée fichée dans le sol. Elle est datée de 1862, et elle est censée commérer un accident au cours duquel une famille aurait été anéantie par un cheval emballé.
En bord de mer, à l'entrée du village de Norland nous visitons le superbe cimetière paysager qui comporte de magnifiques pierres tombales.
Nous visitons ensuite l'église en bois debout de Norland. Édifiée initialement à Kabelvåg, elle fut démontée en 1799 et reconstruite en ces lieux. C'est la plus ancienne église des Lofoten. À l'intérieur, un retable en bois peint évoque la Crucifixion au Mont des Oliviers en partie haute et la Cène en partie basse.
Cette région est habitée depuis fort longtemps, des fouilles ont permis de découvrir des sépultures du temps des Vikings et de l'âge de pierre.
Une partie du groupe revient par la route de l'aller, alors que Marie France et Étienne, Claire, Jean Marc, Christiane et Jean Paul emboîtent le pas de Xavier pour revenir par la montagne. Nous remarquons au passage de nombreuses boîtes aux lettres superbement décorées.
Nous dépassons la piste de l'aéroport pour atteindre la pointe de Skiphalsen où un amer sert de repère pour les bateaux. Face à nous se dresse l'île inhabitée de Moskenes, qui était utilisée autrefois comme lieu de pâturage pour les moutons. C'est entre nous et cette île que se déchaîne le courant le plus violent au monde: le "Moskenesstraumen" qui inspira aussi bien Edgar Poe que Jules Verne...
Nous montons par un sentier extrêmement raide au Sud-est pour atteindre un col situé au Nord-est du Hornet. Le vent est d'une violence inouïe, et Xavier se couche en avant, s'appuyant sur le vent pour dominer le versant au dessus de Sorland.
Nous franchissons le col en luttant contre le vent, et sommes très vites étonnés de voir que celui-ci a presque disparu quelques mètres plus bas...
Nous revenons par la piste de ski de fond, admirant en traversant Sorland, les magnifiques habitations qui ressemblent à des maisons de poupées.
